24-11-2024 05:28 PM Jerusalem Timing

Tripoli après la commémoration de Karamé : vers une nouvelle alliance politique?

Tripoli après la commémoration de Karamé : vers une nouvelle alliance politique?

Le ministre Fayçal Karamé a rejeté toute loi électorale qui ne tient pas compte des forces vitales dans le pays.


La commémoration dimanche du 27 anniversaire de l’assassinat du président et ancien Premier ministre libanais Rachid Karamé à Tripoli au nord Liban a marqué un tournant politique dans cette ville et a porté des indices sur un changement majeur dans l’opinion publique dans la deuxième capitale du Liban.
  La participation populaire a dépassé toutes les attentes. Ceci a poussé l’ancien ministre Fayçal Karamé à se demander au début de son discours : « Voyez-vous ce que je vois ? »

Venus de Tripoli, de plusieurs régions du Nord voire de différentes régions libanaises, les participants se sont rassemblés plusieurs heures avant le début de la cérémonie.

Des représentants de partis et de personnalités des forces du 8 mars étaient présents, à l’instar de l’ancien président Emile Lahoud, les deux anciens ministres Abdel Rahim Mrad et Talal Erslan, le mufti de la République cheikh Mohamad Rachd Qabbani et d’anciens députés. Mais la participation politique la plus attirante fut celle des représentants du président Najib Mikati, et des deux ministres Mohammad Safadi et Ahmad Karamé.

Fayçal Karamé a tenu dans son discours à les remercier, ainsi que le député Mohammad Kabbara pour avoir refusé de voter au chef des Forces Libanaises Samir Geagea lors de la séance électorale du président de la République. Cette présence politique fut interprétée comme étant les prémices de la formation d’une alliance politique entre ces composantes en face du courant du Futur à Tripoli.

Selon des observateurs, au moment où le Courant du Futur se limite à commémorer l’assassinat de Rafic Hariri dans les salles fermées, à cause du nombre limité de participants, les partisans sunnites des forces du 8 mars descendent en masse dans les rues pour faire entendre leur voix.
Ce changement du climat populaire ne peut passer inaperçu à Tripoli.

Et à la grande surprise de tous, les deux commandants de guerre des axes de Mankoubine (les sinistrés : ndlr) Amer Ariche et de Bab Tabbeneh Saad el-Masri ont pris part à cette cérémonie. Le premier est venu en personne alors que le deuxième a délégué un représentant vu qu’il est détenu. Sachant qu’Amer Ariche fut parmi les partisans les plus farouches du courant du Futur, mais il a récemment déclaré qu’après sa libération, il votera pour Mikati ou Karamé dans toute prochaine élection.

De retour au discours de Karamé, celui-ci a maintes fois réitéré sa position quant à la candidature de Samir Geagea aux élections présidentielles, lui qui fut accusé de responsabilité de l’assassinat de l’ancien premier ministre Rachid Karamé. « C’est une honte à la démocratie et à la justice au Liban, et un coup dur aux accords sur la coexistence », a-t-il dit. 

Il a indiqué que la communauté maronite « possède dans ses rangs de personnalités compétentes pour occuper ce poste, et qu’il n’était pas nécessaire de choisir un criminel pour se porter candidat aux élections. Un criminel qui a tué l’une des personnalités essentielles de la communauté sunnite au Liban ».

Et d’assurer qu’une « application déformée de la constitution est rejetée, tout comme une loi électorale qui élimine les forces vitales dans la société et transforme ces élections en une liste de nominations ».

Traduit à partir du site al-Akhbar