En réalité, personne n’a besoin des porte-hélicoptères français Mistral, hormis la Russie. Sinon, au moins un de ces navires serait vendu à un autre client étranger.
En fin de semaine dernière, un groupe de congressistes américains s'est adressé au secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen pour lui suggérer d'acheter ou de louer les deux porte-hélicoptères Mistral actuellement construits par la France pour la Russie.
Cette proposition est tout simplement décourageante car l'Alliance atlantique ne dispose pas de ses propres forces armées - les militaires de chaque pays peuvent simplement entrer sous ses ordres, comme ce fut le cas en Afghanistan dans le cadre de l'opération Liberté immuable. Toutefois, les unités militaires étaient restées sous commandement national.
Le budget annuel de l'OTAN s'élève à près de 2 milliards d'euros dont plus de 500 millions d'euros alloués à l'entretien de sa propre infrastructure, 300 millions d'euros à couvrir les dépenses administratives et 1 milliard pour les opérations militaires, notamment en Afghanistan.
Les contrats sur la fourniture de deux porte-hélicoptères français pour la marine russe, signés en juin 2011 et déjà payés en grande partie, s'élèvent à 1,2 milliard d'euros. Bruxelles n'a pas de droits sur cet argent et son allocation à de telles fins n'est pas prévue par les règlements en vigueur.
Les congressistes américains supposent que l'acquisition de ces bâtiments renforcerait le potentiel de l'OTAN, pousserait les pays membres à augmenter leur budget militaire et soutiendrait les partenaires de l'Alliance en Europe centrale et de l'est. Mais si les Etats-Unis veulent ainsi renforcer le potentiel de l'Otan, ils pourraient eux-mêmes acheter les Mistrals français.
Cependant, Washington n'a pas non plus d'argent pour cela, ni la volonté d'acquérir des porte-hélicoptères qui lui seraient inutiles. Or les Européens sont habitués à ce que les Américains portent le fardeau militaire à leur place, à un point où l'Europe est aujourd'hui incapable d'organiser des opérations sérieuses par ses propres moyens. La guerre en Libye contre Mouammar Kadhafi en 2011 en est un parfait exemple.
En réalité, personne n'a besoin des porte-hélicoptères français Mistral, hormis la Russie. Sinon, au moins un de ces navires serait vendu à un autre client étranger.
C'est pourquoi Paris a déclaré à plusieurs reprises qu'il avait l'intention de remplir le contrat sur les Mistrals avec la Russie et de respecter les délais de construction.
La Voix de la Russie