25-11-2024 05:49 AM Jerusalem Timing

Washington compte travailler avec le nouveau gouvernement palestinien

Washington compte travailler avec le nouveau gouvernement palestinien

L’annonce palestinienne a déclenché l’ire de l’extrême droite israélienne.



   
Le nouveau gouvernement d'union palestinien a prêté serment lundi devant le président Mahmoud Abbas, un cabinet composé de personnalités indépendantes soutenu par le Hamas, qu'"Israël" a l'intention de boycotter mais avec lequel Washington souhaite travailler.
   
"Aujourd'hui, avec la formation d'un gouvernement d'union nationale, nous annonçons la fin de la division palestinienne qui a fait beaucoup de tort à notre cause nationale", a déclaré M. Abbas au siège de la présidence à Ramallah (Cisjordanie), après la brève prestation de serment des ministres.
   
L'entité sioniste a réagi en dénonçant une alliance avec "l'organisation terroriste Hamas" et en menaçant de prendre des sanctions "supplémentaires" contre l'Autorité palestinienne mais sans annoncer de mesures concrètes.
   
En revanche, les Etats-Unis ont fait part de leur intention de travailler avec la nouvelle équipe palestinienne et de maintenir leur aide  déterminante à l'Autorité palestinienne.
   
"A la lumière de ce que nous savons, nous travaillerons avec ce gouvernement", a déclaré Jennifer Psaki, porte-parole de la diplomatie américaine, soulignant que le gouvernement palestinien ne comptait "aucun membre affilié au Hamas",.
   
A souligner que le président Abbas avait reçu dimanche un appel téléphonique du secrétaire d'Etat John Kerry et cherché à dissiper ses inquiétudes, arguant que le nouveau gouvernement ne comportait aucun ministre du Hamas ni de son parti le Fatah, selon une source informée palestinienne.  
   
M. Abbas a d'ores et déjà promis que ce gouvernement rejetterait la violence, reconnaîtrait l'entité sioniste et respecterait les engagements internationaux.

   
Le gouvernement d'union palestinienne

Constitué de 17 ministres, dont 5 de Gaza, il s'agit d'un exécutif de transition, sans mandat politique, qui a pour mission prioritaire de préparer des élections présidentielle et législatives d'ici la fin de l'année.

   
Dirigé par le Premier ministre sortant Rami Hamdallah, un universitaire respecté mais relativement peu connu à l'étranger, ce gouvernement de "consensus" a été accueilli sans réjouissances particulières par la "rue palestinienne", échaudée par des échecs précédents.
   
"Nous avons attendu ce moment pendant sept longues années. Nous espérons que le nouveau gouvernement mettra fin au blocus (du territoire) et améliorera la situation économique, surtout de l'emploi", ont répondu des habitants de Gaza interrogés par l'AFP.     
   
Le Hamas a salué un gouvernement d'union de "tous les Palestiniens" et lui a remis formellement le pouvoir qu'il détenait depuis 2007 dans la bande de Gaza.
   
"Le gouvernement palestinien de consensus national est le gouvernement d'un peuple et d'un seul système politique", a déclaré le Premier ministre de facto du Hamas à Gaza, Ismaël Haniyeh, qui a remis sa démission et celle de son gouvernement.
   
"Nous quittons le gouvernement mais pas la nation. Nous quittons les ministères mais pas les affaires de la nation", a observé M. Haniyeh dans un discours télévisé.
   

 Boycott israélien

 
Côté israélien, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a exhorté les Etats-Unis et l'UE à ne pas "se précipiter" pour reconnaître un gouvernement palestinien soutenu par le Hamas.
   
A l'issue d'une réunion d'urgence, lundi après-midi, le cabinet de sécurité nationale présidé par M. Netanyahu a confirmé qu'il ne reconnaîtrait pas le nouveau cabinet palestinien et qu'il rompait tout relation avec lui.
   
Le Premier ministre a réaffirmé qu'il tiendrait désormais le président Abbas pour responsable de toute action "destinée à nuire à la sécurité d'Israël", qu'elle provienne de la bande de Gaza ou de Cisjordanie.
   
En guise de représailles, le gouvernement de M. Netanyahu pourrait bloquer une partie des taxes qu'il perçoit chaque mois au nom des Palestiniens, au risque d'aggraver la situation financière de l'Autorité palestinienne, selon les médias.
   
L'annonce palestinienne a déclenché l'ire de l'extrême droite israélienne.
   
"Le gouvernement terroriste du Hamas n'est pas légitime", a estimé sur sa page Facebook le ministre de l'Économie Naftali Bennett, chef du parti religieux Foyer juif.
   
Le quotidien Israël Hayom, considéré comme le porte-voix du Premier ministre, a lui appelé à "une réponse intelligente" au nouveau gouvernement palestinien.
   
"Il faut condamner et attendre".