Selon lui,seul Israël est la solution aux problèmes des « Arabes modérés » !
« Israël est comme une maîtresse avec laquelle tout le monde trouve du plaisir à avoir des relations avec elle mais refuse de la reconnaitre ».
A l’origine cette phrase revient à l’ancien numéro un du Mossad Israélien, Meir Dagan. Elle vient d’être reprise par le ministre israélien des affaires étrangères, Avigdor Lieberman, apparemment exaspéré par la clandestinité de relations entretenues avec certains pays arabes.
« Les pays arabes modérés doivent franchir l’obstacle psychologique et tenter d’édifier des relations officielles avec Tel Aviv, parce qu’ils ont intérêt à le faire!», a-t-il dit, avec un ton d’avertissement, dans une intervention prononcée devant un parterre d’étudiants à Herzlia.
Il poursuit avec le même ton : « Nous pouvons résister sans eux. Mais ils ne peuvent le faire sans nous». C'est une constante dans la politique de persuasion des Israéliens que d'attribuer leurs intérêts aux autres, ainsi que les menaces qui les guettent aussi.
Selon le quotidien libanais al-Akhbar, le sujet de la rencontre avait trait au compromis de paix avec les pays arabes "modérés" : « lorsque je parle d’un accord régional, cela veut dire des relations diplomatiques complètes avec le Qatar, Oman, le Koweït, et le royaume saoudien et des relations commerciales avec les Etats arabes modérés », a-t-il expliqué.
Pour mettre en valeur l’intérêt que ces relations pourraient fournir aux Israéliens, comme aux Arabes semble-t-il, Liebermann ressort une ancienne règle de la propagande sioniste: « mélanger nos capacités créatives aux capacités économiques énormes des pays arabes modérés va provoquer une grande transformation. Nous parviendrons à une réalité tout à fait différente ».
Une propagande insidieusement raciste et méprisante, car elle signifie que l’atout de force des Arabes n’est rien d'autre que leurs pétrodollars, c’est-à-dire les richesses de leurs sous-sols, alors que celui des Israéliens se trouve dans leurs têtes, leur matière grise.« Et nous n’aurons alors plus besoin du Quartette et autre... la situation est mure, la conjoncture y est propice. Il faut parvenir à un compromis avec ces Etats modérés », estime-t-il.
Il poursuit en étalant sa théorie sur les raisons de ce rapprochement : « la véritable ligne de séparation est entre les modérés et les extrémistes, le danger réel aux régimes arabes émane de l’Iran et non des sionistes et ils en sont pleinement conscients ». « Sans les Iraniens, le régime d’Assad n’aurait jamais pu résister un seul mois, ni le Hezbollah n’aurait non plus jamais existé. Il ne peut non plus subsister sans l’Iran. De même pour le Jihad Islamique dans la Bande de Gaza. Les complots au Golfe, c’est aussi l’Iran. De plus il y a les branche des Frères Musulmans dont le Hamas et le Mouvement Islamique en Israël et al-Qaïda », a-t-il énuméré, estimant que « la lutte contre ces deux forces sert l’intérêt des Etats arabes beaucoup plus que celui d’Israël » ( !)
Un observateur avisé est parfaitement conscient du rôle joué par l'entité sioniste dans ces divisions inter Etats arabes et islamiques et qui ramène à la fonction pour laquelle elle a été créé: diviser le monde arabo-islamique et attiser les différences pour les tranformer en différends.
Evoquant les rencontres avec des dirigeants arabes, qui se sont multipliés ces derniers temps, -tout en étant exclusivement révélés par des responsables israéliens-, il répète avec son franc-parler coutumier : « J’en ai marre des rencontres secrètes, le monde arabe doit dépasser l’obstacle psychologique. Lorsque l’on rencontre l’un d’entre eux en secret, il te parle en tête à tête comme si tu faisais partie de ses amis. Et lorsque tu le rencontres ultérieurement dans une conférence internationale, il te surprend parce que tout d’un coup ile se comporte avec toi comme si tu es un ennemi ».
Là aussi, il révèle la politique à double-face jouée par les Arabes "modérés", non pour leurrer les Israéliens, mais pour tromper leur opinion publique.
« Les jours de la diplomatie clandestine sont révolus. La diplomatie signifie de tout se dire face-à-face. Nous devrions être devenus un Etat normal après 66 ans. C’est pour cela que j’essaie de rendre les choses plus difficile pour eux, pour qu’ils comprennent leurs intérêts », a martelé celui qui avait réclamé un jour la destruction du barrage d’Egypte et qui se met en position de donneur de leçons à ces Arabes.
En guise de conclusion, il donne son diagnostic de la tendance régionale actuelle : « la tendance est claire. Le monde modéré est en train de perdre quotidiennement point après point : le Qatar paie au prix fort sa protection par des parties extérieures et adopte la méthode la plus opportuniste qui soit lorsque quelqu’un a l’habitude de percevoir les charges de protection. En fin de compte, il prendra tout ce que tu possèdes. De même, le monde occidental devrait demander à Qatar d’arrêter de jouer ce jeu double,..., seule l’alliance avec Israël peut leur donner la solution ».
Ainsi, la nouvelle stratégie de Lieberman et peut-être de la classe politique israélienne est d'ériger l'entité sioniste comme étant celle qui remediera à tous les problèmes des Arabes.
Israël ne serait plus leur maitresse mais leur infirmière!!