Les exploits militaires de l’armée syrienne furent le facteur principal qui a permis l’organisation de ce scrutin électoral.
Les résultats préliminaires du décompte des votes des électeurs syriens ont commencé à être connus ce mercredi matin. Dans la ville de Nabk dans le Qalamoun, 25 mille voix ont été dépouillées, montrant que la majorité écrasante de Syriens a voté en faveur du président Bachar Assad.
La province de Tartous a assuré que 756301 syriens ont participé au scrutin, alors que le nombre d’électeurs à Alep a atteint les 790000 vers dix heures du soir. Les élections se sont déroulées dans toutes les provinces syriennes à l’exception de Raqqa.
Estimations préliminaires : le taux de participation est de 60%
Le président de la commission juridique suprême qui supervise les élections Hicham Chaar a souligné que les bureaux de vote ont fermé mardi à minuit, après une prolongation de 5 heures supplémentaires à cause de la forte participation. Le taux de participation est estimé à 60%.
Les résultats officiels seront connus jeudi soir par le chef du Parlement, a indiqué l’agence de presse officielle Sana.
La présidence syrienne : la participation des syriens est une confirmation de l’appartenance à la Syrie
La présidence de la République arabe syrienne a remercié dans un communiqué tous les Syriens qui ont participé massivement au vote, et qui attendent le début d’une nouvelle période de l’histoire de la Syrie.
Sur sa page Facebook, la présidence syrienne a posté : « Les Syriens ont une fois de plus démontré leur attachement à la culture de la vie, de l’espoir et du défi face à la culture de la mort, du terrorisme et de l’isolement. En votant aux élections, les Syriens ont montré au monde entier leur attachement à la souveraineté et à leur appartenance à leur patrie, tout comme leur souci de participer à la construction de leur pays malgré les défis auxquels ils sont confrontés.
Les messages derrière la victoire d’Assad: un gouvernement élargi et adieu à Genève !
Les exploits militaires de l’armée syrienne furent le facteur principal qui a permis l’organisation de ce scrutin électoral.
Juste avant la date des élections, les autorités ont pu récupérer les villes clés du pays. Deux millions d’Aleppins sont rentrés à leur ville après avoir été contrôlée par les groupes terroristes, les renseignements turcs, les milices des provinces, les chefs de guerres tchétchènes.
Lorsque les urnes ont été répartis sur les différents bureaux de votes, la ville de Homs et ses anciens quartiers ont été repris par l’armée. Sachant que Homs est la plus grande parmi les provinces syriennes et est le cœur de la zone centrale qui ne peut prendre part au vote sans Homs.
De plus, Deraa a été épargnée de toute menace sérieuse contre l’armée qui contrôle ses champs et ses couloirs vers la province de Damas.
Dans l’attente du discours d’investiture
Il faudra attendre le 17 juillet prochain et l’investiture du nouveau mandat présidentiel pour connaitre si une solution interne pourra être trouvée pour libérer les Syriens des tutelles internationales, écrit un journaliste dans le quotidien libanais assafir.
On évoque la possibilité de la formation d’un gouvernement élargi qui met en exécution l’équation de Genève, sans recourir aux Nations Unies. Les portefeuilles ministériels seront répartis à égalité (10-10-10) entre opposants, partisans du régime, et indépendants.
Dans tous les cas, les résultats des élections seront considérés comme un adieu à Genève, le congrès qui a exigé le départ d’Assad et la remise du pouvoir à la « coalition nationale ». il faudra désormais rechercher un accord qui se base sur l’équilibre des forces politico-militaire, et d’admettre qu’Assad restera au pouvoir les sept prochaines années, par la force de la légitimité électorale. Toute autre solution incluant le départ du président Assad est donc écartée.
Les ennemis de la Syrie condamnent
La première réaction internationale a été prise par l’Assemblée générale des nations Unies. Des sources diplomatiques ont révélé au journal assafir que de vastes consultations ont eu lieu entre des pays occidentaux, dont les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et des pays arabo-islamiques tels que le Qatar, l’Arabie Saoudite, et la Turquie.
Il a été décidé d’adopter une résolution sans recourir au Conseil de sécurité pour éviter le veto sino-russe.
Des sources citées par assafir ont indiqué qu’un projet de loi sera exposé dans les prochaines heures devant l’Assemblée générale des Nations Unies qui stipule de suspendre la participation de la délégation syrienne présidée par Bachar el-Jaafari aux réunions des Nations Unies, sans suspendre le membership de la Syrie.
L'Occident qui soutient l'opposition syrienne modérée, a dénoncé la tenue d'élections dans un pays à feu et à sang, alors que l'OSDH a prétendu que le régime avait "forcé" des citoyens à voter sous peine d'arrestation.
"C'est une honte. Bachar al-Assad n'a pas plus de crédibilité aujourd'hui qu'il n'en avait hier", a dit le département d'Etat américain, pour qui la décision d'organiser un tel scrutin est totalement "déconnectée de la réalité".
"Les dictateurs ne sont pas élus, ils gardent le pouvoir par la force et la peur, ce sont les deux raisons qui poussent les Syriens à participer à cette mascarade", a affirmé de son côté le chef de l'opposition en exil, Ahmad al-Jarba.
Pour un autre opposant en exil, Michel Kilo, Assad, à travers ce scrutin, dit au monde: "Oubliez une solution politique internationale. C'est moi qui sors victorieux de ce conflit, c'est moi qui décide. Vous avez perdu".