24-11-2024 06:21 AM Jerusalem Timing

Moscou réagira sans tarder au renforcement des forces de l’OTAN à ses frontières

Moscou réagira sans tarder au renforcement des forces de l’OTAN à ses frontières

Le diplomate n’a même pas exclu l’éventuelle sortie de Moscou de l’Acte fondateur Russie-OTAN signé en 1997.





 La Russie ne restera pas indifférente au renforcement de la présence militaire de l’OTAN en Europe du Centre et de l’Est. Elle y réagira sans tarder si l’OTAN entreprend unilatéralement cette démarche, a averti à Bruxelles le représentant permanent russe à l’OTAN Alexandre Glouchko.

Il a commenté ainsi la réunion de deux jours (les 4-5 juin) des ministres de la défense de l’alliance à Bruxelles. Les diplomates de carrière comme Alexandre Glouchko font rarement des déclarations qui ne sont pas concertées au préalable avec l’administration.

Le diplomate n’a même pas exclu l’éventuelle sortie de Moscou de l’Acte fondateur Russie-OTAN signé en 1997. Il est constaté dans le document que la Fédération de Russie et l’OTAN ne se considèrent plus comme les adversaires. L’Acte fondateur régule les rapports militaires entre la Russie et l’alliance.

Les participants à la réunion à Bruxelles envisagent « de nouvelles menaces à la sécurité de l’OTAN » liés aux événements en Ukraine. Le président des Etats-Unis Barack Obama a dit à la veille de la réunion qu’il accorderait en supplément un milliard de dollars pour renforcer la présence militaire américaine en Europe.

Il s’agit d’une présence plus vaste de la marine de guerre de l’OTAN dans la mer Noire et la Baltique. Les ministres de la défense de l’alliance ont décidé d’élaborer de nouvelles mesures en vue de renforcer la présence permanente de l’alliance y compris l’éventuel aménagement de nouvelles bases. Les mesures concrètes seront précisées au sommet de l’OTAN qui aura lieu en septembre au Pays de Galles.

De l’avis de plusieurs experts américains, l’OTAN profite de la situation en Ukraine pour se remettre et accroître les dépenses militaires des pays membres. Ils sont substantiellement en retard par rapport aux engagements d’accroître les budgets militaires de 2% par an pris il y a dix ans.

Le lien de ces manœuvres de l’OTAN avec la crise ukrainienne est tiré par les cheveux, dit l’ancien vice-ministre des finances dans l’administration de Reagan Paul Craig Roberts, président de l’Institut d’économie politique. Un tel redémarrage de la guerre froide est au plus haut point dangereux. Cela fera écrouler le système de stabilité de ces trente dernières années.

« L’OTAN se proposait initialement de protéger l’Europe contre l’intervention de l’URSS. Or, la menace a disparu avec la désintégration de l’URSS et il aurait fallu dissoudre l’alliance. Washington a ressenti, par contre, l’influence du néo-conservatisme d’après lequel la désintégration de l’URSS avait réservé à l’Amérique le droit à l’hégémonie mondiale. L’OTAN en est devenue le principal instrument. De ce fait, nous voyons au 21ème siècle l’OTAN mener les guerres en Afghanistan, renverser le gouvernement en Libye, absorber ou se préparer à absorber les républiques de l’ex-URSS : l’Ukraine et la Géorgie. »

La Russie engage du 27 mai au 5 juin les manœuvres militaires des unités de la Région militaire de l’Ouest attenant aux pays Baltes et à la Pologne. Le complexe « Iskander-M » et les avions à grande distance seront employés. Selon la Russie, le complexe « Iskander-M » avec le système antimissile est une réaction adéquate à l’éventuel déploiement des ABM américains en Europe.