"Les Etats-Unis n’avaient pas leur mot à dire dans l’élection présidentielle libanaise, insistant sur "le rôle libanais à ce titre".
Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a indiqué, au terme de sa rencontre avec le Premier ministre Tammam Salam, au Grand Sérail, que "les Etats Unis sont engagés à préserver la sécurité, la stabilité et la souveraineté du Liban ainsi qu'à soutenir le peuple libanais. Les problèmes du monde et de la région doivent être réglés en vue de profiter des plaisirs de Beyrouth et du Liban, lequel est un pays important pour la sécurité régionale".
Vide présidentiel
Kerry a estimé que "les défis sont énormes. Le Liban mérite un gouvernement efficace. Nous souhaitons que le Parlement libanais vote en faveur d'un président dans les meilleurs délais. Les Etats Unis seront toujours un partenaire fort pour le Liban".
"Nous voulons un gouvernement qui soit à l'écart de toute intervention étrangère ainsi qu'un président fort et un chef du Parlement capable de répondre aux besoins du peuple libanais. J'ai clarifié à M. Salam que le président américain, Barak Obama, est engagé à soutenir le Liban et sa sécurité qui est au centre de notre intérêt. Il s'agit de remplir le vide constitutionnel dans le but de permettre aux institutions d'être efficaces", a-t-il martelé.
Il a insisté que "les Etats Unis n'ont aucune proposition à présenter sur l'élection d'un président libanais. Nous n'avons pas de candidat bien précis. Nous refusons de le faire. Cela est du ressort des responsables libanais. Je suis venu pour demander au Premier ministre des clarifications sur le plan pour l'avenir et le moyen avec lequel la crise syrienne sera traitée".
"Le vide compliquera la situation au Liban et dans les pays voisins et la façon avec laquelle les forces armées riposteront à toute intervention affectera le tissu politique au Liban. La tension se répercutera sur la situation politique entre le Parlement et le gouvernement", a-t-il expliqué.
Réfugiés syriens
"Les répercussions de la guerre syrienne ont débordé sur le Liban qui les ressent plus qu'aucune autre société. J'ai rencontré des réfugiés dans les camps en Jordanie et leurs conditions de vie m'ont déprimé et consterné. Ils ne savent pas comment et quand cette guerre prendra fin", a-t-il clamé.
Et de poursuivre: "Les répercussions se reflètent clairement sur le peuple syrien. J'appelle la Russie et le Hezbollah à fournir des efforts dans le but de mettre fin à la guerre. Il est également, tout aussi bien important, de soutenir les sociétés avoisinant la Syrie".
Kerry a assuré que "la situation au Liban est quelque peu différente. Sa capacité d'accueil n'est pas similaire à celle des autres pays. Les camps n'existent pas et cela constitue, en quelque sorte, un défi. Nous devons être conscients de cette catastrophe humanitaire dont nous sommes témoins".
"Les Etats Unis accordent 290 millions de dollars comme aide humanitaire aux sociétés touchées par la crise en Syrie et celles qui accueillent les réfugiés", a-t-il précisé.
Le responsable américain a assuré que "son pays oeuvre dans le but de trouver une solution politique, laquelle est la seule issue, à cette crise. 51 millions de dollars sont destinés aux réfugiés au Liban".
Les relations avec le nouveau gouvernement palestinien
Sur un autre plan, M. Kerri a signalé que "les Etats Unis ne reconnaissent pas le gouvernement de la Palestine puisque cela mènera à reconnaître la présence de l'Etat. Quant aux lois américaines en vigueur, une communication avec ce gouvernement pourrait toutefois avoir lieu".
"Le président Mahmoud Abbas a confirmé que le nouveau gouvernement est déterminé à rejeter la violence et les négociations, et à reconnaître l'Etat palestinien. Il a formé un gouvernement de technocrates. Aucun ministre en son sein n'appartient au mouvement Hamas", a-t-il conclu.
Enfin, le secrétaire d'Etat américain, qui avait rencontré le chef du Législatif, Nabih Berri, à Aïn el-Tineh, avant de quitter le Liban, a réiteré que les Etats-Unis n'avaient pas leur mot à dire dans l'élection présidentielle libanaise, insistant sur "le rôle libanais à ce titre".