23-11-2024 01:13 PM Jerusalem Timing

Scandale des Télécom: deux responsables du Futur épinglés

Scandale des Télécom: deux responsables du Futur épinglés

L’affaire du 3ème réseau de téléphonie mobile du ministère des télécommunications n’est pas close pour bientôt. Elle révèle au grand jour les combines interminables des forces de 14 mars et compagnie.


C’est décidé ! Le chef de l’état Michel Suleïmane compte traduire en justice le patron des Forces de sécurité intérieure le général Ashraf Rifi , pour avoir désobéi aux ordres de son supérieur, en l’occurrence le ministre de l’intérieur Ziad Baroud.

Et l’armée libanaise compte elle aussi questionner Abdel Menhem Youssef, le directeur général d’Ogero (une branche de la société saoudienne de télécommunications appartenant aux Hariri) et qui est derrière l’intervention musclée de Rifi et de 400 de ses hommes au second étage du ministère, pour soi-disant protéger les équipements du 3ème réseau de téléphone mobile.. 

Selon le quotidien libanais AlAkhbar, Rifi qui dirige l'unité des renseignements, une force de sécurité à la légalité contestée, a même désobéi aux ordres du président de la république en personne !
 


Ce lundi, le chef de l’état a chargé le ministère de la justice de saisir le tribunal militaire. Le ministre de l’intérieur semble lui aussi très attaché à une telle issue, refusant être un simple fonctionnaire qui signe les demandes de congé des FSI, et les transactions administratives des municipalités libanaises.
Avant la chute du gouvernement, les brouilles entre Rifi et Baroud étaient fréquentes, en raison des tentatives du chef des FSI d’empiéter sur les prérogatives du ministre.
 

Pour s’expliquer, Rifi s’est défendu d’avoir désobéi à Baroud, arguant lui avoir demandé 24 heures avant de mettre à exécution sa demande. Pourtant la demande formulée par le ministre exigeait un retrait immédiat.
«  En principe, le chef des FSI ne devrait pas désobéir au ministre, mais nous sommes au Liban !» a lancé plus tard à la chaine de télévision OTV le député du courant du Futur, Mohammad Fatfat, pour défendre Rifi.




Concernant Youssef, et toujours selon AlAkhbar, un officier haut placé l’a contacté par téléphone et l’a convié à venir boire un café au ministère de la défense à Yarzé. Ce à quoi Youssef qui s’est rendu en France a répondu cordialement, précisant qu’il sera à la disposition de l’armée dès son retour à Beyrouth, mardi prochain. Niant avoir pris la fuite. Une source militaire a nié que cette invitation puisse être une convocation sécuritaire.


Rappelons que le ministre des télécommunications Cherbel Nahhas s’était jeudi dernier vu interdit d’entrer dans son propre ministère.
Plus est-il qu’il n’arrive pas non plus à trouver les clés magnétiques qui permettent l’accès aux locaux où se trouvent les équipements du troisième réseau. Des employés d’Ogero  affirment qu’elles sont avec Youssef lequel dément les avoir.

Alors que la commission parlementaire pour les télécommunications s'est saisie de l'affaire, il n’est pas encore claire qui du ministère ou d’Ogero a le droit d’accès et d’utilisation de ces équipements offerts par le gouvernement chinois en 2002 en vue de créer un troisième réseau de téléphonie mobile qui n’est entré en action.
 
Dans une conférence de presse, à l’issue d’une réunion de la commission parlementaire pour les télécommunications, le député du Hezbollah Hassan Fadlallah a relevé cette lacune, révélant l’existence de documents officiels chargeant les deux instances.

Or une question persiste au cas où c’est l’Ogero qui en a la charge. De quel droit cette société peut-elle se permettre de s’accaparer des locaux situés au cœur du ministère.

En réponse, les députés du Futur qui ont réponse à tout disent qu’elle les a loués. Sans preuve à l’appui: aucun document officiel, aucun bail de location ne le confirme…Ce à quoi ils ont également préparé une réponse : la location s’est faite cordialement via une employée !!

Au terme de cette affaire qui risque selon le député Fadlallah « de ne pas révéler ses secrets, comme c’est hélas le cas au Liban », une chose est sure : les forces du 14 mars ont créé des institutions parallèles à celles de l’état, un état dans l’état alors qu’ils en accusent le Hezbollah incessamment !!