Sayed Nasrallah a appelé les forces du 14 Mars à ne pas contribuer au vide présidentiel et à ne pas miser sur une décision étrangère pour élire un nouveau président au Liban.
Toute solution politique en Syrie doit passer par le président Assad qui a été élu par des millions de syriens pour un nouveau mandat de sept ans, c’est ce qu’a affirmé le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah dans une allocution prononcée ce vendredi lors d’une cérémonie d’hommage à l’ex-directeur général de l’école al-Mahdi (S), le défunt cheikh Mostafa Kassir.
Sayed Nasrallah a en outre affirmé que la participation massive des Syriens au présidentielle prouve l’échec de la guerre imposé contre la Syrie.
S’agissant du Liban, Sayed Nasrallah a appelé les forces du 14 Mars à ne pas contribuer au vide présidentiel et à ne pas miser sur une décision étrangère pour élire un nouveau président. Il a dans ce contexte conseillé les forces du 14 Mars à ne pas attendre les résultats des discussions entre l'Iran et l'Arabie saoudite.
Voici les principaux points de son discours :
Tout d’abord, je voudrais présenter mes condoléance à la famille du défunt cheikh Mostafa Kassir, et notamment au personnel de l’école al-Mahdi (S). (…)
Puis, je voudrais saisir cette occasion pour aborder le dossier libanais et syrien.
S’agissant du Liban, les forces du 14 Mars ont récemment accusé le duo chiite c'est-à-dire le Hezbollah et le mouvement Amal de vouloir le vide présidentiel au Liban afin de parvenir à un changement du régime actuel.
Ces accusations sont surement sans fondement. Nous les appelons à fournir une seule preuve démontrant que nous voulons une gouvernance à trois au Liban.
Les premiers à avoir proposé la gouvernance à trois ce sont les Français. Ils étaient allés à Téhéran pour proposer aux dirigeants iraniens cette idée, justifiant ceci par le fait que l’accord de Taef (qui a mis fin à la guerre civile au Liban) est devenu obsolète.
Si c’était vrai ce que vous prétendez (nous voulons le vide présidentiel), alors acceptez la candidature d'une personnalité forte sur le plan chrétien et national, et nous sommes prêts à l'élire dès ce soir.
De là, j’appelle à coordonner les efforts pour élire un nouveau président.
N'attendez pas l'issue des négociations irano-saoudiennes
Pourquoi attendez-vous une décision étrangère pour nommer un président. Bien que les dirigeants étrangers, préoccupés ces temps-ci, disent en public et en catimini qu’ils ne veulent pas s’ingérer dans ce dossier.
En tant qu’allié de l’Iran, je vous conseille de ne pas attendre l’issue des négociations entre l'Iran et l'Arabie saoudite. Ces discussions n'ont pas encore débuté, aucune date n'a encore été fixée, et personne sait si l’échéance présidentielle serait au menu de ces négociations. Et de toute façon, tout le monde sait que l'Iran n'impose pas ses points de vue à ses alliés, ni au Hezbollah, ni à la Syrie.
Unanimité sur la protection de la stabilité au Liban
Le dernier point que je voudrais évoquer dans le dossier libanais, c’est qu’il semble qu’il y a une unanimité internationale sur la protection de la stabilité et de la paix au Liban.
D’où la nécessité de la coopération entre Libanais. L’un des facteurs contribuant à cette stabilité, c’est l’arrêt des discours incitant au confessionnalisme.
La tenue des élections malgré les menaces
S’agissant de la Syrie, l’organisation des élections présidentielles a été l’un des événements les plus importants qui a récemment eu lieu dans ce pays, malgré les pressions des Etats Unis et de leurs alliés.
Ces derniers avaient menacé et exercé des pressions pour saboter l’organisation de ce scrutin. Mais la position syrienne a été ferme : les présidentielles ont eu lieu dans les délais prévus.
Avant la tenue du scrutin, les Occidentaux et l’opposition de l’étranger ont qualifié de farce les présidentielles et affirmé qu’ils n’allaient pas reconnaitre les résultats. Ils veulent confisquer la volonté du peuple syrien. Mais, ces déclarations ne changent pas la réalité.
Et puis, ils ont interdit le vote dans les ambassades syriennes à l’étranger. Pourtant ils pourraient saisir cette occasion, ouvrir les ambassades au vote et montrer au monde que les Syriens boycottent ce scrutin, comme ils le prétendent.
La réalité est tout à fait différente, puisque les informations des services de renseignement prévoyaient que les Syriens allaient massivement participer au scrutin.
Certains sont allés plus loin, en taxant d’apostasie tous ceux qui participeront à ces élections.
Jarba et son appel stupide
Le chef de la coalition de l’opposition Ahmad Jarba est même allé à appeler les Syriens à rester dans leurs maisons, car selon lui, le régime va envoyer des voitures piégées dans les bureaux de vote. Il n’y a pas de plus stupide de recourir à menacer la vie des gens.
Ils sont mus par le sentiment de défaite et de déception. Ils s'attendaient à un boycottage populaire mais c'est le contraire qui s'est produit.
Donc, malgré tous ces menaces et pressions les élections ont eu lieu.
Le vote des Syriens au Liban
La participation des Syriens vivant au Liban n’a pas seulement surpris les forces du 14 Mars, mais nous aussi.
Ils (14 Mars) ont prétendu que ces Syriens sont des membres du Hezbollah. Or, les vidéos filmant ces Syriens sont toujours là, et vous pouvez les visionnez pour voir s’il s’agissait des membres du Hezbollah !
Certains peuvent discuter du pourcentage des participants au scrutin, mais personne ne peut discuter des millions qui ont participé au vote en Syrie et fait la queue pendant des heures.
Qu’est ce que le peuple syrien a prouvé via ce scrutin
Les résultats des présidentielles ont incarné :
1-L’unité de la Syrie,
2-La fermeté de l’Etat
3-La volonté de résistance des Syriens et leur participation dans l’avenir de la Syrie. L’avenir de la Syrie relève des Syriens et non pas des Américains ou des « Amis de la Syrie ».
4-Ces millions ont affirmé que le conflit n’est pas entre le régime et son peuple, comme vous le prétendez dans vos médias. On aurait vu que quelques centaines et non pas des millions dans les bureaux de vote. Tout cela implique que ce régime jouit d’une grande popularité.
5-L’échec de la guerre destructrice contre la Syrie.
6- Les résultats prouvent que toute solution politique en Syrie ne pourra pas ignorer ces élections. Il n’y a plus de solution basé sur Genève1 ou 2, ou réclamant la démission de Bachar Assad.
Ces élections disent à tous les Etats et à l’opposition que toute solution politique en Syrie commence et se termine avec le président Bachar al-Assad. C'est un président qui a été élu par des millions de personnes pour un nouveau mandat de sept ans, et ceux qui veulent agir en vue d'une solution politique doivent négocier avec lui pour arriver à une solution politique. Ce sont des élections de millions de personnes et non de zéro, comme certains l'ont qualifié (allusion à John Kerry).
L’arrêt du soutien des takfiristes
Toute solution en Syrie est désormais basée sur deux fondements : la prise en considération des résultats du scrutin et l’arrêt du soutien des groupes takfiristes.
Il ne suffit pas d’inscrire les groupes takfiristes sur la liste des organisations terroristes, alors certains pays les soutiennent toujours au niveau logistique et financier.
Et nous dès le début nous avons appelé à une solution politique en Syrie.
De là, je dis aux rebelles qu’il n’y a pas d’avenir à votre combat, et je les appelle à prendre le chemin de la réconciliation et du dialogue, à rechercher une issue politique et à cesser l'effusion de sang ainsi que les combats.
Chacun doit reconnaitre que la guerre ne va pas permettre aux autres de prendre le contrôle de la Syrie.
A cette occasion, je félicite le peuple syrien et le président Assad et prie Dieu pour qui il aide les Syriens à rétablir la paix, reconstruire la Syrie et à restituer sa place au niveau régional.
Et enfin, je dis au Libanais-qui sont contre le pouvoir- ne vous inquiétez pas si la Syrie sort victorieuse, si la Syrie n’est pas démembrée, mais inquiétez-vous s'il elle est découpée et contrôlée par les groupes armés.
La victoire et le rétablissement de la Syrie portera ses fruits sur le Liban et toute la région.