Objectif: redorer son blason.
"Nous ne pouvons, ni confirmer, ni démentir, que ceci est notre premier tweet". La CIA a choisi l'humour, pour son arrivée sur Twitter, le vendredi 6 juin.
Une référence directe à la réponse laconique de l'agence de renseignement américaine – "Nous ne pouvons, ni confirmer, ni démentir cette information" – donnée à de nombreux journalistes, notamment, pendant la Guerre froide, lorsqu'elle était interrogée sur des sujets sensibles.
Le média américain ABC News rappelle que cette phrase est connue sous le nom de "réponse Glomar", du nom d'une fausse société créée par la CIA, dans les années 1970, dans le cadre d'une opération clandestine.
Outre son arrivée sur Twitter (et sa présence, déjà, sur Flickr et YouTube), l'habituellement très discrète agence de renseignement américaine a franchi un nouveau cap dans sa communication, en créant également une page Facebook.
L'objectif de cette campagne : "dialoguer, plus directement, avec l'opinion, et fournir des informations sur la mission de la CIA et son histoire", a expliqué son directeur, John Brennan.
Des documents déclassifiés seront ainsi promus sur les réseaux sociaux, ainsi que des images d'objets exposés dans le musée de la CIA, interdit au public.
Derrière cette offensive communicationnelle, la CIA cherche sans doute à redorer un blason assombri par de multiples activités illégales, lors des dernières décennies, et par le scandale de la torture pratiquée, ces dernières années, sous couvert de la "guerre contre le terrorisme".
Dernière polémique en date, des sénateurs américains ont accusé, en mars l'agence, d'avoir piraté des ordinateurs du Sénat, pour empêcher la diffusion d'un rapport révélant l'ampleur de la torture infligée aux accusés des attentats du 11 septembre 2001.
Ce genre d'information ne sera, probablement, pas rapporté sur les pages officielles. Et il y a longtemps que la CIA suit de près les activités, sur tous les réseaux sociaux, à l'insu des utilisateurs.
L'Open Source Center de la CIA surveille, chaque jour, des millions de tweets et de publications Facebook. Les informations recueillies sont, ensuite, traduites en anglais, lorsqu’elles sont rédigées, dans d'autres langues, avant d'être recoupées avec d'autres sources d'informations et d'être stockées par la CIA.