Début 2011, en plein printemps arabe, le scandale des vacances tunisiennes du chef de la diplomatie française Michèle Alliot-Marie la force à se retirer du gouvernement fin février.
Le ministre français de la Défense Gérard Longuet a séjourné durant deux jours en 2006 dans un palace tunisien aux frais du régime du président Ben Ali, alors qu'il était responsable parlementaire, a indiqué mardi un responsable de l'Office national du tourisme tunisien (ONTT).
"Nous avons payé son hébergement et le restaurant, il a payé les extras", lors d'un séjour du 10 au 12 août 2006, a déclaré le chef du service marché français de l'ONTT, Amine Hajri, confirmant des informations révélées par l'hebdomadaire les Inrockuptibles, à paraître mercredi.
"Il existe des conventions entre l'ONTT et cet hôtel, nous ne payons pas les prix affichés", a précisé ce responsable tunisien, sans préciser le montant du séjour.
A l'époque, le ministre de la Défense était sénateur et conseiller politique du président de l'UMP (Union pour un mouvement populaire, au pouvoir), Nicolas Sarkozy.
"Je confirme qu'il a séjourné dans l'hôtel" et "c'est l'Office national du tourisme tunisien qui a réservé", a affirmé lundi la directrice commerciale de l'hôtel cinq étoiles "The Residence" de Gammarth, à proximité de Tunis, Karima Ben Moussa, après avoir consulté les fichiers de réservation.
L'entourage de M. Longuet a confirmé lundi à l'AFP que ce dernier avait bien séjourné dans cet hôtel. Quant au règlement de la facture, Longuet a dit aux Inrockuptibles ne pas se souvenir "d'avoir été invité".
"Il est possible que cela se soit fait, je ne m'en suis pas personnellement occupé et je ne me suis pas posé la question (...) Mais si le gouvernement tunisien a le sentiment que je n'ai pas payé, je peux lui envoyer un chèque tout de suite, ça ne me pose pas de problème", a-t-il dit.
Selon les Inrockuptibles, Longuet effectuait alors une croisière en Méditerranée avec son ami le journaliste économique Jean-Marc Sylvestre, tous deux accompagnés de leurs enfants.
Le régime autoritaire du président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali a chuté en janvier sous la pression de la rue, après 23 ans de dictature.
Les rapports complaisants de la classe politique française avec ce régime accusé de corruption et de torture ont récemment défrayé la chronique, poussant une ministre à la démission.
Début 2011, en plein "printemps arabe", le scandale des vacances tunisiennes du chef de la diplomatie française Michèle Alliot-Marie la force à se retirer du gouvernement fin février.
En cause: deux trajets dans le jet privé d'un riche homme d'affaires tunisien lié au clan Ben Ali, lors des fêtes de fin d'année.
Michèle Alliot-Marie était accompagnée durant ce fameux voyage de ses parents âgés, qui ont racheté à cet homme d'affaires, Aziz Miled, ses parts dans une société immobilière.