Les combats ont repris entre la puissante tribu des Hached et les forces loyalistes faisant trois morts dans la matinée.

Sept manifestants sont tombés mardi sous les balles de la police qui voulait empêcher tout nouveau rassemblement à Taëz, ville du sud-ouest du Yémen, après le démantèlement d'un sit-in hostile au président Ali Abdallah Saleh qui selon l'ONU a fait plus de 50 morts.

"Le Bureau des Nations unies aux droits de l'homme a reçu des informations, qui restent à être pleinement vérifiées, indiquant que plus de 50 personnes ont été tuées depuis dimanche à Taëz par l'armée yéménite, la Garde républicaine ainsi que d'autres éléments affiliés au gouvernement", a indiqué la Haut commissaire Navi Pillay, dans un communiqué.

Le sit-in de la "Place de la liberté" a été réprimé "à l'aide de canons à eau, de bulldozers et de balles réelles", a-t-elle ajouté, faisant également état de "centaines de blessés".

Le dernier bilan des organisateurs de la manifestation chiffrait à au moins 21 le nombre de manifestants décédés dans les affrontements.

Pour dissuader les petits groupes de se rassembler, les forces du président Saleh n'ont pas hésité à tirer mardi sur des manifestants, tuant sept personnes, selon des sources médicales et des témoins.

La chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, s'est dite "choquée" par l'usage de la force à Taëz et a appelé le président Saleh à signer "sans délai" l'offre de médiation du Conseil de coopération du Golfe prévoyant son départ.

Au pouvoir depuis 32 ans, Saleh a refusé la semaine dernière de signer l'offre de médiation du CCG et mis en garde contre une "guerre civile".

Les combats ont repris à Sanaa

A Sanaa, les combats ont repris mardi entre les forces fidèles au président Saleh et le plus puissant des chefs tribaux, rallié à la contestation, après quatre jours d'un calme relatif.

"Les corps de trois combattants de cheikh Sadek al-Ahmar tués dans les combats ont été transportés à l'hôpital de campagne", a indiqué un médecin.

Des sources proches de cheikh Ahmar ont fait état d'autres "victimes" sans plus de précisions.
 
Les combats se déroulent dans le quartier d'Al-Hasaba, dans le nord de Sanaa, où se trouve la résidence de cheikh Sadek al-Ahmar. Des tirs d'obus de mortier ont d'abord été entendus, suivis d'échanges de tirs qui se poursuivaient à la mi-journée.

Les autorités ont accusé cheikh Ahmar d'avoir rompu la trêve. Selon le site internet du ministère de la Défense, 26sep.net, les combattants tribaux ont pris le contrôle du siège du Congrès populaire général (parti du président Saleh) et de celui de la compagnie des eaux.

Des sources proches de cheikh Ahmar ont accusé au contraire les autorités d'avoir repris les tirs sur la résidence du chef tribal.

Des témoins ont indiqué qu'une colonne de fumée s'élevait de la résidence du chef tribal qui avait annoncé vendredi une trêve après quatre jours de combats ayant fait au moins 68 morts.

Quatre soldats tués à Zinjibar
 
Par ailleurs, dans le sud du Yémen, quatre soldats ont été tués et dix blessés dans une attaque lancée mardi par des combattants présumés d'Al-Qaïda à Zinjibar, a indiqué une source des services de sécurité.

Par ailleurs, deux soldats blessés dans les combats de lundi ont succombé dans l'hôpital d'Aden (sud) où ils étaient soignés, selon une source médicale.