25-11-2024 09:15 PM Jerusalem Timing

La diplomatie occidentale à l’œuvre

La diplomatie occidentale à l’œuvre

Dans le sillage des Etats-Unis, la diplomatie française veut exploiter la situation chaotique créée par l’OTAN en Libye .... pour se placer

Si nous nous rappelons l'attitude de la France, à l'égard de l'Algérie, en 2011, nous pouvons mesurer le chemin parcouru. Nous pouvons constater la transformation appréciable du discours et des mimiques diplomatiques, même si la machine médiatique française n'a pas abandonné sa lecture propagandiste.

Ce n'est pas le changement de gouvernement qui en est la cause, puisque, à propos du redéploiement atlantiste dans la région, les "socialistes " affichent une férocité égale, sinon supérieure à celle de l'équipe de Nicolas Sarkozy.

Nous pouvons dire, à ce propos, que le " printemps " est passé et que s'est évaporé le grand rêve de voir l'Algérie sombrer dans le chaos. Ce rêve qui a été suscité par les "marches du samedi ", qui figuraient une révolte populaire, et qui ont fait les unes de la presse et les discours menaçants des dirigeants des pays de l'OTAN.

En ce temps-là, il ne faisait aucun doute qu'un virus avait provoqué une épidémie de " révolutions "chez les Arabes et assimilés, qui n'allaient s'arrêter qu'avec l'effondrement espéré de l'Iran, en passant par la Syrie et l'Algérie.
Alors, les injonctions pleuvaient, arrogantes à souhait, sous la menace à peine voilée d'activer les bombardiers pour faire un mauvais sort aux récalcitrants.

La chose a duré bien après qu'il se soit avéré que les Algériens n'avaient pas du tout envie de "printaniser " leur pays. Il était même question, longtemps après, de comprendre où cela avait coincé. Des kilomètres de textes et de pellicule et des heures de palabres continuent de supputer sur les chances réunies d'une explosion sociale, qui n'a pas eu lieu. Sans que soit remisé l'espoir de la voir se produire un jour, à chaque occasion. En attendant ce jour, le fait d'engranger le maximum de concessions n'est pas négligé.

Une offensive est menée tous azimuts pour pousser les autorités algériennes à offrir le plus possible d'opportunités aux multinationales et, au-delà, à s'impliquer dans la reconfiguration de l'Afrique du nord et de l'Afrique sub-saharienne, au profit de la géostratégie atlantiste. Les bruits d'une implication de l'ANP en Libye font la une de certains organes d'ici, qui ont toujours prôné l'alignement du pays avec l'Occident.

En échange, l'Algérie serait reconnue et confortée en pays pivot dans la région, pour peu qu'elle cède un peu plus de sa souveraineté et qu'elle abandonne ses principes de non-ingérence dans les affaires intérieures d'autres pays. Elle serait même promue " gendarme ", avec tous les avantages liés à ce statut.

Dans le sillage des Etats-Unis, la diplomatie française veut exploiter la situation chaotique créée par l'OTAN en Libye et l'insécurité, qui prévaut aux frontières algériennes, ainsi que les besoins en développement économique de l'Algérie, pour se placer.

Peut-être que le partenariat militaire trouvera une concrétisation plus poussée et qu'il se trouvera une bouffée d'oxygène supplémentaire pour l'économie de l'Hexagone, à travers l'exploitation du gaz de schiste par Total et d'autres marchés juteux

 

Ahmad Halfaoui