26-11-2024 02:58 AM Jerusalem Timing

Assad après sa réélection : pleine confiance ... les Occidentaux changeront!

Assad après sa réélection : pleine confiance ... les Occidentaux changeront!

Selon lui, l’Arabie saoudite est l’ennemi numéro deux de la Syrie directement après Israël. Assad révèle les origines de l’animosité saoudienne.

Souriant, n’affichant aucune inquiétude sécuritaire, ..., aussi svelte qu’élégant, .., tous ceux qui l’ont côtoyé durant les jours de guerre reconnaissent qu’ils n’ont jamais rencontré quelqu’un d’aussi lucide.

C’est ainsi que le journaliste libanais et chroniqueur du quotidien libanais al-Akhbar décrit le président syrien Bachar al-Assad, qu’il a rencontré après sa dernière victoire aux élections présidentielles.

Le jour où le président américain Barak Obama a averti que l’heure zéro avait sonné, (au lendemain de l’attaque chimique de la Ghouta orientale dont la responsabilité a été attribuée au gouvernement syrien qui la dément  farouchement)  il n’a pas du tout semblé ébranlé.  À tel point qu’il n’a pas changé son habitude quotidienne de s’enquérir sur l’état de ses proches et des gens qui travaillent avec lui. Les exemples ne manquent pas...

Le terrorisme retournera

Toujours empli de confiance et de certitude, il n’a cessé de croire que la Syrie faisait l’objet d’un complot étranger et que le terrorisme qui la frappe finira par se répandre et par retourner d’où il est venu.

« L’Occident, quoiqu’en retard a fini par adopter mon premier discours après la crise parce qu’il sent que le feu s’approche de lui », a-t-il expliqué.   « Les Etats-Unis et l'Occident commencent à envoyer des signaux de changement. Le terrorisme est désormais sur leur sol", poursuit-il.

« Vous avez un Américain qui s'est fait exploser sur le territoire syrien et un Français d'origine maghrébine qui a tué des juifs (...) à Bruxelles", a-t-il indiqué. Il faisait référence à la fusillade le 24 mai du Musée juif de Bruxelles qui a fait quatre morts et pour lequel un Français d'origine algérienne au profil jihadiste passé par la Syrie, a été arrêté. Et fin mai, les États-Unis ont annoncé qu'un Américain avait commis un attentat suicide dans le nord de la Syrie.
Durant son entretien avec le chroniqueur Sami Kleib, les termes de confiance reviennent souvent   

Le numéro un syrien est parfaitement confiant en son peuple et son armée.
«  J’ai senti dès les premiers moments de cette crise dans laquelle on a voulu  introduire notre pays pour détruire la Syrie que les gens avaient confiance en l’Etat, en son chef et son armée, c’est pour cela que je suis resté confiant que ce peuple est capable d’arracher les racines du complot ».

La Syrie comme la Russie

Ses alliés internationaux et régionaux aussi lui inspirent confiance. pour des raisons rationnelles et d’intérêts mutuels «  Le président russe Vladimir Poutine a toujours soutenu la position syrienne parce qu’il est parfaitement conscient que ce dont la Syrie est victime n’est pas du à la colère populaire mais à une velléité d’États étrangers de vouloir détruire la Syrie... d’autant que Poutine a vécu une expérience similaire lorsqu’on a voulu que l’Etat russe, qui a hérité de l’Union soviétique soit envahie par des conflits su fond terroristes, extrémistes et séparatistes », indique Assad selon lequel le soutien du président Poutine est également occasionnée par une volonté de rétablir l’équilibre du système mondial, ébranlé depuis la chute de l’Union soviétique.

   
Le conflit en Syrie avait commencé par des manifestations pacifiques réclamant des réformes politiques. Sous prétexte d’avoir été brutalisé le mouvement de contestation s’est vite glissé à la militarisation, grâce à l’aide et au financement des puissances occidentales et des monarchies du Golfe.
 

Iran: axe de la Résistance

Avec l’Iran aussi, la confiance d’Assad est presque aveugle, tout en étant rationnellement expliquée : « notre allié iranien est parfaitement conscient que la guerre contre la Syrie le vise aussi car elle vise tout l’axe de la résistance », dit-il.
Tout aussi hardi, il affirme que « ce n’est pas l’allié iranien qui va changer sa position sur la Syrie. Il est beaucoup plus ferme que le croient certains. Ce sont les Etats-Unis et l’Occident qui ont commencé à envoyer des signaux de changement. Le terrorisme se trouve désormais chez eux.... »

Les Occidentaux changeront

Selon lui, « l’Occident ne peut plus faire plus qu’il n’a fait pour changer l’équation en Syrie. Ils parlent d’armes létales et non létales. Tous les armements ont été  fournis aux miliciens terroristes depuis longtemps, dont des anti aériens ».

Le président Assad, toujours cité par le journal, révèle aussi : “des responsables américains actuels et anciens essaient d'entrer en contact avec nous, mais ils n'osent pas en raison des puissants lobbys qui font pression sur eux".
Il rappelle à cet égard l’histoire de l’ancien président américain Jimmy Carter qui a voulu se rendre en Syrie en 2007 et en a été empêché par l’administration américaine. Dernièrement, un sénateur américain de Virginie a rendu hommage au président syrien pour sa lutte contre le terrorisme. Il semble ne pas être le seul.

Selon Assad, la position américaine parait de loin plus rationnelle que celle de France, quoique « tous sont associés dans le complot ». Il explique cet acharnement français par des raisons économiques liées aux transactions juteuses conclues avec l’Arabie saoudite.

Arabie ennemi numéro 2 ... après Israel

Or, c’est cette dernière qui a été particulièrement stigmatisée par le président syrien, selon lequel elle vient en deuxième position après Israël quant à son animosité à l’encontre de la Syrie. Et ce, non pas depuis l’éclatement de la crise syrien, mais bien avant, depuis 2002.

« Depuis le sommet de Beyrouth, lorsque Riad a proposé la normalisation avec Israël sans rien en échange, la rivalité s’est attisée. Elle était totalement hantée par la réaction américaine après les attentats contre la Trade Center et l’implication de saoudiens. Nous nous sommes érigés le président Emile Lahoud et moi-même contre ceci. Et j’ai menacé le ministre Saoud al-Fayçal de prononcer un discours qui sape l’initiative si nos remarques et celle du choix de la résistance ne sont pas prise en considération. Je leur avais dit alors : «  vous concluez une initiative et vous partez et c’est à nous d’en pâtir parce que nous sommes un pays d’affront avec Israël. le roi s’est alors mis en colère, mais nous sommes finalement parvenus a modifier l’initiative le plus possible et elle est finalement sortie un peu moins mauvaise », a-t-il révélé.

Les divergences avec Riad remontent même un peu plus loin, depuis 1989, du vivant du précèdent président Hafez « les divergences ont persisté dans tous les autres sommets, mais nous veillions toujours à rassembler les Arabes pour soutenir la résistance », affirme-t-il.

Assad rapporte que lors de l’éclatement de la crise syrienne, le monarque saoudien lui avait demandé d’écraser les rebelles surtout les Frères Musulmans et avait même suggéré de lui envoyer de l’aide.
« Les diktats américains se mélangent à la haine personnelle ce qui en découle la position hostile saoudienne », développe Assad.

Qatar: exécution est l'essentielle

Quant au Qatar, à son avis  il continue de soutenir et de financer les miliciens tout en tentant un rapprochement avec l’Iran et en disant être disposé à opérer un certain changement de position. « Mais l’essentiel est ce qui est mis à exécution. Nous sommes étouffés par les slogans. L’essentiel est que l’Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie la France et l’Occident atlantiste cessent de soutenir le terrorisme s’ils veulent réellement un changement », estime-t-il.
Concernant la Turquie, Assad estime qu’elle a perdu plus que gagné en soutenant l’opposition de l’étranger.

L'opposition: rien

Avec cette dernière, il semble que les portes du dialogue se soient fermées pour toujours. «  Nous avons dit que nous soutenions le dialogue et nous l’avons fait avec les pires miliciens. Mais qu’offrira donc le dialogue avec l’opposition de l’étranger. Rien.  Parce que tout simplement elle n’a plus personne sur le terrain. Elle n’a plus aucun lien avec les gens. On lui a vendu des illusions  de la part d’Etats occidentaux et arabes et elle en vendu aussi aux gens. Les élections l’ont dénudée. Après les élections n’est pas comme avant. Les gens ont dit leur mot et nous devons le respecter ».

Interrogé sur Genève il répond d’un ton certain : «  c’est terminé parce que les circonstances ont changé ».

Brahimi: malhonnête

Questionné sur l’ancien émissaire de l’ONU, Lakhdar Ibrahimi, une grimace s’est dessiné sur le visage du président syrien, malgré ses derniers aveux, quoique très en retard, sur l’implication de l’opposition syrienne dans la seule attaque chimique en Syrie, celle de Khan al-Assal. Il semble qu’il ne soit pas du tout pris en confiance par la direction syrienne qui considère qu’il n’a jamais été un médiateur honnête, même lorsqu’il a été chargé de la crise libanaise.

Des doutes subsistent quant à son maintien à son poste au sein de l’organisation onusienne aussi longtemps. Ce qui permet de supposer qu’il jouit du soutien américain. Ce qui en dit long sur sa réelle position d’un pays ami de la résistance comme la Syrie.

 

Liban: Sayed et Aoun

Le Liban a également eu sa part de l’entretien avec le président syrien.
Pour le secrétaire général du Hezbollah d’abord, il a eu des mots de gratitude : «  tout ce dont sayed Nasrallah a exprimé comme compassion et comme soutien, jamais la Syrie ni les Syriens ne les oublieront. Ce que Sayed voit au Liban nous le voyons ».
Le général Michel Aoun aussi jouit d’une place importante dans l’estime du président syrien. Il se souvient comment, lorsqu’il était venu aux funérailles de son frère, il s’était réconcilié avec un haut officier syrien qui était responsable au Liban durant la rébellion commandité par Aoun contre les Syriens. «  Depuis ce jour-là Aoun a montré qu’il avait la stature d’une homme honnête et intègre qui bataille en toute honnêteté et se réconcilie avec honneur. Il est reste fidèle à sa position à notre égard », dit Assad, saluant sa candidature à la présidence libanaise.

 

La Syrie mieux qu'avant!

Quant à  son troisième mandat, comment le voit-il ? Cela se résume en quelques mots, où la confiance aussi régit.
Il est parfaitement confiant de la victoire, même si elle prendra encore du temps. Il n’aime pas du tout préciser quand la guerre se terminera. Il semble être persuadé qu’une bonne partie de la guerre est désormais derrière lui. Surtout lorsque  l’armée aura libéré Alep. C’est avec passion qu’il explique comment le gouvernement  a préparé des plans de reconstruction de la Syrie et pour rapatrier les réfugiés.
Dans cette course entre les canons et l’espoir, Assad est assuré que ce dernier l’emportera.