Frappes et explosions à Lougansk. Les occidentaux accusent Moscou d’avoir livré des armes aux séparatistes. L’Ukraine se prépare à une coupure de gaz.
Un avion de transport militaire ukrainien a été abattu samedi par des séparatistes prorusses, faisant 49 morts dans l'attaque la plus meurtrière depuis le lancement il y a deux mois d'une opération "antiterroriste" de Kiev dans l'Est rebelle.
Un porte-parole militaire ukrainien, Vladislav Selezniov, a annoncé à l'AFP que toutes les personnes à bord de l'avion IL-76 de l'armée avaient péri dans cette attaque à Lougansk, l'un des bastions de l'insurrection prorusse dans l'est du pays.
"Il y avait à bord neuf membres d'équipage et 40 parachutistes. Ils sont tous morts", a indiqué à l'AFP ce porte-parole.
Frappes et explosions à Lougansk
Selon un photographe de l'AFP à Lougansk, ville de 500.000 habitants près de la frontière avec la Russie, on pouvait entendre samedi à l'aube dans le centre-ville de fortes explosions.
Des avions et hélicoptères de l'armée ukrainienne ont effectué dans la nuit des frappes contre les barrages séparatistes.
Armements russes livrés aux séparatistes
Kiev et les Occidentaux ne cessent d'accuser Moscou de soutenir les séparatistes en Ukraine en leur envoyant des armes.
Les Etats-Unis ont déclaré vendredi que la Russie avait fourni aux insurgés prorusses dans l'est de l'Ukraine des chars et des lance-roquettes, du matériel qui a franchi ces derniers jours la frontière entre les deux pays.
Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, s'est déclaré préoccupé par les informations selon lesquelles les groupes prorusses en Ukraine s'équipaient d'"armes lourdes en provenance de Russie, y compris des tanks".
"Si ces informations étaient confirmées, cela marquerait une sérieuse escalade de la crise dans l'est de l'Ukraine", a-t-il ajouté.
La présidence ukrainienne avait rapporté jeudi que des "rebelles dans l'Est" avaient "utilisé pour la première fois des chars" ayant "fait incursion depuis la Russie".
Menaces de sanctions contre la Russie
"La Russie va rétorquer que ces chars ont été pris aux forces ukrainiennes, mais aucune unité de tanks ukrainiens n'opère dans cette zone. Nous sommes
persuadés que ces chars viennent de Russie", a accusé le porte-parole du département d'Etat américain, Mme Marie Harf, vendredi dans un communiqué.
"Des négociateurs ukrainiens et russes se retrouveront ce week-end à Kiev pour discuter de la mise en oeuvre du plan de paix", a encore dit Mme Harf.
Si "la Russie ne parvient pas à faire baisser la tension, il y aura un prix supplémentaire" à payer, a prévenu la responsable américaine. Washington utilise depuis des mois cette formule en référence aux sanctions prises contre Moscou pour ses agissements en Ukraine.
L’Ukraine se prépare à une coupure de gaz
Par ailleurs, le gouvernement de Kiev a annoncé vendredi se préparer à une coupure lundi de gaz russe redoutée par les Européens, faute d'accord sur sa dette avec Moscou.
Les négociations sur le volet énergétique entre Kiev et Moscou sont dans l'impasse depuis le refus cette semaine de l'Ukraine d'accepter les conditions posées par la Russie.
Le géant semi-public russe Gazprom a fixé à lundi la date limite pour le remboursement d'une dette de près de deux milliards de dollars par l'Ukraine.