L’armée syrienne est sur le point de prendre Kassab, à l’est, mais a perdu une colline stratégique au sud
Neuf responsables de la milice rebelle de l'Armée syrienne libre (ASL), ont démissionné samedi après avoir invoqué un "manque d'aide militaire" de leurs soutiens arabes et occidentaux.
"Nous vous demandons pardon pour notre démission aujourd'hui, laissant derrière nous notre responsabilité en tant que chefs de front et chefs des conseils militaires (de l'ASL)", ont indiqué les officiers dans un communiqué (à droite) , s'adressant aux insurgés combattant au nom du groupe.
Cœur de la rébellion il y a trois ans, l'ASL n'est plus qu'une simple composante d'une insurrection largement fractionnée.
"Nous remercions les pays donateurs pour leur aide, mais celle-ci a été simplement insuffisante pour gagner le combat", a expliqué à l'AFP le lieutenant-colonel rebelle, Mohammad Abboud, un des responsables démissionnaires.
Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, ont toujours été réticents à armer des rebelles combattant le régime depuis trois ans, craignant que les armes ne tombent aux mains d'extrémistes.
Mais non seulement les rebelles n'ont pas réussi à renverser le régime de Bachar al-Assad et ils font, en outre, la guerre depuis plusieurs mois au groupe jihadiste le plus radical, l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui a mené cette semaine une offensive fulgurante dans l'Irak voisin.
Les "conseils militaires" de l'ASL étaient supposés coordonner l'aide venue de l'étranger aux rebelles modérés, mais ces derniers ont été dépassés par des coalitions islamistes pro saoudiennes comme le Front islamique, et même jihadistes comme l'influent Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda.
La rébellion a connu une série de revers face à l'armée loyaliste notamment dans les provinces de Homs (centre) et de Damas au cours des derniers mois.
"Nous combattons à la fois l'armée et l'EIIL", affirme l'officier Abboud.
"Mais nous n'avons pas reçu le soutien des pays qui disent appuyer nos revendication pour la démocratie et un Etat civil", a-t-il poursuivi.
Des manifestations pacifiques réclamant des réformes en Syrie se sont vite militarisées, à cause de l’intervention de monarchies arabes et des puissances occidentales.
30 morts dans une explosion sur un marché d'armes
Au moins 30 "terroristes" ont été tuées samedi dans une puissante explosion dans un marché d'armes à Mayadeen, une ville syrienne proche de la frontière avec l'Irak, a rapporté la télévision syrienne d'Etat.
"Une puissante explosion a secoué un marché de vente d'armes aux terroristes à Mayadeen. Trente terroristes ont été tués et des dizaines ont été blessés", a indiqué la chaîne.
Al-Mayadeen, ville de l'est de la Syrie située à 80 km de l'Irak, est sous le contrôle de rebelles islamistes et de la branche syrienne d'Al-Qaïda, le Front Al-Nosra.
Un responsable rebelle de la région contacté par l'AFP a affirmé que l'explosion à Mayadeen était un attentat à la voiture "perpétré par l'EIIL" et qui a coûté la vie à au moins 15 civils.
Dans la province de Lattaquié, l’armée syrienne est sur le point de reprendre la localité de Kassas, cette localité à la frontière avec la Turquie avait été conquise par les miliciens, avec l’aide la Turquie depuis deux mois.
Selon l’agence Asia News, l’armée s’est emparée de la montagne Nisr ce qui lui permet de surplomber la totalité de la Kassab.
Au sud de la Syrie, une position stratégique qui servait de lieux d’attroupement des soldats réguliers de l’armée syrienne est tombée entre les mains des miliciens. Selon le site d’infos libanais al-Hadath News, « Tal Jamou » qui se trouve dans la province ouest de Deraa et qui forme avec les deux autres collines al-Jabié et Oum-Hourane un trio stratégique a fait l’objet d’une importante attaque au cours de laquelle de dizaines de soldats réguliers ont été abattus.