Les soldats patrouillent en force depuis samedi soir dans les rues de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé dimanche le mouvement Hamas d'être responsable de l'enlèvement de trois Israéliens portés disparus depuis jeudi soir.
"Ceux qui ont enlevé nos jeunes sont des hommes du Hamas", a-t-il affirmé à l'ouverture du Conseil des ministre hebdomadaire qui se tient exceptionnellement dans les locaux du ministère de la Défense, à Tel-Aviv.
Israël arrête des dizaines de Palestiniens et boucle Hébron
L'armée israélienne a arrêté des dizaines de Palestiniens en Cisjordanie et imposé un bouclage complet de la ville de Hébron (al-Khalil) après avoir lancé des vastes recherches pour tenter de retrouver les trois Israéliens enlevés, selon les autorités, par un groupe armé palestinien.
Les soldats patrouillent en force depuis samedi soir dans les rues de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, a constaté un photographe de l'AFP.
Des barrages ont été établis près de l'entrée de la cité. Aucun véhicule n'est autorisé à entrer ou sortir de la plus grande ville palestinienne de Cisjordanie.
L'opération militaire --qui mobilise des milliers d'hommes-- se concentre sur le village de Tafuh, à l'est de Hébron, où les soldats ont perquisitionné des maisons avec des chiens policiers, selon des témoins.
Parmi les Palestiniens arrêtés, figurent en majorité des membres du Hamas, dont Hassan Youssef, un député du mouvement en Cisjordanie, mais aussi du Jihad islamique et du Fatah, dirigé par le président Mahmoud Abbas, a-t-on appris de sources sécuritaires palestiniennes.
"Dans le cadre des efforts pour ramener les trois adolescents israéliens enlevés, près de 80 Palestiniens ont été arrêtés durant une opération militaire", a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué, ajoutant qu'elle "utilisera tous les moyens en sa possession pour résoudre cette affaire".
"Nous sommes déterminés à ramener les garçons à la maison, le plus rapidement possible et en bonne santé (...) Les terroristes palestiniens ne seront pas en sécurité, ne pourront pas se cacher et vont ressentir les capacités de l'armée israélienne", a averti un parole de l'armée, Peter Lerner.
Le ministre de la Défense Moshé Yaalon s'est félicité de la "coordination" entre les services de sécurité israéliens et ceux de l'Autorité palestinienne.
Selon les médias israéliens, les trois jeunes Israéliens ont disparu jeudi soir alors qu'ils faisaient de l'auto-stop près du Gush Etzion, un bloc de colonisation situé entre les villes palestiniennes de Bethléem et Hébron, pour se rendre à Jérusalem -al-Qods.
Tous trois sont étudiants dans deux écoles talmudiques, l'une installée dans la colonie de Kfar Etzion, près du lieu de leur disparition, et l'autre dans la partie occupée de Hébron. L'un d'eux serait aussi de nationalité américaine, selon la radio israélienne.
- Début de polémique -
Les circonstances de leur disparition n'ont pas été officiellement dévoilées. Selon la radio publique israélienne, la police avait reçu des informations sur leur enlèvement dès jeudi soir mais que l'armée n'aurait été informée que plusieurs heures plus tard.
Le Conseil de Yesha, la principale organisation représentative des colons de Cisjordanie, a appelé dans un communiqué à interdire l'entrée des travailleurs palestiniens dans les colonies, afin de "faire pression sur la population palestinienne".
"Le ministère de l'Education ne met pas suffisamment de bus à la disposition des lycéens dans cette région, les obligeant à voyager en stop", a argué David Perel, le président du Conseil régional du Gush Etzion.
"Le budget dépensé pour les recherches des jeunes enlevés aurait pu être investi plus tôt dans des moyens de transports réguliers", a-t-il ajouté.
Evoquant l'hypothèse d'un éventuel échange entre les jeunes Israéliens et des prisonniers palestiniens, l'ancien chef du Shin Bet, le service de sécurité
intérieure israélien, Youval Diskin, a estimé sur sa page Facebook que "la libération des prisonniers palestiniens pendant les négociations encourageait les enlèvements d'Israéliens".
Le ministre des Affaires étrangères israélien Avigdor Lieberman, en visite en Côte d'Ivoire, a déclaré dimanche matin à la radio publique qu'il "voterait contre toute libération de prisonniers palestiniens à l'avenir".