Un bombardement meurtrier a visé dimanche un centre recrutant des civils pour combattre les radicaux terroristes qui mènent une vaste offensive en Irak.
Les forces de sécurité irakiennes ont tué 279 "terroristes" au cours des dernières 24 heures, alors qu'elles se préparent à lancer une contre-offensive pour stopper l'avancée des radicaux, a annoncé dimanche un responsable de sécurité.
Cette annonce a été faite par le porte-parole chargé de la sécurité auprès du Premier ministre Nouri al-Maliki, le lieutenant-général Qassem Atta, lors d'une conférence de presse retransmise à la télévision.
Maliki: La guerre contre l'EIIL va bientôt commencer
Le Premier ministre irakien Nouri Maliki a assuré que la libération des régions contrôlées par l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) va bientôt commencer et qu'elle ne pendre pas fin avant l'élimination et l'expulsion de ce groupe de tous les territoires irakiens.
dans une déclaration ce samedi, Maliki a dit que ce qui a eu lieu récemment n'est pas dû au manque d'armement mais une arnaque et un complot de la part de parties connues. S'adressant au groupe terroriste EIIL, le responsable irakien a dit: "Quelques heures seulement et vous verrez les groupes de volontaires vous chasser ailleurs".
Selon le site Soumariya news, Maliki a promis de prendre des mesures dures contre les soldats qui ont fait défection. Et d'assurer que les fatwas des références religieuses chiites et des oulémas sunnites visent à protéger le pays et tous les Irakiens. Il a indiqué à l'adresse des Irakiens: "N'écoutez pas ceux qui utilisent les termes sunnites et chiites".
"Le monde entier s'est rallié pour combattre l'EIIL. De Samarra et à partir des mausolées des deux imams askaris (deux imams vénérés par les chiites: ndlr), nous allons commencer à chasser le terrorisme", a-t-il dit.
Pendant ce temps, les forces irakiennes ont réussi dans les dernières heures à reprende trois régions de la province de Salahedine.
Plusieurs attaques meurtrières, la contre-offensive se dessine
Un bombardement meurtrier a visé dimanche un centre recrutant des civils pour combattre les radicaux terroristes qui mènent une vaste offensive en Irak.
En trois jours - mardi, mercredi et jeudi-, les jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont pris la deuxième ville d'Irak, Mossoul, sa province Ninive (nord), Tikrit et d'autres régions de la province de Salaheddine, ainsi que des secteurs des provinces de Diyala (est) et de Kirkouk (nord).
Ce groupe cherche à créer un Etat islamique dans une zone frontalière entre l'Irak et la Syrie, où il est connu pour ses exactions et sa brutalité.
Selon des photos diffusées sur internet, mais qui n'ont pu être authentifiées, ces jihadistes auraient exécuté des dizaines de membres des forces de sécurité irakiennes faits prisonniers dans la province de Salaheddine.
Sur une photographie, on voit ainsi un insurgé pointer sa kalachnikov sur un fossé dans lequel se trouvent deux rangées d'hommes, tandis que du sang couvre le sol.
Avec le soutien de tribus, elles ont repris samedi Ishaqi et Mouatassam, non loin de Bagdad. Les forces irakiennes préparent par ailleurs une contre-offensive dans le nord et le centre, et les autorités ont annoncé un plan de sécurité pour défendre Bagdad, qui a été frappé dimanche par un attentat ayant fait 9 morts.
23 éléments de l'EIIL et destruction de 11 voitures à Diyala
Le commandant des opéations du Tigre Abdel Amir Zaydi a déclaré ce dimanche la mot de 23 éléments de l'EIIL et la destruction de 11 voitures leur appartenant à Diyala.
Dans une interview au site Soumariya, Zaydi a indiqué que des formations de combat au commandement des opérations du Tigre ont mené une opération sécuritaire dans les banlieues Sud de la région de Jaloula, provoquant la mort de 12 éléments de l'EIIL et la destruction de 8 de leurs véhicules. Cette opération s'est basée sur des renseignements précis.
Dans le même contexte, Zaydi a ajouté qu'une force des opérations du Tige ont mené une attaque au nord de Baaqouba tuant 11 éléments de l'EIIL et la destruction de trois de leurs véhicules.
L'EIIL commet un massacre à Salaheddine
Le groupe terroriste EIIL a publié une liste de photos qui montrent l'exécution de dizaines de soldats irakiens détenus dans la province de Salaheddine. Postées sur le compte twitter du goupe de la province de Salaheddine, et sur d'autres sites liés aux groupes takfiris, ces images ont été publiées samedi soir et ce dimanche.
Dans l'une des photos, on voit cinq miliciens armés en train de tirer sur 50 personnes en tenue civile gisant par terre dans un champ. Leurs mains ont été menottées alors que du sang coulait de leurs têtes.
Milliers de civils volontaires
Répondant à l'appel du gouvernement et du grand ayatollah Sayed Ali Al-Sistani, plus haute autorité religieuse chiite d'Irak, des milliers de citoyens se sont portés volontaires pour prendre les armes contre les insurgés.
Au nord de Baqouba, l'un de ces centres de recrutement a été visé dimanche par des tirs d'obus de mortier, qui ont fait six morts dont trois soldats.
Par ailleurs, à Khanaqine, 150 km au nord-est de Bagdad, au moins six combattants des Peshmergas (forces kurdes) ont été tués dans un raid aérien de l'armée irakienne contre un convoi.
On ignore si l'attaque, qui a eu lieu dans la nuit, visait spécifiquement les troupes kurdes ou les a touchées par erreur, le secteur étant divisé entre zones sous contrôle des insurgés et sous contrôle kurde.
Sur le plan des réactions internationales, l'Iran s'est dit prêt à aider Bagdad pour lutter contre l'offensive jihadiste mais sans intervenir au sol, a affirmé dimanche son hostilité à "toute intervention militaire étrangère". "L'Irak a la capacité et la préparation nécessaire pour lutter contre le terrorisme et l'extrémisme. Toute action qui compliquerait la situation en Irak n'est pas dans l'intérêt de ce pays et de la région", a affirmé le ministère iranien des Affaires étrangères.
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a mis en garde les voisins de l'Irak contre une "guerre par procuration" entre puissances régionales.
Face à l'escalade, les Etats-Unis ont déployé un porte-avions afin de permettre "au commandement en chef de disposer de plus de flexibilité si une opération militaire américaine devait être déclenchée pour protéger des vies américaines, des citoyens ou nos intérêts en Irak", selon le Pentagone.
Washington est "engagé à soutenir l'Irak", a répété le chef de la diplomatie américaine John Kerry.
Enfin, le pape François s'est dit "vivement préoccupé" par la situation, et a appelé à prier "pour le peuple irakien".