27-11-2024 12:51 PM Jerusalem Timing

Les discussions nucléaires avec l’Iran reprennent, l’Irak peut-être au menu

Les discussions nucléaires avec l’Iran reprennent, l’Irak peut-être au menu

Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a réclamé cette semaine que l’Iran ramène son nombre de centrifugeuses à "quelques centaines", contre 20.000 actuellement.

 
   
Les négociations sur le nucléaire iranien reprennent lundi à Vienne, où Iraniens et Américains pourraient aussi ajouter à leur ordre du jour la défense du régime irakien.

Les négociateurs du "5+1" (Etats-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni, France et Allemagne) et de la République islamique tentent de régler les désaccords à l'approche de la date-butoir du 20 juillet.

La représentante diplomatique européenne Catherine Ashton, qui pilote les négociations entre Téhéran et les "5+1", doit retrouver dans la journée le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif.

L'accord espéré est négocié depuis le début de l'année, et en principe jusqu'au 20 juillet. S'il aboutissait, il pourrait mettre un point final à plus d'une décennie de tensions dangereuses autour de ce dossier.

Les deux parties négocient dans le cadre d'un accord provisoire conclu en novembre dernier. Elles ont envoyé pendant plusieurs mois des signaux encourageants.

La dernière session de négociations, en mai, devait même permettre de commencer la rédaction d'un accord. Mais l'avancée espérée n'a pas eu lieu, et tout paraît depuis très fragile.

"Il y a encore beaucoup de travail", convenait à la veille de revenir à Vienne une source diplomatique occidentale: "Sur les sujets les plus importants, il n'y a même pas d'esquisse de solution".

L'enrichissement d'uranium dans des centrifugeuses, qui permet à partir d'un haut degré de fabriquer le combustible d'une bombe atomique, reste le principal point d'achoppement. L’Iran a toujours rappelé que la production d’une telle bombe est hors question, compte tenu de la politique iranienne dans la région mais aussi des prescriptions islamiques qui prohibent une arme destructrice de l’humanité.

Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a réclamé cette semaine que l'Iran ramène son nombre de centrifugeuses à "quelques centaines", contre 20.000 actuellement.

La République islamique veut au contraire accroître leur nombre, pour alimenter une flotte de réacteurs produisant de l'énergie nucléaire à usage civil. L'argument laisse sceptiques les Occidentaux, qui soupçonnent l'Iran de vouloir enrichir de l'uranium à des fins militaires, ce qu'a toujours nié Téhéran.
"Tout accord avec l'Iran doit exiger un démantèlement significatif des infrastructures nucléaires iraniennes", a prévenu jeudi 12 juin le sénateur américain démocrate Robert Menendez, chef de la puissante Commission des Affaires étrangères du Sénat.

L'accord provisoire prévoit la possibilité de prolonger les discussions pendant six mois d'un commun accord.

- Entente Iran-USA sur l'Irak ? -

Mais cette option est politiquement risquée. Aux Etats-Unis, elle expose le président Barack Obama à devoir composer avec le prochain Congrès qui sera renouvelé en novembre, et devrait se montrer encore plus méfiant envers un accord avec l'Iran.

La flambée terroriste en Irak, qui concerne directement Iraniens et Américains à travers leur allié commun à Bagdad, ajoute encore une inconnue à cette équation complexe.

Selon le Wall Street Journal dimanche soir, Washington et Téhéran, en froid depuis 34 ans, entameront sous peu des pourparlers directs sur une aide que les deux pays pourraient apporter à Bagdad, confronté à la progression fulgurante des combattants extrémistes.

Le quotidien économique américain n'en affirme pas moins que des discussions sur l'Irak pourraient se tenir en marge des négociations nucléaires à Vienne.

Dans tous les cas, le début d'évacuation des ambassades occidentales à Bagdad, lundi matin, montre que le temps presse sur ce dossier.
   Parmi la délégation américaine à Vienne figure Bill Burns, le chef-adjoint de la diplomatie américaine, qui a déjà mené un dialogue secret avec Téhéran.