L’EIIL n’a pas pris le contrôle de l’aéroport de Bagdad, affirment les autorités.
Le commandement des opérations d’al-Anbar a annoncé la mort de plus de 200 éléments terroristes du groupe radical l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL ou Daash en arabe) dans des bombardements aériens de l’armée irakienne au cours d’une parade militaire au nord de Falloujah.
« Une force de l’armée a mené une attaque à l’artillerie avec le soutien de l’aviation contre un rassemblement du groupe terroriste Daash lors d’une parade à Saqlaouiya (10 km de Falloujah), provoquant la mort de plus de 200 éléments du groupe terroriste », a déclaré le commandant des opérations de la province Rachid Fleih à Soumariya news.
Chef d’assahwa : L’EIIL combat à al-Anbar et non des rebelles
Le chef du congrès d’assahwa en Irak (éveil : ndlr) Ahmad Abou Richeh a assuré que c’est l’EIIL qui combat à al-Anbar et à Salahedine et non pas les rebelles. « Celui qui dément la présence de l’EIIL dans ces provinces est partisan de ce groupe terroriste », a-t-il dit au site Soumariya news, appelant les habitants de Falloujah à rentrer chez eux.
Ce lundi, les forces de sécurité et les tribus irakiennes de l’ouest d’al-Anbar ont lancé une opération sécuritaire d’envergure pour chasser l’EIIL de ladite région.
« L’aéroport de Bagdad est sûr »
Le porte-parole des opérations de Bagdad a démenti catégoriquement les informations rapportées par la chaine de télévision al-arabiya sur la prise du contrôle par les rebelles de l’aéroport de Bagdad. Le colonel Saad Maan a indiqué dans un point de presse que l’aéroport est sûr et que le trafic aérien est normal.
Des milliers de sunnites répondent à l'appel de sayed Ali Sistani
Des milliers de jeunes sunnites de différentes régions irakiennes ont répondu à l’appel de la référence religieuse chiite Sayed Ali Sistani de se porter bénévoles afin de lutter contre le terrorisme, et d’assiéger l’EIIL.
Selon le site d’information « L’Irak de la loi », « suite à l’appel lancé par Sayed Sistani aux jeunes de la communauté sunnite pour combattre Daash, les baassistes et les takfiris, des centaines de jeunes ont afflué aux centres de volontariat à Badgad, Bassorah, Anbar, Salahedine, Ninive, Diyala, al-Mouthanna et Ziqar ». La province de Bassorah a réservé 40 milliards de dinars pour équiper les volontaires.
L’EIIL ne contrôle pas Tel Afar
Les forces de sécurité ont assuré qu'elles avaient repoussé l'assaut des insurgés sur la ville chiite turkmène Tal Afar, qui est une des seules de la province de Ninive (nord) n'étant pas tombée aux mains des insurgés.
Lundi, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Saad Maan a garanti à l'AFP que les insurgés n'avaient pas avancé assurant qu'ils ne "contrôlent pas un mètre de Tal Afar".
« Des groupes armés sont parvenus à prendre le contrôle de Tal Afar", a affirmé ce responsable du gouvernement provincial de Ninive, ajoutant qu'ils s'étaient "affrontés avec les forces de sécurité et (des combattants de tribus) qui ont dû se retirer" de Tal Afar.
Selon Mohammed Khalil, un habitant de cette ville située à 380 km au nord-ouest de Bagdad et à une soixantaine de km de la frontière syrienne, des insurgés ont pris plusieurs quartiers mais pas la ville entière et des familles s'enfuient vers la localité voisine de Sinjar.
Abdoulal Abbas, un responsable municipal, a affirmé que la cité devait gérer "des martyrs, des blessés, le chaos et des réfugiés" mais il a refusé de dire si les insurgés avaient pris le contrôle de la ville.
Quelque 200.000 personnes --soit la moitié de la population totale de Tal Afar et ses environs-- ont fui, selon Abbas qui a réclamé une aide internationale.
Ryad appelle à la formation d'un gouvernement d'union nationale
Le principal soutien du groupe terroriste EIIL, l'Arabie saoudite, a affirmé lundi que la politique "confessionnelle" du Premier ministre Nouri Maliki avait conduit à la déstabilisation du pays et réclamé la formation rapide d'un gouvernement d'union nationale.
Dans un communiqué publié à l'issue de la réunion hebdomadaire du gouvernement, le royaume wahhabite a en outre affirmé qu'il était "opposé à toute ingérence étrangère" en Irak.
Le Conseil des ministres du royaume, présidé par le prince héritier Salmane Ben Abdel Aziz, a expliqué ces développements par "la politique confessionnelle et d'exclusion pratiquée en Irak ces dernières années", sous la conduite de Nouri al-Maliki.
Tout en soulignant "son attachement à la souveraineté et l'unité de l'Irak", il a affirmé qu'il "s'oppose à toute ingérence étrangère dans les affaires internes" de son voisin, en allusion à des informations ayant fait état d'une possible intervention de la part de l'Iran ou des Etats-Unis pour contenir la situation en Irak.
Le gouvernement saoudien a plaidé pour "des mesures garantissant à toutes les composantes du peuple irakien une véritable participation" dans la gestion des affaires publiques sur la base de "l'égalité".
Il a proposé "la formation rapide d'un gouvernement d'entente nationale pour rétablir la sécurité et la stabilité et renoncer à toute politique tendant à alimenter le confessionnalisme".
Réunion des chefs de la diplomatie arabes mercredi en Arabie saoudite
Par ailleurs, les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe se réuniront mercredi et jeudi à Jeddah, en Arabie saoudite, afin d'"étudier les mesures à prendre" pour tenter de remédier à la "situation critique" en Irak, a annoncé l'organisation panarabe.
Nabil al-Arabi, le secrétaire général de l'organisation a exprimé dans un communiqué "l'extrême inquiétude de la Ligue arabe face à la multiplication des opérations terroristes visant les Irakiens et de nombreuses villes".
Des ambassades évacuent leur personnel devant l'avancée des terroristes
Des ambassades occidentales ont commencé à évacuer leur personnel de la capitale irakienne.
Des évacuations de personnel diplomatique ont été confirmées jusqu'ici par les Etats-Unis et l'Australie. Washington a annoncé par ailleurs l'envoi de renforts autour de son ambassade située dans la zone verte de Bagdad, déjà hautement sécurisée.
Des employés seront évacués vers les consulats d'Erbil et de Bassora, des régions irakiennes épargnées par les violences, et d'autres vers l'ambassade des Etats-Unis en Jordanie.