En Irak, l’Iran peut avoir à "jouer un rôle pour réduire la nature sectaire avec laquelle l’Irak est dirigé"..
Les Etats-Unis ont demandé lundi à l'Iran de ne pas agir de manière "communautaire" en Irak, répétant qu'ils étaient disposés à discuter avec Téhéran de la crise irakienne.
"Nous pousserions l'Iran à régler les problèmes de manière non communautaire", c'est-à-dire en s'abstenant d'attiser les tensions entre chiites et sunnites en Irak, a indiqué la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki, réaffirmant que son gouvernement était "ouvert à des discussions avec l'Iran à propos de la situation en Irak".
Lundi matin, le secrétaire d'Etat John Kerry avait indiqué son pays envisageait de discuter avec l'Iran de la réponse à l'avancée takfiriste en Irak. Il avait aussi évoqué de possibles frappes de drones.
Les Etats-Unis sont disposés à parler avec l'Iran de la crise en Irak et envisagent des frappes de drones parmi plusieurs options, a déclaré lundi le secrétaire d'Etat John Kerry.
"Je n'exclurais rien qui puisse être constructif", a répondu M. Kerry à Yahoo News qui l'interrogeait sur une éventuelle coopération militaire avec l'Iran pour aider l'Irak qui fait face à une offensive des takfiris.
Le chef de la diplomatie américaine a précisé que le président Barack Obama procédait à "un examen minutieux de chaque option à sa disposition", y compris des frappes de drones. Il a ajouté que les Etats-Unis, qui se sontmilitairement retirés d'Irak fin 2011, étaient "profondément attachés à l'intégrité" territoriale du pays.
En Irak, l'Iran peut avoir à "jouer un rôle pour réduire la nature sectaire avec laquelle l'Irak est dirigé", a dit Mme Psaki, en allusion au Premier ministre Nouri al-Maliki, allié de l'Iran, mais ennemi juré des ultra-radicaux sunnites qui menacent Bagdad.
Pour sa part, le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a évoqué la crise en Irak avec son homologue iranien
Mohammad Javad Zarif, a confirmé Downing Street lundi.
Le gouvernement britannique n'a dévoilé aucun détail de leur conversation téléphonique qui intervient alors que Téhéran s'est dit prêt à aider le gouvernement central irakien dans sa lutte contre les jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL).
"Nous sommes en contact avec le gouvernement iranien", a déclaré un porte-parole du Premier ministre David Cameron, indiquant que les deux ministres s'étaient parlés "ce week-end".
William Hague, qui devait s'adresser au Parlement dans l'après-midi, a de nouveau exclu lundi matin toute intervention militaire britannique en Irak.
Interrogé sur la possibilité de frappes aériennes dirigées par Londres, il a insisté qu'il ne pourrait "pas être plus clair" sur le fait que cela n'allait pas arriver.
Se déclarant "inquiet" de la situation sur le terrain, il a ajouté que les Etats-Unis seraient "plus à mêmes" d'intervenir que le Royaume-Uni.
Appelant le gouvernement irakien à prendre les choses en main, le chef de la diplomatie britannique a d'abord tenu "à souligner une nouvelle fois l'importance cruciale du leadership que doivent démontrer les autorités irakiennes dans les circonstances actuelles".