L’ambassadeur de Syrie au Liban accuse certains dirigeants libanais de ne pas agir pour régler la crise des réfugiés.
Le phénomène du groupe terroriste l’Etat islamique au Levant et en Irak (EIIL) continue de préoccuper la scène à Beyrouth. Au moins au niveau des craintes et des inquiétudes justifiées qu'il suscite.
Dans ce cadre, des sources syriennes citées par le quotidien libanais al-Akhbar rapportent la stupéfaction de Damas face au laxisme et à la légèreté avec lesquels certains dirigeants libanais traitent les questions communes et dangereuses syro-libanaises.
La partie syrienne cite entre autres l’affaire tragique des réfugiés syriens, et le financement du groupe terroriste l’Etat islamique en Irak et au Levant à partir de Beyrouth.
Au sujet des réfugiés, la source syrienne citée par al-Akhbar a indiqué que les autorités de son pays ont demandé aux autorités libanaises concernées de coordonner au plus haut niveau afin de suivre cette affaire. Tout simplement parce qu’une coordination minutieuse et sérieuse est la seule capable de limiter le phénomène du déplacement de Syriens, et par la suite d’éviter les répercussions humanitaires et sociales de l’affaire, et surtout les répercussions sécuritaires et militaires.
De plus, un travail sérieux et efficace pour faciliter le retour de ceux qui le peuvent est désormais impératif, a fait savoir la même source. Mais les autorités libanaises ont complètement négligé les demandes incessantes des autorités syriennes.
Le 3 juin, l’ambassadeur de Syrie au Liban a accusé certains dirigeants libanais de ne pas agir pour régler la crise des réfugiés, avançant deux raisons :
1- Les pressions occidentales sur certains responsables et politiciens libanais pour des visées extérieures non libanaises.
2- L’exploitation par certains politiciens libanais du dossier des réfugiés pour obtenir des gains matériels au détriment d’une cause humanitaire et patriotique par excellence.
Le deuxième exemple semble plus sensible et plus précis. La Syrie indique que la coordination sécuritaire et diplomatique a repris entre Damas et un grand nombre de pays européens. La coopération non déclarée sur le dossier des miliciens terroristes et leur action fut la première question préoccupante qui a permis un échange de renseignements très importants.
Des listes de noms de terroristes ont été dressées. Il s’est avéré suite aux révélations de virements bancaires qu’une partie de financement de groupes terroristes actifs dans la région dont l’EIIL, se fait par le biais de parties financières libanaises.
Les autorités syriennes sont convaincues, à la base de données sécuritaires occidentales, que de l’argent suspect parvient aux terroristes et surtout à l’EIIL via des compagnies financières dont le siège se trouve à Beyrouth.
Les parties libanaises concernées ont été informées de toutes les données dangereuses disponibles. Il lui a été demandé de mettre en place une procédure de coopération en vue de limiter ces exactions dangereuses. Les Syriens pensaient que les parties libanaises allaient s’empresser pour répondre à leur demande, dans l’intérêt du Liban. Mais en vain.
Bien que les questions financières en suspens entre la Syrie et le Liban soient multiples dans ce cadre, comme la situation des banques libanaises en Syrie confrontées à une crise financière aigue, la Syrie s’est montrée disposée à trouver une solution et à offrir de grandes facilités au Liban pour surmonter la crise.
Donc, il existe un grand intérêt commun entre les deux pays voisins pour coordonner sur ces dossiers. Mais les autorités financières libanaises font la sourde oreille, sans aucune justification. Surtout que les relations de la Syrie avec les pays occidentaux voire arabes se dirigent vers une normalisation claire, et que les virements bancaires des pays du Golfe ont considérablement repris. Le marché financier s’est rafraichi à 80%, et le taux de change de la livre syrienne s’est nettement amélioré.
Seules les autorités financières libanaises continuent de porter atteinte aux intérêts du Liban et des Libanais dans ce dossier. Comment alors expliquer ce laxisme officiel libanais dans le dossier des réfugiés et du financement de l’EIIL ?
Traduit du site al-Akhbar