Le plus extrémiste des extrémistes arrêté, selon The Guardian, avec une mine d’informations sur l’EIIL.
Alors qu'ils tentent de poursuivre leur lancée au nord de l'Irak, les insurgés takfiris ont subis deux échecs dans deux importantes attaques.
Ils ont été repoussés dans la ville de Baaqouba chef-lieu de la province de Diyala à 60 km au nord-est de Bagdad, ainsi qu’à Tal-Afar, seule ville turcomane dans la province de Ninive. Sur cette dernière, la version de l’AFP diffère de celle des médias irakiens officiels.
Baaqouba: pour quelques heures
Selon l’AFP, citant des responsables de l’armée irakienne, les forces de sécurité irakiennes ont chassé mardi de la ville de Baaqouba, des insurgés qui avaient auparavant pris pour quelques heures quelques-uns de ses secteurs, dans une attaque lancée dans la nuit de lundi à mardi.
Il s'agit du premier assaut contre cette ville de Baaqouba, depuis le début le 9 juin de l'offensive lancée par des insurgés menés par les jihadistes d'al-Qaïda de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) qui se sont emparés de plusieurs secteurs importants du Nord du pays, notamment la deuxième ville d'Irak, Mossoul, et sa province de Ninive, ainsi que la ville de Tikrit (160 km au nord de la capitale) chef-lieu de la province de Salaheddine.
Tal Afar : deux versions
Plus au nord, dans la ville de Tal Afar à une centaine de km de la frontière avec la Syrie, les medias irakiens rendent compte d’un échec infligé aux insurgés, alors que l’AFP assure qu’ils sont plutôt les gagnants.
Cette dernière affirme que les miliciens de l’EIIL se sont emparés de la plus grande partie de cette localité, située à 380 km au nord-ouest de Bagdad, selon un responsable du Conseil provincial de Ninive M. Qabalane. Tal Afar a été le théâtre d’un mouvement massif d’exode, touchant près de 200.000 personnes --soit la moitié de sa population de et de ses environs--, selon un responsable municipal.
Mais des sources irakiennes citées par la télévision irakienne, et par notre télévision al-Manar assurent que les forces sécuritaires et les tribus sont parvenues à contrôler cette localité, après en avoir chassé les miliciens de l’EIIL qui avaient occupé son poste de police.
Selon des sources médicales et de sécurité, au moins 44 prisonniers ont été tués lors de cette attaque. Selon un porte-parole du Premier ministre Nouri al-Maliki, ils ont été tués par des insurgés, alors que d'autres responsables ont indiqué que les services de sécurité les avaient abattus quand ils s'échappaient. Une source sécuritaire a assuré pour le site libanais d’information al-Hadath News que « l’EIIL les a tués involontairement ».
Dans son bilan des tués, l’AFP avance le chiffre de cinquante civils ainsi que plusieurs dizaines d'insurgés et membres des forces de sécurité, Citant Qabalane, elle a fait état de poches de résistance précisant que des soldats, policiers et habitants armés, tenaient certaines parties de l'aéroport.
Selon Mohamed al-Bayati, un autre responsable provincial, 500 à 700 combattants insurgés ont pris part à l'assaut.
40 véhicules y ont été totalement bombardés dans un raid irakien et 70 miliciens ont péri. 8 d’entre eux y ont été arrêtés, dont trois en tenues de femmes.
Véhicules saoudiens, églises incendiées et femmes violées
Les raids aériens irakiens ont également visé des convois de véhicules à la frontière de la province de Ninive avec le territoire syrien. Et il est question d’une centaine de véhicules de type pickup qui ont été pris pour cible. Selon une source sécuritaire irakienne citée par la télévision iranienne arabophone al-Alam, ces véhicules portaient des immatriculations saoudiennes.
A Mossoul, citant comme source une délégation de l’union européenne en Irak, la chaine de télévision irakienne al-Sumaria a rapporté que l’EIIL a incendié des églises à Mossoul, terrorisé la population et violé 5 jeunes filles.
Alors qu’à l’ouest de Ninive, indique l’agence de presse Asia News, deux chefs de l’EIIL ont été tués dans des affrontements armés.
Le plus extrémistes des extrémistes
Importante révélation liée à l’assaut de l’EIIL contre Mossoul, selon une source des services de renseignements irakiens qui s'est confiée pour le quotidien britannique The Guardian, l’armée irakienne avait arrêté deux jours avant le plus extrémistes des extrémistes de l’EIIL, connu sous le nom de guerre Abou Hajer
« Vous ne savez pas e que vous faites, Mossoul va devenir un enfer », avait alors lancé cet homme qui occupait le poste du chef du conseil militaire de l’EIIL, au moment de son arrestation.
Ayant perquisitionné sa maison, l’armée a trouvé 160 flach-memorry qui renfermaient des informations d’une grande importance sur cette milice, ses membres, leurs identités, les miliciens étrangers dans ses rangs, ses chefs de premier rang, ses sources au sein des ministères irakiens, ses sources de financement et ses comptes bancaires.
Les experts des renseignements irakiens étaient encore en train d’en déchiffrer le contenu lorsque l’attaque a été lancée.
Selon les informations qui en ont été dégagées, il semble que l’EIIL recrute ses chefs parmi les anciens combattants qui ont lutté contre les forces américaines en Irak depuis plus d’une dizaine d’années, qui ne connaissent pas les noms de leurs camarades et dont la stratégie consiste à séparer entre tout, même dans les détails.
Parmi ceux qui ont participé à l’assaut contre Mossoul figuraient des « jihadistes européens » connus sous leur noms de guerre par les services de renseignements de leurs pays d’origine, lesquels les avaient traqués jusqu’en Turquie. Grâce aux informations des « flash-memorie », les experts ont pu identifier leurs proches, leurs numéros de téléphone et mails.
« L’ensemble des biens de l’EIIL était avant l’attaque de l’ordre de 875 millions de dollars, auxquels devraient s’ajouter les 1 milliard et demi de dollars volés des banques et des arsenaux militaires » a signalé cette source.