"Un revers n’est pas une défaite", a dit Maliki, en assurant que les forces armées avaient "réussi à stopper l’escalade".
Le Premier ministre irakien Nouri Maliki a affirmé que ses forces tentaient désormais de stopper l'avancée des terroristes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL).
"Nous ferons face au terrorisme et mettrons en échec le complot", a assuré dans un discours télévisé Maliki après avoir limogé de hauts commandants accusés d'avoir fui le champ de bataille au début de l'offensive.
"Un revers n'est pas une défaite", a-t-il dit en assurant que les forces armées avaient "réussi à stopper l'escalade".
Le Premier ministre irakien a qualifié de « falsification » le fait d’appeler les éléments du groupe terroriste l’EIIL de « rebelles », appelant les tribus à dénoncer les criminels qui travaillent pour un agenda extérieur.
Selon lui, ce qui se passe est un complot et un projet régional odieux en collaboration avec certaines forces politiques irakiennes.
L'Irak demande à Washington de mener des frappes aériennes
Le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari, a annoncé mercredi que Bagdad avait "officiellement" demandé aux Etats-Unis de mener des frappes aériennes contre les terroristes.
"L'Irak a officiellement demandé l'aide de Washington en vertu de l'accord de sécurité (avec les Etats-Unis) pour mener des frappes aériennes contre les groupes terroristes", a déclaré Zebari aux journalistes à Jeddah, en Arabie saoudite, en marge d'une réunion ministérielle de l'Organisation de la coopération islamique (OCI).
Lundi, les Etats-Unis ont annoncé l'envoi dans le Golfe du navire américain USS Mesa Verde, avec 550 Marines et des avions-hélicoptères Osprey à son bord, pour pouvoir envoyer des renforts en cas d'évacuation de l'ambassade américaine à Bagdad.
L'Iran lie une coopération avec les USA en Irak à un accord sur le nucléaire
L'Iran a conditionné une éventuelle coopération avec les Etats-Unis en Irak à la réussite des pourparlers nucléaires, alors que Washington a dit examiner "chaque option", dont des frappes aériennes.
Les discussions 5+1 "sont un test de confiance", a déclaré Mohammad Nahavandian, le chef de cabinet du président de la République iranienne, invité à une conférence internationale en Norvège.
"Si cela débouche sur une résolution finale, il pourrait alors y avoir des opportunités de discussion sur d'autres thèmes", a-t-il dit, interrogé sur une telle perspective de coopération.
Se disant hostile par principe à une intervention étrangère en Irak, Nahavandian a souligné qu'une telle intervention ne devrait avoir lieu qu'à la demande et en appui des autorités irakiennes.
"La gestion de la situation doit être confiée à la population et au gouvernement d'Irak. La population et le gouvernement irakiens ont assez de ressources et de détermination pour se défendre", a dit le responsable iranien, lors d'un forum de médiateurs de paix près d'Oslo.
"Le monde extérieur devrait juste répondre à ce que l'Irak veut (et) ne devrait pas intervenir dans la gestion de la situation", a-t-il ajouté.
L'Iran, a-t-il répété, "répondra à toute suggestion ou demande visant à aider le gouvernement irakien pour résoudre le problème intérieur".
"En ce qui concerne les Etats-Unis, nous n'avons observé aucune action sérieuse contre cette vague de terrorisme", a-t-il estimé.
Le colonel Naqdi : « Les USA derrière les événements en Irak »
Le chef de l’organisation de la mobilisation des opprimés dans la République islamique d’Iran le colonel Mohamad Reza Naqdi a accusé les Etats-Unis d’être derrière les événements actuels en Irak en provoquant la division dans les coulisses », assurant que les Américains sont certes les premiers instigateurs de ce qui se passe.
« Le pétrole importe aux Etats-Unis et leurs alliés, et ils sont prêts à tout faire pour l’acquérir », a-t-il dit, ajoutant que l’arrogance mondiale est aujourd’hui impliquée dans un bourbier qu’elle a créée et accuse les autres pays d’être derrière les problèmes qu’elle confronte.
Allant plus loin, le Premier ministre britannique David Cameron a affirmé que les terroristes "projettent aussi" d'attaquer le Royaume-Uni, et que son pays ne saurait tolérer la création d'un "régime islamique extrémiste" en Irak.
Ata : 40 terroristes tués à Baïji, Tal Afar sous le contrôle
Le porte-parole du bureau du commandant général des forces armées Kassem Ata a assuré que les forces sécuritaires ont réussi à tuer 40 terroristes de l’EIIL lors de l’attaque contre la raffinerie de Baïji dans la province de Salahedine, assurant que la plupart des régions de Tal Afar à Ninive sont désormais sous le contrôle de l’armée.
Parmi les morts figure le Saoudien Abou Yamama Dossari.
Une source de police dans la province de Salahedine avait indiqué mercredi que l’aviation de l’armée a bombardé des positions dans lesquelles sont retranchés des miliciens de l’EIIL autour de la raffinerie de Baïji au nord de Tikrit.
Par ailleurs, les forces de sécurité ont pris le contrôle de la région de Bouheyrat dans la province de Babylone, alors que les services de sécurité ont tué 12 terroristes dans la province d’al-Anbar. Il a fait état « d’une coordination à haut niveau entre les tribus de Qaëm, Karabla et les conseils qui les soutiennent parmi les tribus ».
Source de pétrole pour l'EIIL
Portant des uniformes militaires et à bord de nombreux véhicules dont certains saisis à l'armée, les terroristes de l'EIIL ont lancé à l'aube un assaut contre la raffinerie de Baïji, située à 200 km au nord de Bagdad, a indiqué le porte-parole des forces armées.
Mais les forces irakiennes, appuyées par l'aviation, leur faisaient face et les combats se poursuivaient dans l'après-midi, selon un responsable.
"Les combattants de l'EIIL ont hissé l'étendard du groupe sur un complexe", selon un employé. La raffinerie a été fermée lundi après l'évacuation des employés étrangers, mais certains Irakiens étaient restés sur place.
Jusque-là, les dirigeants du secteur pétrolier estimaient "limitées" les implications concernant la production pétrolière d'Irak, deuxième plus gros exportateur au sein du cartel de l'Opep.
"L'attaque contre la principale raffinerie de Baïji peut constituer une source de pétrole pour l'EIIL (...) Mais elle ne fournit pas de pétrole hors d'Irak et l'impact de l'attaque est probablement moindre que ce que l'on craint", estime Rebecca O'Keeffe, analyste de la maison de courtage Interactive Investor.
Hormis les champs du Kurdistan (nord) contrôlés par les autorités locales, la majorité de la production irakienne de pétrole est située dans le Sud, loin de l'offensive.
Reconquérir Tal Afar
Les forces armées ont annoncé leur intention de reconquérir totalement "dans les prochaines heures" la ville-clé chiite de Tal Afar (nord-ouest), contrôlée en partie par les insurgés.
Les forces irakiennes veulent parvenir à "la libération de la totalité de la ville avant l'aube, jeudi", selon un porte-parole militaire, qui a ajouté que ces forces se dirigeront ensuite vers l'Est, en direction de la deuxième ville du pays Mossoul (nord), tenue par les insurgés.
L'armée a repris mercredi des quartiers de Tal Afar dans de violents combats contre les terroristes, selon un responsable du conseil provincial de Ninive (nord).
Tal Afar se trouve dans une position stratégique, à une centaine de km de la frontière syrienne, alors que l'EIIL aspire à créer un Etat islamique dans la zone frontalière et occupe déjà plusieurs secteurs en Syrie.
De violents combats font rage dans la ville depuis plusieurs jours. La veille, l'armée avait repoussé les insurgés à Baqouba (60 km au nord-est de Bagdad).
Au nord de Falloujah, l’armée a tué 250 éléments de l’EIIL et a reconquis la région Saqlawiyah, à 10 km de Falloujah.
Massacres de l'EIIL
Dans une vidéo postée sur les pages de socialisation, un commandant terroriste de l’EIIL, le tunisien Abou Yassine égorge quatre soldats irakiens.
Connu pour ses velléités meurtrières, Abou Yassine est venu en Irak après la révolution en Tunisie et est devenu rapidement un dirigeant de l’EIIL dans ce pays.
A Kirkouk, un membre du conseil de la province Najat Hussein a révélé que des hommes armés de l’EIIL ont exécuté des femmes et des enfants d’une même famille au sud.
« Des miliciens armés, et suite à leur assaut du village de Bachir (25 km au sud de Kirkouk) ont exécuté des femmes et des enfants d’une même famille ».
Et de souligner que « des exécutions massives ont été commises par les groupes armés dans ce village ».
Dans la province de Ninive, une quarantaine de ressortissants indiens
travaillant sur des chantiers de construction ont été enlevés dans la région de
Mossoul, où 80 ressortissants turcs sont retenus par les terroristes depuis la
semaine dernière.