Les Démocrates répliquent
L'ancien vice-président américain Dick Cheney a pris la plume mercredi dans le Wall Street Journal pour dénoncer "l'écroulement de la doctrine Obama", le chaos irakien étant le résultat direct, selon lui, des choix de politique étrangère du président.
"Rarement un président américain n'a eu autant tort sur autant de sujets", écrivent dans une tribune Dick Cheney, qui fut l'un des plus ardents partisans de l'invasion américaine en Irak en 2003, et sa fille Liz, ancienne cadre du département d'Etat et un temps candidate au Sénat.
"M. Obama nous a dit un nombre incalculable de fois qu'il +mettait fin+ aux guerres en Irak et en Afghanistan, comme s'il suffisait d'espérer. Sa rhétorique s'est désormais fracassée à la réalité", affirme Dick Cheney.
Evoquant l'établissement de sanctuaires terroristes dans la région comme autant de menaces pour la sécurité des Etats-Unis, le républicain estime que "les décisions de M. Obama, avant et après les progrès récents de l' EIIL (Etat islamique en Irak et au Levant) en Irak, ont l'effet d'augmenter cette menace".
"L'Irak risque de tomber aux mains d'un groupe radical islamiste terroriste, et M. Obama parle du changement climatique. Des terroristes ont pris le contrôle de plus de territoire et de ressources que jamais auparavant dans l'histoire, et il joue au golf. Il semble ignorer avec la plus grande insouciance, ou indifférence, qu'une résurgence d'Al-Qaïda représente un danger immédiat et évident pour les Etats-Unis", poursuit Dick Cheney.
Ce dernier reproche à Barack Obama de n'avoir pas négocié d'accord avec le gouvernement irakien pour laisser des troupes sur place après le retrait de décembre 2011. "A la place, il a abandonné l'Irak et nous assistons à la défaite américaine, arrachée aux mâchoires de la victoire".
La tribune de l'ancien bras droit de George W. Bush à la Maison Blanche a provoqué des répliques cinglantes de la part des alliés démocrates de Barack Obama.
Ils martèlent en particulier que le gouvernement irakien avait refusé de signer l'accord accordant l'immunité juridique aux soldats américains.
"S'il y a une chose sur laquelle nous sommes tous d'accord ici, c'est qu'il ne faut jamais écouter les conseils de Dick Cheney sur l'Irak", a déclaré Harry Reid, chef de la majorité du Sénat. "Etre du mauvais côté de Dick Cheney, c'est être du bon côté de l'histoire".