Le prince saoudien Saoud al-Fayçal somme Maliki de ne pas contredire l’Arabie saoudite et met en garde l’Iran d’intervenir.
Les accusations du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki à l’encontre de l’Arabie saoudite de soutenir « les terroristes » en Irak semblent avérées.
Pour la première fois, l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL- Daesh en arabe) a fait son apparition dans ce royaume, affirme un analyste saoudien Hachem al-Wahili pour l’agence de presse irakienne al-Nakhil.
« À travers notre suivi des déplacements de l’organisation Daesh en Arabie saoudite nous avons trouvé que ses slogans ont fait leur apparition dans les lieux publics et les institutions gouvernementales » saoudiennes, a révélé Louwayhi selon lequel c’est la preuve que ce mouvement terroriste est soutenu par les Saoud.
C’est surtout dans la ville de Taëf, située à 789 au sud-ouest de la capitale Riad que ces slogans ont été le plus affichés, dont entre autre sur les murs d’administrations saoudiennes sensibles, à l’instar du Commissariat et de la direction des affaires civiles et des passeports.
L’Arabie s’est fait aussi remarquer pour son soutien pour l’EIIL via sa couverture médiatique des derniers évènements irakiens lorsque cette milice d’al-Qaïda, soutenue par des reliques du parti irakien déchu Baas s’est emparé de Mossoul, la deuxième ville après Bagdad, et de la majeure partie de la province de Ninive ainsi que de quelques régions des provinces de Salaheddine, de Diyala... Ces miliciens taxés de terroristes par le gouvernement irakien sont qualifiés par les medias financés par l’Arabie saoudite, à l’instar de la chaine de télévision al-Arabiyya de « révolutionnaires ».
Dans sa chronique, le journal saoudien « Al-Watan » proche du régime saoudien publié un article intitulé « une révolution, pour la libération de l’Irak», dans lequel il réalise une interview avec deux présumés commandant de l’insurrection en Irak, dont un certain général-major Houssam ed-Dine al-Doulaïmi présenté comme étant le vice-président du conseil politique général des révolutionnaires. Celui-ci a contredit les versions des derniers évènements rapportées par toutes les agences internationales arguant que ce n’est pas l’EIIL qui s’est emparé de Mossoul mais les révolutionnaires de l’Irak.
En plus, le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, dont le parti L'Etat de Droit a été le grand vainqueur des élections législatives du mois de mai dernier est le plus souvent pris à partie par Riad qui l’accuse d’avoir marginalisé la communauté sunnite irakienne et d’attiser les haines sectaires.
Ce jeudi et pour la énième fois, le chef de la diplomatie saoudienne Saoud al-Fayçal a fustigé Maliki
« Les politiques sectaires de Maliki sont la cause de la détérioration de la situation en Irak car son gouvernement s’est comporté d’une façon mauvaise avec certaines régions et Maliki s’est arrogé tous les postes –clés ce qui a miné les capacités de l’armée irakienne », a-t-il dit, lors d’une conférence de presse organisée à Jedda en marge de la rencontre de la Conférence de l’Organisation Islamique (OCI), selon le site de la chaine de télévision al-Arabiyya.
« Je le conseille de ne pas contredire l’Arabie saoudite », a-t-il lancé aussi.
Selon les milieux proches du Premier ministre irakien, c’est l’Arabie et les factions irakiennes qu’elle soutient qui sont derrière l’effervescence sectaire qui enflamme la région. Et ce en raison de ses velléités hégémoniques régionales . D’autant que ce royaume exerce lui-même une politique despotique qui s’accapare le pouvoir et n’admet nullement le principe de partage du pouvoir, alors que l’Irak est une démocratie.
Derrière ses accusations, ce sont surtout les liens étroits de Maliki avec Téhéran qui sont bannis.
Perçu comme un rival régional de taille, l’Iran est devenu la bête noire des Saoudiens.
En effet, l'émir saoudien a également adressé une sorte de mise sen garde à l'Iran, sans le nommer, contre toute intervention en Irak: " nous refuserons toute ingérence militaire étrangère en Irak dans la mesure où il s'agit d'une crise aux probables répercussions régionales", a-t-il dit.
Il est vrai qu'en politique étrangère, le royaume wahhabite n’a jamais admis une quelconque concurrence régionale, d’où qu’elle vienne, à l’exception de celle d’Israël !!