iL S’AGIRAIT D’un coup monté par le gouvernement Erdogan pour faire rentrer dans le rang l’armée, qui a renversé quatre gouvernements depuis 1960 en Turquie
Une cour criminelle d'Istanbul a ordonné jeudi la remise en liberté de 230 militaires condamnés en 2012 pour tentative de coup d'Etat contre le régime islamo-conservateur, après un arrêt de la Cour constitutionnelle dénonçant les conditions de leur procès.
Les magistrats d'Istanbul ont suivi les réquisitions du parquet, qui s'est prononcé en faveur d'un nouveau procès pour ces officiers et a demandé à ce que l'exécution de leur peine soit suspendue d'ici un nouveau jugement, ont rapporté les médias turcs.
Selon ces médias, les condamnés devraient pouvoir quitter leur prison d'ici jeudi soir.
La plus haute instance judiciaire turque a estimé mercredi que ces officiers, dont 13 généraux d'active, condamnés à de lourdes peines de prison pour avoir comploté contre le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, n'avaient pas eu un procès équitable et que leurs droits avaient été violés.
Tous avaient été condamnés en septembre 2012 par un tribunal de Silivri, dans la lointaine banlieue d'Istanbul, à des peines de treize à vingt ans de prison pour avoir voulu faire tomber le gouvernement en 2003.
Ce procès retentissant a fait l'objet de nombreuses critiques, qui ont mis en cause l'impartialité des magistrats chargés de l'instruire et l'authenticité des preuves retenues contre les accusés.
Lors du procès, l'accusation avait produit des documents évoquant des projets d'attentats pour déstabiliser le régime qui venait d'arriver au pouvoir.
La défense avait en revanche affirmé que ce plan "Balyoz" ("marteau-pilon" en turc) n'était qu'un exercice théorique préparé par l'armée en 2003 et le procès un coup monté par le gouvernement pour faire rentrer dans le rang l'armée, qui a renversé quatre gouvernements depuis 1960 en Turquie.
En août 2013, la justice turque avait également prononcé de lourdes peines contre les protagonistes d'une autre conspiration, le réseau Ergenekon.
M. Erdogan a toutefois ouvert en décembre la voie à une révision de ces procès contre les militaires.