Obama manque de volonté pour combattre le terrorisme en Irak, affirme l’Iran.
Le grand ayatollah Sayed Ali Al-Sistani, plus haute autorité religieuse chiite d'Irak, a appelé vendredi toutes les communautés irakiennes à combattre le groupe de l’Etat islamique en Ira et au Levant, sinon « tout le monde regrettera demain » son laxisme.
Lors du prêche de vendredi, Sayed Ahmad Safi, représentant de Sayed Sistani, a dit que « ce groupe takfiri est un grand fléau qui frappe notre région, et si l’on n’arrive pas à le combattre et à le chasser, tout le monde le regrettera ».
Il y a une semaine Sayed Sistani a appelé les Irakiens à porter les armes et à combattre les terroristes. Des milliers de jeunes, de toutes confessions, se sont portés volontaires pour aider les forces gouvernementales dans leur bataille contre ce groupe terroriste.
Et de poursuivre : « L’invitation de la marjiya avait pour objectif de s’intégrer dans les rangs des forces sécuritaires officielles et non de former une milice armée hors la loi ».
Pour l'Iran, Obama manque de volonté pour combattre le terrorisme en Irak
Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères a affirmé que le président américain Barack Obama manquait de volonté pour combattre le terrorisme, a rapporté vendredi la télévision d'Etat.
"Les récentes déclarations (du président) Obama montrent que la Maison Blanche n'a pas de volonté sérieuse pour combattre le terrorisme en Irak et dans la région", a déclaré Hossein Amir-Abdollahian, vice-ministre des Affaires étrangères, en réaction aux déclarations du président américain qui a affirmé jeudi que l'Iran devait envoyer un message destiné à toutes les communautés irakiennes.
"L'Iran peut jouer un rôle constructif s'il envoie le même message que nous au gouvernement irakien selon lequel les Irakiens peuvent vivre ensemble s'ils intègrent" toutes les communautés sunnites, chiites et kurdes, a affirmé Obama lors d'une allocution à la Maison Blanche. "Si l'Iran intervient seulement militairement au nom des chiites (...) la situation va probablement empirer", a-t-il ajouté.
"L'erreur stratégique des Etats-Unis en Syrie a été de ne pas faire la distinction entre terroristes et groupes politiques (d'opposition, ndlr), ce qui a renforcé le terrorisme et la création de groupes comme l'Etat islamique en Irak et au Levant" (EIIL), qui a pris le contrôle de plusieurs villes irakiennes depuis dix jours, a estimé Amir-Abdollahian.
"Aujourd'hui, les Etats-Unis au lieu de lutter contre le terrorisme et se concentrer sur le renforcement de l'unité nationale en Irak, du gouvernement et des institutions de l'Etat, renforcent le confessionnalisme", a-t-il ajouté.
Le fait de "retarder et de poser des conditions pour la lutte contre le terrorisme et l'EIIL en Irak renforce les doutes sur les objectifs des Etats-Unis dans la région", a ajouté Amir-Abdollahian.
Obama a affirmé que les Etats-Unis étaient prêts à envoyer jusqu'à 300 conseillers militaires en Irak pour "entraîner, assister et soutenir" les forces irakiennes face aux terroristes de l'EIIL et mener des frappes ciblées, tout en demandant la mise en place d'un gouvernement d'unité nationale en Irak.
L'Iran a apporté son soutien aux autorités irakiennes. Le président iranien Hassan Rohani a affirmé que l'Iran n'hésiterait pas à défendre les lieux saints situés à Kerbala, Najaf, Samarra et près de Bagdad.
34 membres des forces de sécurité tués dans des heurts à la frontière syrienne (responsables)
Des affrontements entre l'armée irakienne et des terroristes ont fait 34 morts parmi les forces de sécurité à Al-Qaïm, localité située à la frontière avec la Syrie, ont annoncé des responsables vendredi.
Les affrontements ont éclaté dans la nuit de jeudi à vendredi et se sont poursuivis jusqu'en milieu de journée vendredi, selon des officiers de l'armée irakienne et un responsable local.
Les insurgés n'ont pas été identifiés dans l'immédiat, mais le responsable local, Farhan Farhan, a demandé au gouvernement des armes "plus puissantes que les armes que possède l'EIIL".
Des témoins ont rapporté que des familles d'Al-Qaïm avaient commencé à fuir la ville.
Des terroristes venus de la Syrie ont pris mardi le contrôle du poste frontière d'Al-Qaïm, situé tout proche de la ville.
Selon des officiers de l'armée irakienne, ils sont fidèles à l'Armée syrienne libre (ASL, rébellion) et au Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, qui contrôlaient déjà le côté syrien de ce point de passage.
Un autre poste-frontière entre l'Irak et la Syrie, celui de Rabia plus au nord, échappe au contrôle de Bagdad depuis le début de l'offensive des terroristes le 9 juin.
Dizaines de terroristes tués dans des frappes à Salahedine
Le ministère irakien de la défense a annoncé la mort de 70 terroristes dans des frappes aériennes dans la province de Salahedine et dans d’autres régions. Dans un communiqué, le ministère de la défense a indiqué que l’armée de l’air a mené des frappes précises et efficaces contre les terroristes de l’EIIL au cours desquelles 55 miliciens du village Jawari au nord de Balad ont été tués, alors que 15 autres terroristes dans la région de Latifiya ont péri.
Dans la province de Salahedine, une source militaire a déclaré qu’une force sécuritaire a pu tuer le commandant des groupes terroristes dans la province Khaled Helali, de nationalité saoudienne.
L’armée a réalisé des avancées contre les miliciens de l’EIIL dans les provinces de Ninive, Salahedine, al-Anbar et Diyala. Des sources sécuritaires ont souligné la mort de centaines de miliciens et avoir sécurisé la plupart des régions, dont la raffinerie pétrolière de Baiji.
source: AFP, al-alam