Le régime parle de 718 civils tués par les raids de l’Otan.
L'Otan a décidé mercredi de prolonger jusqu'à fin septembre ses opérations en Libye après avoir intensifié ses raids sur Tripoli, bastion du leader Mouammar Kadhafi.
"L'Otan et ses partenaires viennent de décider de prolonger notre mission en Libye pour 90 jours supplémentaires", a annoncé le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, alors que le conflit semble s'enliser près de quatre mois après la début de la révolte.
"Notre décision envoie également un message clair au peuple libyen: l'Otan, nos partenaires, la communauté internationale dans son ensemble sont à vos côtés", a-t-il ajouté dans un communiqué à Bruxelles.. "Nous sommes unis pour vous assurer que vous pourrez bâtir votre propre avenir. Et ce jour se rapproche".
L'Otan a pris le 31 mars les rênes de l'opération militaire en Libye, lancée le 19 mars après plus d'un mois de révolte réprimée dans le sang par le régime du colonel Kadhafi, au pouvoir depuis près de 42 ans.
718 civils tués par les raids de l'Otan, selon le régime
Mardi soir, l'Otan a procédé à de nouveaux bombardements sur Tripoli, cible de raids intensifs depuis près une dizaine de jours. Six explosions ont secoué la ville mais le journaliste de l'AFP n'était pas en mesure de déterminer les sites visés.
Selon le porte-parole du gouvernement libyen, Moussa Ibrahim, 718 civils ont été tués et 4.067 blessés par les raids de l'Otan et de la coalition internationale entre le 19 mars et le 26 mai.
Il a cité l'exemple de la ville de Dfania (ouest), située à quelques kilomètres de l'enclave rebelle de Misrata, qui a été "bombardée à l'aveuglette" et de celle de Yefren (sud-ouest), où d'"intenses bombardements rendent la vie extrêmement difficile et dangereuse".
Un départ de Kadhafi serait le pire scénario pour la Libye
Malgré l'intervention militaire internationale et les pressions et sanctions internationales, le régime, dont les forces continuent le combat, écarte tout départ du leader libyen alors que la rébellion refuse tout règlement impliquant le maintien au pouvoir de Kadhafi.
Le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, a encore mardi affirmé que le régime de Kadhafi était "fini" et que le leader devait "quitter le pouvoir" et le pays, après une mission de bons offices du président sud-africain Jacob Zuma qui n'a pas abouti.
Mais le porte-parole libyen a rétorqué qu'"un départ de Kadhafi (serait) le pire scénario pour la Libye. "Si Kadhafi disparaît, la soupape de sécurité disparaîtra", a-t-il ajouté, mettant en garde contre une "guerre civile".