Les jeunes évoquent des "violations commises par des membres de la police militaire" et accusent l’armée d’avoir échoué à enquêter sur des plaintes d’abus.

Des jeunes militants égyptiens actifs pendant la révolte ayant renversé l'ex-président Hosni Moubarak ont rejeté mardi le dialogue avec l'armée, demandant au préalable la fin des procès militaires contre des civils.
 
Le Conseil suprême des forces armées (CSFA), un collège de généraux qui dirige le pays depuis la chute de Moubarak a invité 1.000 représentants de groupes de jeunes ayant pris part à la révolte de janvier-février à participer mercredi à une réunion.
 
Dans un communiqué, 23 groupes pro-démocratie parmi lesquels la coalition des jeunes de la Révolution et le mouvement du 6 avril, ont déclaré qu'ils boycottaient cette réunion.
 
"Nous n'accepterons aucun dialogue alors que se poursuivent les procès de civils devant des tribunaux militaires", ont-ils déclaré.

Ces groupe ont aussi évoqué des "violations commises par des membres de la police militaire" et accusé l'armée d'avoir échoué à enquêter sur des plaintes d'abus.
 
Un tel dialogue ne peut se tenir tant que des "lois incriminant les manifestations, les grèves, les rassemblements pacifiques et la liberté d'expresison, sont toujours en vigueur", indique le communiqué.

Mardi, deux journalistes et un blogueur égyptiens ont été interrogés  pendant près de trois heures par la justice militaire pour avoir critiqué l'armée.

Aussitôt l'annonce de leur convocation, une page Facebook a été créée pour appeler à un rassemblement devant le Parquet militaire pendant leur interrogatoire.

Une centaine de personnes ont manifesté mardi pour la liberté d'expression et contre les procès de civils devant des tribunaux militaires.