5.000 sunnites volontaires sur les 100.000 du sud pour combattre l’EIIL, et 3.000 insurgés à la frontière saoudienne.
Le secrétaire d'Etat John Kerry a prévenu lundi à Bagdad que les miliciens qui mènent une vaste offensive en Irak, représentaient une "menace existentielle" pour ce pays et affirmé que les Etats-Unis continueraient de soutenir les Irakiens.
"C'est le moment pour les dirigeants d'Irak de prendre des décisions", a dit lors d'une conférence de presse M. Kerry. "L'Irak fait face à une menace existentielle et les dirigeants irakiens doivent répondre à cette menace".
Il a affirmé que le soutien américain à l'Irak "sera intensif et soutenu", et d'ajouter: "si les leaders irakiens prennent les mesures nécessaires pour rassembler le pays, il sera plus "efficace".
Depuis le 9 juin, les takfiris de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont mis la main sur Mossoul, deuxième ville d'Irak, une grande partie de sa province Ninive (nord), de Tikrit et d'autres secteurs des provinces de Salaheddine (nord), Diyala (est) et Kirkouk (nord), et tiennent désormais quatre villes d'Al-Anbar, Fallouja, Al-Qaïm, Rawa et Aana ainsi que partiellement celle de Ramadi.
5.000 sunnites sur les 100 mille volontaires du sud
Depuis ce sont quelques 100 mille jeunes irakiens, dont des milliers de sunnites qui ont rejoint les rangs des forces gouvernementales. Dans la région de Bassora au sud de l’Irak, l’organisation du Waqf sunnite au sud a annoncé que 500 jeunes irakiens sunnites ont rejoint ces dernières 48 heures les rangs des forces régulières pour combattre l’Etat Islamique en Irak et au Levant. Ce qui devrait élever leur nombre à près de 5.000.
Le nombre total de ceux qui se sont portés volontaires dans cette province, toutes communautés confondues, s’élève désormais à près de 100.000, selon le commandant de la police dans cette province.
Les tribus du sud se sont déclarées partantes pour lutter contre l’EIIL dans la province de Ninive. Elles ont même formée une force spéciale pour cette mission, baptisée Brigades des lions de Ninive.
3.000 insurgés à la frontière saoudienne
Dimanche, le Comité de sécurité du conseil de municipalité de la province Zi Qar a révélé que les services de sécurité ont rapporté détenir des informations selon lesquelles quelques 3.000 insurgés entassés sur la frontière saoudienne avec l’Irak a bord de véhicule four by four s’apprêtent à entrer en Irak via le désert entre Nassiriyya et Samawat.
Le Comité a dit que si ces informations s’avèrent vraies, l’armée est disposée à les obliger à rebrousser chemin.
104 miliciens tués
Sur le terrain, Bagdad a annoncé ce lundi la mort de 104 miliciens insurgés et l’arrestation de 100 autres.
Selon le porte-parole du commandement des opérations de Bagdad, Saad Maan cité par le site de la télévision iranienne arabophone al-Alam, les forces de sécurité ont également détruit 17 véhicules des insurgés.
Elles ont aussi fait avorter ce lundi une énième tentative des rebelles de prendre la plus grande raffinerie du pays à Baïji, au nord de la province de Salaheddine.
Tal-Afar : situation confuse
La situation à Tal-Afar semble confuse. Deux versions sont véhiculées. L’AFP rendait compte ce lundi que cette localité irakienne stratégique située entre Mossoul (nord) et la frontière syrienne, est tombée ainsi que son aéroport entre les mains des insurgés, et ce après le retrait des forces gouvernementales.
Mais le porte-parole du Commandant général des forces armées irakiennes Qassem Ata a nié ces informations, assurant que les combats se poursuivent dans cette localité qui se trouve dans une position stratégique, à une centaine de km de la frontière syrienne.
Alors que l'EIIL aspire à créer un Etat islamique à cheval sur l'Irak et la Syrie et occupe déjà plusieurs secteurs en Syrie, pays en guerre depuis plus de trois ans.
Atta a également nié les information propagées selon lui par des medias dont kurdes et selon lesquelles le général de l’armée irakienne Abou al-Walid s’est enfui au Kurdistan. « Abou al-Walid se trouve toujours à la tête de ses forces et ces informations ne sont pas du tout vraies », a-t-il affirmé.
Même constat pour les passages frontraliers avec la Jordanie . Le porte-parole des opérations de Bagdad a catégoriquement nié le fait que les miliciens aient pris le passage Taribil.
69 détenus tués
Dernier bilan de l’attaque perpétrée par des insurgés contre un convoi transportant des détenus à Hashimiyah, une ville de la province de Babylone au sud de Bagdad et les combats qui l’ont suivie: 69 détenus ont été tués, ainsi que 8 hommes armés et un policier
Selon l’AFP, les circonstances de l'attaque n'étaient pas clairement établies dans l'immédiat.
Il s'agit de la deuxième attaque dans laquelle des prisonniers sont tués depuis le début d'une vaste offensive lancée le 9 juin, lorsqu’au moins 44 prisonniers avaient été tués dans l'assaut d'une prison à Baqouba, à 60 km au nord de Bagdad, chef-lieu de la province de Diyala, la semaine dernière.
Le porte-parole pour la sécurité du Premier ministre Nouri al-Maliki avait affirmé que les prisonniers avaient été tués par des insurgés ayant mené l'attaque, tandis qu'un autre responsable avait indiqué qu'ils avaient été tués par les forces de sécurité alors qu'ils tentaient de s'évader.