Le taux de croissance de la population est le plus bas de la région
Un projet de loi visant à relancer la croissance démographique en restreignant les méthodes de stérilisation a été adopté en première lecture par le Parlement iranien, ont rapporté mercredi les médias iraniens.
L'Iran, qui a encouragé pendant plus de deux décennies le contrôle des naissances, s'inquiète de la chute du taux de croissance de sa population qui a atteint 1,2% l'année dernière, le plus bas de la région. Le taux de fécondité atteint seulement 1,8%, selon le ministère de la Santé.
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a demandé au gouvernement et au Parlement de prendre des mesures afin d'augmenter le nombre de naissances. L'objectif est de doubler la population pour passer de 77 millions actuellement à 150 millions d'ici 50 ans.
Malgré l'opposition du gouvernement, le texte général a été voté mardi par 106 des 207 députés présents en session, mais les parlementaires doivent encore approuver chaque article de ce projet, selon le quotidien Iran.
Certains députés contestent notamment la criminalisation de la stérilisation, estimant qu'elle contredit de précédentes lois. Le texte prévoit des peines de 2 à 5 ans de prison en cas d'opérations non-autorisées comme la vasectomie, la ligature des trompes, l'avortement ou la stérilisation.
Le projet de loi a été renvoyé pour modification à la commission parlementaire de la Santé.
Si l'avortement est interdit en Iran, sauf pour des cas particuliers, les autres opérations étaient autorisées jusqu'à maintenant.
Selon les chiffres officiels qui datent de 2011-2012, quelque 3,5 millions de personnes ont bénéficié des services du ministère de la Santé pour éviter des grossesses ou subir des opérations de vasectomie ou de ligature des trompes.
Ainsi, 1,3 million de femmes ont bénéficié de pilules contraceptives distribuées par le gouvernement, 550.000 ont reçu des injections de produit contraceptif et 70.000 ont subi une opération de ligature des trompes. Environ 30.000 hommes ont choisi la vasectomie.
Les responsables iraniens se sont alarmés ces derniers mois du risque de vieillissement de la population. Le chef de l'état civil, Mohammad Nazemi Ardekani, a récemment averti qu'à ce rythme, la croissance démographique pourrait être nulle "d'ici 30 ans".
Selon les médias, la crise économique et les difficultés financières pour fonder un foyer sont les principales causes de la baisse de la natalité.
Le taux de divorce atteint également 21% au niveau national, contre 12% il y a sept ans, et près de 33% à Téhéran.