Il y a eu 11 blessés selon un bilan encore provisoire
Le Liban a été victime ce mercredi d’une nouvelle explosion, la troisième depuis le lundi dernier. Pour le bonheur des Libanais, aucun tué n'a encore été signalé.
Deux kamikazes se sont fait sauter en début de soirée dans une chambre d’hôtel, dans le quartier Raouché situé au bord de la mer à l’ouest de Beyrouth.
L’explosion a été perpétrée au moment où des éléments de la Sureté Générale (SG) perquisitionnaient l’hôtel Du Roy, dans le cadre d'une enquête sur l'activité d'un groupe terroriste. Dans les journaux de ce mercredi (al-Joumhouriyya) , il était question que deux kamikazes encore libres en attente de leurs voitures piégées recherchés par les forces de sécurité libanaise.
Jusqu’à l’écriture de cet article, aucun tué n’a été signalé. Il y a eu 11 personnes blessées, selon les sources de la Croix rouge, dont 4 civils, et 4 éléments de la Sécurité Générale. Deux d’entre eux sont dans un état grave.
"Lorsque les agents sont entrés dans leur chambre, ils se sont fait sauter en actionnant les explosifs qui se trouvaient à côté d'eux. L'un est mort et l'autre est blessé", a expliqué un haut responsable de la SG, cité par l’AFP.
Selon l’agence de presse officielle, l’Agence Nationale d’Information (ANI), le premier s’est transformé en lambeaux et le second est brûlé.
Il a été arrêté. (Photo à droite prise par le journal an-Nahar).
Il semble aussi que deux autres personnes ont été arrêtées, selon les images prises en directes par la chaine de télévision al-Manar et les photos prises sur place.
Le ministre de l'Intérieur, Nohad Machnouk, qui s’est rendu sur place, a annoncé que le kamikaze blessé était Saoudien. Selon lui, le coup de filet des forces de l'ordre constitue " une mesure préventive". " Il n'existe pas de gens libres qui puissent tuer des gens innocents", a-t-il dit, en commentant la revendication de l'explosion par un groupe takfiri extrémiste baptise Brigades des Sunnites libres ( Liwa ahrar as-Sunnat). Sachant que le ministre Machnouk appartient au bloc parlementaire du courant du Futur qui représente une grande partie de la communauté sunnite au Liban, tout en étant proche de l'Arabie saoudite.
Selon le correspondant d’al-Manar, les deux kamikazes sont de nationalité saoudienne. Le premier s’appelant Abdel Rahmane al-Haqani et le second du nom de famille al-Souwayni. Il a constaté aussi que l’hôtel se situe non loin de l’ambassade saoudienne. L'hôtel Duroy est un établissement quatre étoiles, qui accueille généralement des touristes du Golfe, indique l’AFP.
Premier éléments de l'enquête
L’un des employés de l’hôtel est soupçonné d’avoir informé les deux kamikazes de l’arrivée de l’unité de la SG, rapporte la télévision libanaise LBC.
Alors que selon la télévision panarabe al-Mayadeene, les premiers éléments de l’enquête révèlent que cette cellule comptait effectuer un double attentat : le premier se faisant exploser dans un complexe résidentiel et le second contre un rassemblement populaire.
Cette télévision avait rendu compte que les forces de sécurité ont trouvé deux engins piégés actionnés dans l’hôtel. Alors qu’ANI a indiqué qu’une valise piégée a été retrouvée dans l’entourage de l’hôtel.
Dans la soirée, le site d'infos libanais al-Mulhak a indiqué que la mission des deux kamikazes consistait à se faire exploser contre l'hôpital ar-Rassoul et l'hôtel as-Saha dans la banlieu-sud. Les deux baitiments se trouvent l'un à côté de l'autre, et ne sont séparés par une pompe à essence.
Justement dans la soirée de ce mercredi, l'hôtel as-Saha (Photo à droite) a été perquisitionné par les force de l'ordre et 4 saoudiens y ont été arrêtés, selon la chaine de télévision libanaise (proche du 14-Mars), MTV. Certaines sources ont fait état de l'arrestation de deux Syriens dans cet hôtel.
A aussi été persuisitionné un autre hôtel, Galeria, situé dans le quarteir Jenah, sur une autoroute qui mène de la banlieue-sud vers Beyrouth. La chaine de télévision libanaise al-Jadid (New TV- proche du 8-Mars) rapporte qu'un saoudien et un Syrien ont été emmenés par les forces de l'ordre.
Revendication : contre les Croisés
L’attentat a donc été revendiqué par une faction se faisant appeler Brigades des Sunnites Libres ( Liwa Ahrar as-Sunna), dans un message posté sur son compte Tweet.
« Nous revendiquons l’explosion qui a eu lieu dans la région de Raouché, et qui a été exécutée par un des moudjahidines libres contre une force de sécurité croisée alors qu’elle tentait de l’arrêter », est-il écrit dans le texte, ajoutant aussi que « d’autres sont dorénavant en sécurité en dehors de l’opération martyre ».
Et de conclure : « nos opérations bénies n’épargneront ni le Hezbo-lat (appellation péjorative du Hezbollah le désignant comme le partie d’une divinité préislamique), ni l’armée croisée, ni tous ceux qui s’en prennent aux moudjahidines libres ».
Une cellule pour tuer un officier
Dans la journée, l'armée libanaise avait arrêté dans la région du Qalamone proche de Tripoli une cellule qui s'apprêtait à tuer un haut officier sécuritaire.
Dans un communiqué de l'armée, il est indiqué que la cellule est formée de 5 hommes, ainsi que leur identité.
Historique des trois jours
Le 20 juin, un Français d'origine comorienne soupçonné d'avoir voulu commettre un attentat suicide au Liban avait été interpellé dans un autre hôtel à Hamra, un quartier voisin. Il est actuellement interrogé.
Selon le quotidien al-Akhbar, il faisait partie d'un groupe de quatre kamikazes entrés au Liban.
Le journal indique que le Français a reconnu durant son interrogatoire être venu au Liban pour y commettre un attentat suicide, à l'instigation des takfiris ultra-radicaux de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL).
Toujours le 20 juin, un attentat suicide à un barrage de police dans l'est du Liban avait tué un policier et fait 33 blessés.
Dans la nuit de lundi à mardi, un inspecteur de 20 ans de la Sureté générale a été tué en interpellant le conducteur d'une voiture qui roulait à contresens et s'approchait d'un café à l'entrée du quartier de Chiyah, au sud de Beyrouth.
Le kamikaze avait fait sauter la voiture, blessant 12 personnes.
Selon al-Hadath-News, la moitié des 25 kilos d’explosifs n'ont pas explosé, car leur installation était primitive.