Le plateau continental arctique est le pivot de la stratégie de développement de la Russie en tant que grande puissance énergétique.
Le plateau continental arctique est le pivot de la stratégie de développement de la Russie en tant que grande puissance énergétique.
D’importants gisements d’hydrocarbures ont été découverts dans les eaux côtières de l’Arctique. Selon les différentes estimations, la région pourrait abriter près du quart des réserves mondiales en matière première. La Russie a déjà lancé la réalisation de l’un de ses projets arctiques. Gazprom exploite le pétrole de la mer de Petchora. Les projets de Rosneft sont les suivants sur la liste. La compagnie pétrolière a l’intention d’investir 400 milliards de dollars dans le développement du plateau continental arctique.
Selon les experts, il est difficile de surévaluer l’importance des réserves de l’Arctique. Cependant, il ne faut pas sous-estimer les risques encourus par les explorateurs des sous-sols de l’Arctique. Il est nécessaire de prendre en compte le coût d’extraction du pétrole et du gaz dans les différentes régions du monde. Ainsi là où l’extraction est la plus simple, c’est en Arabie Saoudite, où le prix de revient du baril est de 4 dollars. Sur le plateau continental arctique, le coût est de 30 dollars le baril. D’où les montants considérables des projets financés. Toutefois, selon le professeur de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Economiques de Moscou, Oleg Matveychev, il ne sera pas très difficile pour Rosneft d’attirer les investisseurs nécessaires :
« Rosneft est la plus grande compagnie du monde, et dispose de toutes les possibilités nécessaires en matière d’actifs et de garanties. Elle trouvera les prêts dont elle a besoin. De plus, les banques occidentales sont en concurrence. Il y a les banques arabes qui sont prêtes à accorder des fonds, mais aussi les banques chinoises, indiennes. Les projets de Rosneft sont toujours soutenus financièrement sans difficultés . »
Rosneft a de vastes plans pour l’Arctique, que la compagnie est prête à réaliser avec l’américain ExxonMobil. Cela concerne principalement les gisements de pétrole dans la mer de Kara. Ces projets seront lancés en dépit des conditions défavorables : très basses températures, nuit polaire, mer de glace. Pour l’Arctique, des plateformes particulières ont été conçues avec de puissantes protections capables de résister à tous types d’intempéries. Les experts n’ont pas défini avec exactitude les réserves du plateau de l’Arctique. Il reste à les démontrer. Toutefois, les données préliminaires indiquent que l’exploitation de l’Arctique peut être une entreprise très rentable, ainsi que l’a déclaré le directeur adjoint de l’Institut de recherche arctique et antarctique, Alexandre Danilov :
« L’Arctique n’a pas encore été entièrement étudiée. Mais ce que nous savons déjà permet de laisser croire à d’importantes réserves de pétrole sur le plateau continental. Elles sont gigantesques. Le défunt éminent géologue et académicien, Igor Gramberg, a dit que l’océan Arctique était un bassin continu de pétrole et de gaz. Ce que confirment les nouvelles données obtenues sur des sites d’exploitation potentiels. »
Actuellement, l’Occident essaie par tous les moyens d’isoler la Russie comme fournisseur de matières premières. L’Europe et les Etats-Unis voient d’un mauvais œil la dépendance des différents gouvernements au gaz et au pétrole russes. Bruxelles et Washington tentent de convaincre les pays européens et asiatiques d’importer des hydrocarbures en provenance d’autres sources, et ce en dépit de leurs propres intérêts, et de refuser toute coopération avec la Russie. Mais la pression politique l’emporte rarement contre l’intérêt économique. Quel pays acceptera par exemple de lier son économie à l’achat de gaz naturel liquéfié en provenance d’Amérique, si le prix du gaz russe est plus intéressant ?
Les débouchés des hydrocarbures de l’Arctique sont déjà presque définis. Les plus prometteurs sont bien sûr l’Europe et l’Asie. Et l’itinéraire de transport est tracé : la Route russe maritime du Nord, ce qui permettra de réduire considérablement les délais de livraison et le coût de transport.
La Voix de la Russie