C’est ce que les sources israéliennes laissent entendre.
Les opposants syriens poursuivent leur descente en enfer. Suivant l’exemple des dynasties qui ont accédé aux trônes des Etats arabes, dès le début du XXème siècle, ils avancent à petits pas vers la reconnaissance de l’entité sioniste. Le tout pour accéder au pouvoir
Il est vrai que l’affaire n’est plus toute nouvelle, mais il semble qu’elle prend des proportions de plus en plus importantes.
Quoique les débuts se soient faits timidement, la descente, elle, était intentionnellement progressive. Etait pris en considération l’humeur du peuple syrien, pendant longtemps endoctriné par le pouvoir Assad à l’animosité d’Israël. Il fallait y aller en douceur.
Alors que loin des yeux, en France par exemple, ces opposants étaient dès le début encadrés par les défenseurs d’Israël à l’instar de Bernard-Henry Levy.
Pour casser « le tabou », il y a eu surtout le phénomène de Kamal al-Labawani, ses rencontres israéliennes, ses interviews avec des medias israéliens, ses révélations sur des liens secrets de certains opposants avec Israël.
Sans oublier sa déclaration retentissante « Israël est notre seul espoir », qu’il a lancée au moment où les puissances occidentales peinaient à assister les milices de cette opposition sur le terrain. « Israël est capable de changer la donne internationale. Il est lié par des relations fermes avec tous les centres de décision des pays de la région », a-t-il expliqué pour le site d’information al-Takrir, le mois de mai dernier, en allusion à ces puissances.
Pour sa dernière rencontre israélienne qui a eu lieu en Allemagne, le mois de mai dernier, il avait pris le feu vert de la milice de l’Armée syrienne libre (ASL), selon le quotidien américain The World Tribune.
Il n’a cessé dans ses déclarations d’inciter les opposants syriens à envoyer des messages de paix aux Israéliens.
Ce fut le cas dernièrement avec le chef du Rassemblement révolutionnaire de la Syrie de demain, un certain ingénieur agricole séjournant à Istanbul, Adnane Mohammad qui a profité de l’occasion de la désignation du nouveau président israélien Raouven Rivlin pour lui adresser le 10 juin dernier un message de félicitation. (Voir à gauche).
Or, ces derniers temps, ce phénomène de conciliation des opposants syriens avec l’ennemi sioniste prend des proportions importantes.
« La plupart des opposants syriens modérés voudraient entretenir des liens étroits avec Israël », assure le directeur du bureau du vice-ministre du développement israélien de la Galilée et du Néguev Mendi Safadi.
Ce druze israélien qui avait été auparavant l’assistant d’un autre druze israélien, le député de la Knesset Ayyoub Karra, semble être chargé par le gouvernement du dossier des liens avec les opposants syriens.
Il révèle avoir rencontré en personne des membres de l’opposition libérale et démocratique syrienne, lors d’une tournée dans la région
Ils lui ont donné des messages de volonté de liens amicaux avec Israël qu’il a livrés au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
C’est une initiative sans précédent à l’encontre d’Israël, estime-t-il, révélant qu’elle comprend une invitation au gouvernement israélien de dépêcher un représentant pour prendre part aux futures rencontres organisées avec des délégations étrangères.
« La plupart des opposants aspirent à des liens plus étroits avec Israël. J’insiste pour dire que ceux que j’ai rencontrés étaient conscients que je suis israélien. Ils m’ont même dit qu’ils m’ont rencontré pour cette raison justement », révèle-t-il.
Selon une source syrienne qui était proche des opposants syriens libéraux, il ne faut nullement sous-estimer le rôle persuasif joué par les puissances occidentales pour pousser les opposants syriens dans le giron sioniste. A l’instar de ce que ces puissances coloniales avaient fait avec les dynasties arabes qui se sont emparés du pouvoir dans les Etats qui ont émané après la dislocation de l’empire ottoman.
Toujours selon le Jerusalem Post, Safadi a suggéré au gouvernement israélien de soutenir cette opposition. « Si Israël assiste l’opposition modérée réelle à ce stade, celle-ci s’en souviendra lorsqu’elle accèdera au pouvoir et le plus important elle brisera le lien entre l’Iran et le Hezbollah d’un côté, et la Syrie de l’autre », a-t-il expliqué. Saluant la visite rendue par Netanyahu aux blessés syriens soignés dans les hôpitaux israéliens.
En revanche, force est de constater que ce druze israélien prend soin de ne pas divulguer les identités de ces opposants syriens « amicaux », ni les pays de la région où il les a rencontrés.
Une démarche qui rappelle la politique de secret qui a longtemps caractérisé les liens israéliens dans le monde arabe. Et qui semble répondre aux demandes arabes.
Cette démarche semble toutefois de plus en plus rompue dès qu’il s’agit des Kurdes.
Selon le journal israélien, un parti kurde syrien a aussi adressé ses félicitations au nouveau président.
Le parti de la gauche kurde syrienne (PGKS) a envoyé un message d’amitié à Israël, signé de son chef Maasoum Fayçal Sommou Baker Omari. « Israël n’est pas notre ennemi, comme le disent Assad et ses assistants. Nous demandons au gouvernement d’Israël et à son peuple d’aider le peuple syrien. Nous refusons toute forme d’extrémisme et de terrorisme en Syrie », est-il écrit dans la lettre.
Le Jerusalem Post dit aussi être entré en contact avec le responsable des relations extérieures de ce parti kurde, Amir Abdi qui lui a répondu à la question de savoir quelle sorte de relation son parti prône-t-il : « nous n’avons aucun problème avec Israël. Nous voulons améliorer nos relations avec tout le monde ». Il ajoute : « Nous avons des liens solides avec l’Etat ami Israël et nous n’oublions pas l’aide qu’il a procurée au blessés syriens dans ses hôpitaux ».
Abdi a précisé que son parti compte quelques 400 combattants ainsi que des membres à l’intérieur et l’extérieur de la Syrie.
Petite faction certes, mais dont « l’ostensibilité » de l’initiative à l’encontre d’Israël ne peut qu’être liée au précédent, réalisé par le Kurdistan d’Irak dont les liens avec cette entité sont à un stade bien avancée.
Dans les medias de l’opposition syrienne, on minimise l’ampleur de ces démarches, arguant que leurs auteurs ne la représentent pas réellement.
Alors que pour le pouvoir syrien, elles ne sont que la preuve irréfutable du bien-fondé de ses premières accusations pour l’opposition : son objectif est de sortir le pays de l’axe de la résistance, pour l’introduire dans celui de la capitulation et de l’entente avec l’ennemi sioniste !