Il existe un indice dangereux sur le développement des orientations radicales dans les rangs des bases de la jeunesse chez les takfiris de la Jordanie, fait valoir un analyste.
La police jordanienne a utilisé les bombes à gaz lacrymogène dans la ville de Maan pour disperser des manifestants protestant contre la mort d’un homme recherché par des tirs de police lundi alors que des inconnus ont attaqué une unité sécuritaire dans la ville dans laquelle des éléments du groupe terroriste l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Des affrontements ont éclaté entre des hommes armés et les forces jordaniennes.
En effet, les craintes émises par les autorités jordaniennes il y a quelques jours quant au débordement du conflit en Irak vers les territoires jordaniens se sont concrétisées vendredi. Une première marche de soutien à l’EIIL s’est déroulée en plein jour dans la ville jordanienne de Maan au sud.
Des drapeaux de ce groupe terroriste ont été agités et des slogans appelant à éliminer les frontières de Saxe-Picot (accord ayant divisé les frontières des pays du Moyen Orient lors de la première guerre mondiale) ont été scandés.
Il s’agit de la première marche de ce genre à Maan (à 216 km d’Amman), le bastion principal des adeptes du courant salafiste takfiri en Jordanie. Toutefois, des dirigeants dudit courant ont rejeté cette marche et l’ont qualifiée de « suspicieuse ». Mais ses organisateurs l’ont considérée comme un message aux « sunnites et un avertissement aux chiites ».
Cette situation a poussé les analystes à constater une division « grave » entre les bases de ce courant dans la ville, sur fonds de l’expansion de l’EIIL en Irak.
Selon le site CNN, citant des sources responsables au gouvernement jordanien, la marche en question est en train d’être évaluée pour prendre une décision urgente sur l’interdiction de toute tentative similaire dans l’avenir, une marche qui ne peut être considérée qu’une mesure anticonstitutionnelle.
De même source on indique que les contacts sécuritaires et ceux de renseignements étudient si la manifestation qui a eu lieu reflète « une doctrine à l’intérieur du courant ou non ».
Dans ce cadre, le chercheur dans les affaires des groupes takfiris Hassan Abou Haniyeh met en garde contre les répercussions de l’expansion de l’EIIL en Irak et en Syrie. Selon lui, la procession de soutien à l’EIIL en Jordanie est « un indice dangereux » sur le développement des « orientations radicales » dans les rangs des bases de la jeunesse chez les takfiris de la Jordanie.
Traduit du site alalam