19-05-2024 01:43 AM Jerusalem Timing

En Iran, il n’y a pas de star académie mais des jeunes décorés en Sciences

En Iran, il n’y a pas de star académie mais des jeunes décorés en Sciences

Sayed Nasrallah a consacré son discours à rectifier certaines fausses idées sur la nature du régime islamique en Iran. Il a également parlé du Liban et du danger de la division de la région.

Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a affirmé que le régime en Iran est une république islamique et non une « wilayat fakih », comme ceci est répandu, et qui est de surcroit un état de droit et d’institutions où tout le monde est au-dessous de la Loi.

Le numéro un du Hezbollah a tenu ces propos lors d’un discours prononcé ce mercredi, lors de la 22ème commémoration de la mort de l’Imam Khomeiny organisée par l’ambassade d’Iran à Beyrouth et dans lequel il a rappelé les principes fondateurs de l’Etat que l’Imam Khomeiny a fondé après la victoire de la révolution et qui conbstitue selon lui l'exploit principal qu'il a réalisé.

Et d'ajouter dans son discours: " il n'y a pas certes de Star académie dans cet état, mais des jeunes ayant été décorés dans des concours olympiques en Sciences".

Abordant la situation au Liban, sayed Nasrallah a proposé de moderniser le régime politique et d'amender l'accord de Taëf de sorte qu'il réponde aux besoins nouveaux des Libanais.
 
S'agissant de la cause palestinienne, sayed Nasrallah a tenu à rendre hommage aux parents des martyrs de la marche de retour, tués par les soldats israéliens le 15 mai dernier, leur assurant que le sang de leurs fils ne sera pa inutile et sollicitant les peuples arabes de rester aux côtés de ce peuple opprimé.

Durant la cérémonie qui a précédé le discours du secrétaire général du Hezbollah, les parents des martyrs ont été décorés par l'ambassadeur d'Iran au Liban Ghadanfar Roukn Abadi.

Les idées principales de son discours


Dans les années passées lorsque je participai à cette cérémonie,  j’évoquais quelques aspects de la pensée de l’Imam Khomeiny,… ; mais aujourd’hui, alors que nous sommes témoins de révolutions qui traversent le monde arabe, et nous sommes face à des échéances constitutionnelles et électorales dans la perspective de réinstaurer les Etats, je voudrais que nous nous inspirions de sa  pensée et de son expérience.

Et en particulier, je voudrais mettre l’accent sur l’exploit qu’il a réalisé, celui de l’instauration de l’état.

L’imam a réalisé une victoire accomplie, dans le sens qu’elle a abouti à renverser un régime collaborateur et corrompu…


L’exploit le plus important de l’Imam est l’Etat

Mais son exploit le plus important a été sans aucun doute l’établissement de l’état et d’un régime alternatif à celui du shah, ce qui lui a permis de saboter toute  tentative de contre-révolution de la part des sbires du régime comme ce fut le cas avec la révolte de Mossadek, lorsque le Shah destitué a été ramené par les Américains.

Cet exploit est l’enjeu le plus important et il s’est basé avant tout sur la volonté de tout un peuple et sur sa tradition religieuse. Ce qui lui a permis de tenir tête à tous les dangers et défis qui n’ont jamais cessé  de fuser sur ce pays depuis la victoire de la révolution…
Après la victoire de la révolution et la chute du régime, l’imam avait une vision sur l’aspect et les lignes principales et la structure de cet état qu’il avait rédigés  dans un livre 40 années plus tôt.

La consultation du peuple, principe de l’Imam

Mais il n’a pas imposé ses principes et en a appelé le peuple à déterminer la nature du régime qu’il voudrait qui le régisse, en participant à un référendum, pour choisir entre les différents systèmes : une monarchie tout court telle qu’elle était exercée, ou à une monarchie constitutionnelle, ou une république et pour s’exprimer aussi sur  la nature de cette république

Un rendez-vous a été précisé, tous les courants politiques ont alors exprimé leur opinion sur la nature de ce régime ; la plupart du peuple iranien a alors  participé à ce référendum
Ce régime a été choisi par le peuple iranien et n’a pas été imposé par le « Waliyé fakih »

Deux piliers de l’Etat : république et sharia

Une fois désigné, l’imam l’a alors béni tout en lui conférant deux piliers : celui d’être une république, dont soumis à l’élection populaire direct ou indirect, le parlement doit être élu, le conseil des experts doit être élu, le conseil de commandement aussi, celui-là même qui lui revient de désigner le « Waliyé fakih »…

Le deuxième pilier de ce régime est qu’il est islamique, il est basé sur les prescriptions de l’Islam, capables d’assouvir tous les besoins humains de chaque temps, grâce à une jurisprudence qui peut effectuer les adaptations nécessaires…

En fonction de ceci, l’imam a voulu que ce nouveau régime ait sa propre constitution. Là aussi, il a exigé l’élection d’un conseil d’experts pour rédiger cette constitution. Il a exigé qu’il soit élu, à partir d’un parterre d’ulémas religieux et d’experts juridiques et en jurisprudence… et non pas désigné de sa part, comme nous voyons ce qui se passe dans certaines situations postrévolutionnaires… Plus encore, les discussions se faisaient publiquement pour que tout le monde soit au courant..

Après la mise au point du projet de constitution, l’imam pouvait dire aux gens que ce sont leurs élus qui l’ont rédigé, pour la ratifier. Mais il ne la pas fait et a demandé une fois de plus au peuple iranien de s’exprimer  sur cette constitution…

Rôle du « Waliyé fakih » : guider et organiser et non imposer

Le rôle du « Waliyé fakih » se limite à guider et organiser les affaires de l’état sans rien imposer. Même quand l’Imam a participé au référendum, et qu’il s’est rendu aux urnes, il l’a fait en tant que citoyen et non en tant que « Waliyé fakih ».


Depuis, malgré les circonstances dangereuses que ce pays a traversées, voire les conditions exceptionnelles, l’Imam ou le « Waliyé fakih » aurait très bien pu suspendre le travail en la constitution et décréter l’état d’urgence comme cela se fait dans les pays démocratiques, mais il ne l’a pas fait…

Aucune échéance électorale, parlementaire, présidentielle, municipale ou autre n’a été suspendue ou reportée,  malgré la guerre et les évolutions dramatiques que ce pays a connues…

En 32 années, il y a eu 31 occasions électorales en Iran, dans le pays de la « Wilayat fakih ».
L’année prochaine auront lieu les élections présidentielles

Et dans tout cela, le taux de participation de la population a toujours  dépassé celui des pays démocratiques ; la dernière fois, 40 millions d’électeurs iraniens ont participé au scrutin présidentiel.

Etat de droit et d’institutions

L’Etat de « Waliyé fakih » est un Etat de droit, le parlement élu œuvre jour et nuit, pour élaborer des projets de lois pour subvenir aux besoins des gens et qui puissent respecter la constitution et l’Islam ; ils seront envoyés au conseil de la préservation de la constitution pour s’assurer qu’ils le sont réellement.

Dans l’état de « Waliyé fakih », tout est sous la loi ; le parlement, les pouvoirs, exécutif, judiciaire, législatif, il y a séparation des pouvoirs ; le conseil des experts, même le « Waliyé fakih » se doit de respecter la loi et de veiller à la faire respecter..

C’est un état d’institutions ce n’est pas vrai qu’une seule personne détient tous les pouvoirs :
« Waliyé fakih ne fait que  superviser les pouvoirs et les empêche d’outrepasser leurs prérogatives, coordonne entre eux et règle les différents qui peuvent éclater.

Il ne s’ingère pas lors de l’élaboration des lois mais il supervise
Le pouvoir n’est pas l’apanage ou dans l’intérêt d’une personne mais entre les mains des institutions

Et toute institution est sous la supervision d’une autre institution même le « Waliyé fakih », doit rendre des comptes au Conseil de commandement
Les qualités de « Waliyé fakih »

Lorsque nous disons état de « Waliyé fakih », nous insinuons par-là la tête  de la pyramide qui est une personnalité qui doit remplir certaines qualités pour répondre à cette responsabilité.

Il doit être entre autre un « moudjahid », c’est-à-dire un homme de loi de premier rang, car il doit être capable de promulguer des décrets religieux à partir de la Sharia, et doit donc avoir un avis de jurisprudence.

Il doit de plus être juste c’est-à-dire qu’il est capable de mettre en application cette législation, à l’insu de tout…
Il doit être sage et courageux pour pouvoir gérer les affaires de l’état.

Ces qualités exigées pour un gouverneur sont source d’honneur pour le peuple qu’il gouverne et non source d’agacement…

De surcroit, les expériences présentées par l’imam Khomeiny et l’imam Khamenei en comparaison avec celle des dirigeants arabes et les scandales d’enrichissement et de corruption qui nous parviennent sur les milliards de dollars qu’ils ont récoltés ainsi que tous les membres de leurs familles  …

Qu’a donc légué l’imam Khomeiny à sa famille ? Tout le monde sait la réponse : rien
Que possède l’imam khamenei, quel est son salaire, comment vit-il ? allez voir..

Pas de star académie en Iran, mais des médailles olympiques en sciences

À l’ombre d’un tel régime, le peuple iranien a dû affronter des défis et des guerres, pourtant, il a réalisé des progrès édifiants dans plusieurs domaines scientifiques, militaires, médicaux, techniques …

Selon un rapport, le progrès scientifique en Iran équivaut à 250 fois la  moyenne dans les autres pays

Oui, c'est vrai, il n’y pas dans l’état de « Waliyé fakih » de « star académie » (programme télévisé de chanteurs et de danseurs qui fait la une dans le monde arabe) car les jeunes filles et garçons iraniens participent aux jeux olympiques en sciences, en physique, en chimie et en maths obtiennent des médailles mondiales

Parmi les atouts de forces de cet état est cette disposition à poursuivre le progrès malgré tout, et l’existence de mécanismes constitutionnels pour régler les problèmes


Par exemple, ils ont découvert en Iran que la présence de président et de Premier ministre en même temps pouvait entraver la prise de décision dans le pouvoir exécutif, alors ils ont décidé après 10 ans d’éliminer le poste de premier ministre.

Ultérieurement, le conseil de discernement de l’intérêt du régime a été créé pour faciliter la tâche du « Waliyé fakih »


Je reviens à ma première remarque, l’Etat en Iran s’appelle la République islamique et non la « wilayat fakih », malgré l’importance prépondérante qu’il occupe, en tant que colonne vertébrale de ce système.

Durant ces dernières années, des efforts se sont déployés dans le but de miner tous les atouts de force de cette nation. Ils ont œuvré pour déformer le sens du Jihad, celui du martyre, le concept de la résistance, et celui de la nation… De même, ils ont voulu montrer la «  wilayat fakih » comme étant un régime despotique et dictatorial qui voudrait ramener les gens au Moyen âge.


Deuxième partie:

Moderniser le régime libanais


Toutes les parties au Liban ont traversé des périodes difficiles et elles ont connu le pouvoir des milices, les cantons ainsi que les lignes de démarcation intérieures. En fin de compte, ils ont compris que toute tentative d'autosécurité est vouée à l'échec.


Toutes les parties disent vouloir un État de droit et d'institutions, même si elles ne sont pas d'accord entre elles sur les détails. J'en suis persuadé. 


La formule qui prévalait avant l'accord de Taëf était le fruit d'un compromis, comme l'accord de Taëf lui-même, et à chaque crise, le débat qui avait lieu avant le compromis ressurgit.


Les Libanais doivent sortir du débat qui consiste à vouloir amender l'accord de Taëf ou à s'y attacher, pour dire : Nous avons une Constitution, des lois et un régime, et avons après 20 ans des lacunes qu’il faut combler car elles exigent des solutions. Nous voulons faire évoluer notre régime et le moderniser sans chercher à revenir en arrière.
 
Il faut moderniser le régime loin des considérations confessionnelles et communautaires.



Le parlement, le gouvernement ou la conférence du dialogue nationale doivent charger des experts pour qu’ils déterminent les lacunes et examinent les possibilités loin des considérations politiciennes et confessionnelles, dans un objectif d'entente, et non par la contrainte. La modernisation avec la force conduirait à des conséquences contre-productives .

Nous avons besoin d’un régime au Liban qui soit à la hauteur des défis, des développements et
capable de faire face aux crises économiques et sociales.


La partition de la région n’épargnera pas l'Arabie saoudite



Certains au Liban se comportent avec les développements dans la région comme si le Liban était un îlot. Il faut suivre ce qui se passe dans la région avec beaucoup d'attention, car c’est très dangereux.


Il y a quelques jours, une des chaines satellitaires arabes débattait avec des experts et des politiciens de la partition du Yémen en quatre parties. Il est question donc de le diviser dès maintenant.

Le Soudan a été divisé, même le nord du Soudan est sous la menace d’un nouveau complot au Darfour et autres. Le Yémen et la Libye le sont déjà.


Et ceci pourrait être la cas de la Syrie. Mais nous sommes convaincus que le régime et le peuple syriens réussiront, par leur conscience, à surmonter le piège qui leur est tendu.


C’est ce plan qui a été prévu pour l’Irak, et quand la division atteindra ces pays, l'Arabie saoudite ne sera pas épargnée, et la partition ne s’arrêtera pas à ce point.


Ceci est le plan du nouveau Moyen-Orient, qui a été combattu en 2006 au Liban et en 2009 à Gaza, il réapparaît aujourd'hui sous une nouvelle forme qui vise à partager les pays de la région.


Il faut être aux côtés du peuple palestinien

L'un des exploits de l'Imam Khomeiny, après avoir renversé le régime du Shah, est qu'il a rémené l'Iran avec ce que représente ce pays comme poids politique et démographique à l'axe de la Palestine, après le déséquilibre survenu en raison de Camp David.
Contrairement à ce qui est dit, c'est l'Iran qui s'est rallié à l'axe de la Palestine, et ce ne sont pas les factions palestiniennes résistantes qui ont rallié l'axe de l'Iran.
 

En la commémoration de la Naksa ( la défaite des Arabes dans la guerre de 1967 au cours de laquelle la Cisjordanie, la Bande de Gaza et le Golan syrien ont été occupés par l'ennemi sioniste) il importe de dire que c'est elle qui est derrière la réalité tragique et douloureuse vécue par le peuple palestinien et les peuples arabes, vu qu'elle a consolidé les assises de cet entité usrpatrice.

Alors que les peuples s'attendaient à ce que leurs armées parviennent à restituer l'ensemble des territoires de la Palestine de 1948, ils les ont vus perdre encore plus de territoires arabes . Nous devons rester aux côtés du peuple palestinien opprimé et que sa cause demeure notre cause centrale; en tant que peuples et que nation, et nous efforcer pour que ce peuple rentre chez lui, sachant qu'il a la volonté et la persévérance pour le faire.

Malgré les longues années qui se sont écoulées et les injustices qui lui ont été infligées de la part des proches et des étrangers, ce peuple a gardé intact sa volonté pour le retour.

Nous avons vu cette volonté s'illustrer à Maroune ErRass et à Majdal Shams lorsque les jeunes ont ouvert leurs poitrines aux balles de l'occupant.

Je voudrais saluer en particulier les parents de martyrs des marches du retour et je voudrais leur dire que le sang de leurs fils ne sera pas inutile.
Ce sang à l'instar du sang des prophètes et de l'Imam Hussein a permis de ravifier quelque chose d'extrêmement important, de ressusciter une cause sacrée,  et de rappeler au monde un droit usurpé, une cause que tous s'acharnent pour faire oublier.   

FIN