24-11-2024 09:41 AM Jerusalem Timing

Face à la lenteur américaine, Maliki reçoit de chasseurs russes

Face à la lenteur américaine, Maliki reçoit de chasseurs russes

Barzani s’est dit prêt à convoquer toutes les forces kurdes pour défendre Kirkouk si nécessaire.

 

Le Premier ministre irakien Nouri Maliki a révélé l’achat de chasseurs de type Sokhoï de la Russie et de la Biélorussie pour combattre les groupes terroristes, imputant à Washington la responsabilité du retard mis pour équiper l’armée irakienne. Dans une nterview télévisée, Maliki a dit que les avions en question effectueront des raids aériens dans les prochains jours.

Maliki a critiqué la lenteur des Etats-Unis dans la livraison de 36 avions de chasse de type F-16, ce qui a laissé les forces terrestres sans soutien aérien. Il a insisté sur la nécessité d’assurer les armes nécessaires de différentes sources mondiales.

Raids de l'armée contre les repaires des terroristes

L'armée irakienne mène des raids aériens contre les terroristes qui tiennent la ville de Tikrit au nord de Bagdad pour protéger les soldats contrôlant l'université et préparer un assaut sur la ville, a déclaré un haut gradé ce vendredi. Des troupes sont déployées autour de la ville en prévision de l'assaut, a-t-il ajouté.

Les forces irakiennes défendaient vendredi l'université sur laquelle ils ont mené la veille une opération héliportée afin d'en prendre le contrôle.

Des affrontements intermittents s'y déroulent entre les extrémistes et l'armée, poussant les familles des employés de l'université vivant à proximité à fuir, a précisé un major de police.

L'université est stratégiquement située sur la voie vers Baïji, la principale raffinerie de pétrole en Irak et vers une base militaire au nord de la ville que les terroristes avaient prise dans leur offensive. 

Un hélicoptère de l’armée abattu

Toujours à Tikrit, les miliciens ont réussi à abattre un hélicoptère de l’armée de l’air suite à une descente effectuée par les forces spéciales près de l’université de la ville, a indiqué une source sécuritaire irakienne citée par le site arabi-press.

 Par ailleurs, les hélicoptères irakiens ont bombardé le complexe des palais présidentiels au centre de Tikrit, alors que trois autres hélicoptères ont atterri dans le stade sportif de la même université.

 Des affrontements acharnés ont opposé les forces spéciales irakiennes aux groupes terroristes lors de la descente dans l’université. Les soldats ont repris le contrôle alors que plusieurs miliciens ont péri.

 Barzani: le contrôle kurde de Kirkouk ne saurait être remis en cause

 Le président de la région autonome du Kurdistan irakien Massoud Barzani a déclaré vendredi que le contrôle par ses forces de la ville pétrolifère de Kirkouk, au nord de Bagdad, ne saurait être remis en cause.

Les forces kurdes ont pris le 12 juin le contrôle de la ville après le retrait de l'armée devant la progression des terroristes en Irak. 

"Il y avait des forces irakiennes dans ces zones, puis il y a eu un vide sécuritaire, et les Peshmergas (les forces kurdes, ndlr) sont venues combler ce vide", a déclaré Barzani lors d'une conférence de presse conjointe avec le chef de la diplomatie britannique William Hague en visite en Irak.

 D’autre part, Barzani s’est dit prêt à convoquer toutes les forces kurdes pour défendre Kirkouk si nécessaire.

A Mossoul, au nord du pays, les forces Peshmergas ont pris le contrôle de la ceinture de la province de Hamdaniyah après des affrontements avec les miliciens de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). La présence massive des forces kurdes a imposé une nouvelle situation sécuritaire qui a resserré l’étau sur les échanges commerciaux avec Mossoul. 

Les voitures de la mort frappent l’Irak

Dans le même cadre, une explosion a secoué le siège du commissariat de la province de Kirkouk juste après le départ de Barzani. Selon des rapports de presse, une voiture piégée, la deuxième en 24 heures, a explosé près du commissariat de la province, faisant deux morts et six blessés.

Par ailleurs, un corps non identifié a explosé près de la place Qoreish à Kazimiya, au nord de Bagdad, tuant sept personnes et en blessant 36 autres, selon un bilan provisoire.

 Une ONG a localisé les sites d'exécution de l'EIIL

 L'ONG Human Rights Watch a annoncé que les radicaux de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) avaient procédé à des exécutions de masse de soldats irakiens en juin à Tikrit. A la mi-juin, les militants de l'EIIL avaient mis en ligne des photos représentant, selon eux, les corps de dizaines de membres des services de sécurité irakiens qu'ils avaient exécutés.

"L'analyse de ces photos et des images satellites suggèrent fortement que l'Etat islamique en Irak et au Levant a procédé à des exécutions de masse à Tikrit après avoir pris le contrôle de la ville le 11 juin 2014", a écrit Human Rights Watch (HRW) dans un communiqué.

Selon HRW, 160 à 190 hommes ont été tués sur deux sites entre les 11 et 14 juin. L'EIIL a affirmé avoir tué 1.700 soldats chiites à Tikrit, une ville du nord de l'Irak qui fut le fief de l'ancien président Saddam Hussein.

Le groupe de défense des droits de l'Homme reconnaît que le nombre des victimes pourrait être beaucoup plus élevé, soulignant la difficulté d'accès au site.

"Les photos et les images satellites de Tikrit fournissent clairement la preuve d'un horrible crime de guerre qui doit faire l'objet d'une enquête plus poussée", a dit le directeur des situations d'urgence de HRW, Peter Bouckaert.

L'ONG a localisé deux des fossés remplis de corps montrés par les photos de l'EIIL, notamment en comparant celles-ci à des images satellites prises en 2013 et à d'autres photos de Tikrit.

Deux des fossés sont situés à proximité d'un ancien palais de Saddam Hussein. Un troisième fossé n'a pu être localisé. 

"Lors d'un conflit armé, le meurtre de toute personne n'ayant pas pris une part active aux hostilités, y compris les soldats ayant déposé leurs armes et ceux faits prisonniers, est un crime de guerre", souligne HRW.

"Les meurtres, quand ils sont commis de manière systématique ou à une grande échelle et perpétrés dans le cadre d'une politique délibéré d'un groupe organisé, peuvent être des crimes contre l'humanité".

L'organisation de défense des droits de l'Homme avait déjà établi l'existence d'autres crimes graves de l'EIIL.

"L'EIIL commet des meurtres de masse et en fait la publicité", a dit Peter Bouckaert. "Ce groupe et d'autres forces doivent savoir que les Irakiens et le monde les regardent", a-t-il averti.