Sa responsabilité est idéologique avant d’être matérielle ou financière.

Suite à l'offensive sanglante de l'EIIL au Nord-ouest de l'Irak en passant par la Syrie et le Liban, la machine propagandiste saoudienne s'est mise en marche pour contrer les dangers collatéraux de ce groupe terroriste qui pourraient s'abattre sur l'Arabie Saoudite.

Selon le quotidien libanais, al-Akhbar, Riad a demandé dans le cadre d'un plan inclusif et ciblé  à ses représentations diplomatiques à l'étranger  d'entamer avec rapidité et efficacité  leurs activités.

Les objectifs annoncés dans ce processus consistent à condamner les crimes de l'EIIL, tout en tentant de suggérer que la famille royale saoudienne rejette ces actes.

En effet, les Saoudiens se donnent tous les moyens pour redorer à tout prix le blason de la famille royale en Arabie Saoudite. Dans ce droit fil, de vastes moyens sont mis au point avec la coopération des journalistes, des médias de communication, des analystes et des réseaux sociaux.

Dans ce cadre, l'Arabie Saoudite a débuté ses contre-attaques sous divers thèmes, et ce après les attentats à Beyrouth et les révélations faites sur la nationalité saoudienne d'un certain  nombre des auteurs de ces attentats suicides.

Le principal axe de ces activités publiques se concentre sur le fait de présenter la famille royale comme étant le représentant de l'Islam modéré face à l'islam dévié des terroristes.

Le deuxième axe consiste à insinuer que la famille des Saoud aussi considère l'EIIL, tout comme le cas du front Al-Nosra, les Frères musulmans et le Hezbollah saoudien, comme des groupes terroristes.

Le troisième axe des activités propagandistes de Riad consiste à suggérer que les éléments terroristes de l'EIIL auraient visé  à Beyrouth ses intérêts  et ceux de la famille régnante.

En effet, le régime saoudien s'efforce de laisser entendre que l'EIIL et d'autres groupes  terroristes sont aux yeux des autorités saoudiennes dangereux. Raison pour laquelle aucun saoudien ne devrait leur fournir de l’aide.

Le dernier axe que le régime saoudien suit dans ses propagandes, consiste à dire qu’aucune enquête n'a pu prouver depuis le début des activités des takfiris et des terroristes dans la région, que la famille royale saoudienne a apporté, en qualité du statut étatique, une quelconque aide officielle pour financer les terroristes.

Autrement dit, cela laisse entendre qu'il existe d'autres canaux pour assurer le financement de ces terroristes qui sont, tout à fait personnels, individuels avec des initiatives automatiques qui n'ont rien à voir avec la famille régnante en Arabie Saoudite.  

Le point intéressant à soulever c'est que l'Arabie Saoudite avec une approche tout à fait superficielle, s'adresse à l'opinion publique occidentale et surtout américaine, comme si les visions takfiries et terroristes étaient une bombe à déjouer ou à endiguer facilement.

C'est pour cette raison que nous constatons que les enquêtes et recherches occidentales se sont concentrées essentiellement sur diverses dimensions du financement des terroristes takfiris. Il en a été ainsi dans les enquêtes, les recherches et les études réalisées, depuis le 11 septembre par les Etats-Unis, en particulier par le Département du Trésor.

Le terroriste ne commence pas par son bras exécutif ni explosif,  mais par la vision takfirie. 

C'est à partir de cet endroit essentiel que la responsabilité délictuelle et criminelle, spirituelle et matérielle de la famille régnante du régime saoudien se manifeste. Le désastre créé et provoqué, par les points de vue et les comportements de l'Arabie Saoudite s’étendent actuellement de l'Egypte au Liban.  

S'agissant du Liban, Mohammad Abou Samara écrit dans son livre comment les noyaux initiaux du fondamentalisme, soutenus et appuyé financièrement par les Saoudiens, ont vu le jour dans la ville de Tripoli au nord du Liban, avant de se propager rapidement, comme un virus, dans les autres endroits.  

Il en découle que la responsabilité de la famille régnante en Arabie Saoudite ne s’est pas limité à financer les terroristes, à les naturaliser, à annuler les visas, à provoquer les conflits interconfessionnels dans la région et à engager une rivalité stratégique avec l'Iran. Car à tout cela s'ajoute le fait que cette famille régnante a été le premier et le dernier berceau de la pensé takfirie dans la région.

C'est exactement dans cela que réside le désastre que les Saoud ont créé.
La famille régnante saoudienne ne pourra jamais gommer cette tache honteuse ni par un travail propagandiste ni par des efforts visant à redorer le blason de Riad.

Al-Akhbar

Traduit par Irib