Les velléités séparatistes kurdes se manifestent au plus fort.
Depuis l'intensification de la crise, en Irak, avec les attaques des terroristes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), certaines autorités de la région autonome du Kurdistan irakien ont cru que le moment était venu de résoudre en leur faveur, des différends et des litiges territoriaux avec le gouvernement central de Bagdad.
Après l'occupation de Kirkouk par les Peshmergas, le Président de la région autonome du Kurdistan irakien, Massoud Barzani s'y est rendu et a annoncé que la prise de la ville par les Peshmergas, constituait l'application de l'article 140 de la Constitution irakienne portant sur le statut de Kirkuk.
Depuis longtemps, il existe des divergences entre le gouvernement central et les autorités du Kurdistan irakien, dans divers domaines, territorial, administratif, économique, sécuritaire et énergétique.
La crise actuelle en Irak et les menaces terroristes semblent malheureusement donner une opportunité aux autorités locales du Kurdistan irakien qui souhaitent exploiter la crise dans le sens de leurs litiges avec le gouvernement central de Bagdad.
Or, depuis 60 ans, la meilleure période de la vie des Kurdes irakiens correspond exactement à ces dix dernières années, qui se sont écoulées depuis la chute de la dictature de Saddam Hussein, remplacé par un gouvernement démocratiquement élu par les Irakiens.
C'est après le renversement du régime de Saddam Hussein que l'autonomie très large du Kurdistan a été reconnue par le gouvernement de Bagdad. La région autonome du Kurdistan irakien a maintenant son gouvernement local et son Parlement.
Depuis une décennie, les habitants du Kurdistan profitent de la croissance économique et du développement des investissements qui ont été rendus possible, grâce à la sécurité et la stabilité qui y règnent.
Sous le régime de Saddam Hussein, les Kurdes étaient toujours écartés de la vie économique sans oublier qu’ils ont fait l'objet d'opérations génocidaires, pendant lesquelles plus de 180.000 citoyens kurdes ont été massacrés, et plus de 3.000 villages, détruits.
Mais, aujourd'hui, les Kurdes irakiens, comme leurs concitoyens, vivent dans un pays démocratique, qui respecte les droits de tous les citoyens.
Malheureusement, dans le contexte où le pays est confronté à des défis sécuritaires importants, le président de la région autonome du Kurdistan se met du côté des éléments séparatistes et veut conduire le Kurdistan vers un chemin qui n'est certes pas celui de l'indépendance des Kurdes, mais fait de menaces encore plus périlleuses que celles du passé.
L'expérience des relations entre le Kurdistan irakien et le gouvernement central de Bagdad depuis une décennie a prouvé que les Kurdes disposent de plus de sécurité et de prospérité, en tant que citoyens d'Irak.
C'est dans ce sens que le député au Parlement irakien, Adel al-Maneh, membre de la Coalition de l'Etat de droit, a déclaré que les déclarations de Massoud Barazani concernant le statut de Kirkouk étaient inadmissibles, et que les Peshmergas doivent défendre les régions kurdes de l'Irak, face aux agressions de l'EIIL, en tant que forces armées nationales et non pas comme une force locale ou séparatiste.
Irib