Le Hamas a critiqué le président Mahmoud Abbas pour avoir laissé la Bande de Gaza.
De nouvelles roquettes palestiniennes ont visé le sud des territoires occupés par Israël lundi en riposte à un raid israélien meurtrier à Gaza.
Cette succession de tirs d’attaques aériennes sionistes et de représailles côté palestinien s'est accélérée après l'enlèvement le 12 juin de trois étudiants israéliens en Cisjordanie occupée, Israël imputant le rapt au Hamas dont elle a arrêté des centaines de partisans.
Dans la matinée, au moins 14 roquettes et obus tirés de la bande de Gaza se sont abattus dans le sud des territoires occupés, au lendemain de la mort d'un combattant palestinien dans un raid aérien israélien.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de nouveau menacé lundi de durcir les attaques israéliennes contre l'enclave palestinienne, où le Hamas est en charge de la sécurité.
"Si ces tirs (de roquettes) continuent, il y a deux possibilités: ou le Hamas, qui est responsable sur le terrain, y met fin ou c'est nous qui y mettrons fin. Je recommande fortement au Hamas de tenir compte du fait que nous ne tolèrerons pas la poursuite et la multiplication de ces tirs", a-t-il prévenu.
Son ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a proposé une nouvelle fois une réoccupation de Gaza qu'Israël a évacuée en 2005. "Les opérations limitées contre le Hamas ne font que le renforcer".
Alors que l'armée israélienne poursuit en Cisjordanie ses recherches de trois Israéliens enlevés près d'un bloc de colonies, le service de la sécurité intérieure (Shin Beth) a dévoilé les identités des deux principaux suspects du rapt affiliés selon lui au Hamas. Le Hamas a nié toute implication dans le rapt mais a salué l'opération.
Depuis vendredi, une trentaine de roquettes ont été tirées par les membres de groupes armés palestiniens de Gaza, dont 4 ont été détruites en vol par le système de défense anti-missile "Iron Dome", selon l'armée.
L'une des roquettes a détruit samedi une usine de peinture dans la zone industrielle de Sdérot.
L'aviation israélienne a répliqué à coup de raids et d'éliminations ciblées de combattants palestiniens. Deux membres des Comités de résistance populaire y ont été tués vendredi.
Le Hamas critique Abbas
Toutefois, selon les commentateurs, les chefs militaires israéliens sont hostiles à une opération terrestre de grande envergure à Gaza qui pourrait provoquer de pertes parmi les soldats et susciter des condamnations internationales.
En Cisjordanie, cinq Palestiniens ont été tués par des soldats israéliens depuis le début de l'opération de recherche baptisée "Gardien de nos frères", et près de 400 Palestiniens ont été arrêtés, en grande majorité des membres du Hamas.
Un responsable au Hamas, Moussa Abou Marzouk, a accusé le président palestinien d'avoir abandonné la bande de Gaza malgré l'accord de réconciliation avec le mouvement islamiste.
"Aujourd'hui, je crains que le Hamas ne soit invité à revenir pour protéger la sécurité de son peuple, la bande de Gaza ne vivra pas dans le vide, or elle n'est ni sous la responsabilité du gouvernement précédent, ni sous celle du gouvernement d'entente nationale", selon lui. "Abou Mazen ne veut pas de réconciliation, même si on lui donne Gaza, il ne la prendra pas".
La dernière grande opération menée par Israël dans la bande de Gaza remonte à novembre 2012 et avait débuté par l'assassinat du chef des opérations militaires du Hamas, Ahmad Jaabari.