"Une cellule de renseignement" composée de femmes et dirigée par un homme d’affaires qui "a participé activement" au rapt des jeunes adolescentes, selon l’armée nigériane.
Au moins quinze personnes ont été tuées mardi dans l'explosion d'un camion piégé sur un des principaux marchés de Maiduguri, fief historique du groupe takfiriste armé Boko Haram, dans le nord-est du Nigeria, déjà touché par de multiples attaques ces derniers mois.
Le camion piégé a explosé vers 07H50 (06H50 GMT) en pleine heure de pointe sur le Monday Market, un grand marché situé sur un rond-point de Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno.
La déflagration, qui s'est transformée en une énorme boule de feu, a été provoquée par des explosifs dissimulés dans une cargaison de charbon de bois, selon un bref communiqué sur Twitter des forces armées, ajoutant que "la zone avait été bouclée".
Des femmes âgées vendant des cacahuètes et des noix de kola, et des enfants, souvent rassemblés sur ce rond-point pour mendier, figurent parmi les victimes.
Une foule incontrôlable a tenté de s'en prendre aux pompiers dépêchés sur les lieux, les accusant d'avoir mis trop de temps à arriver, ce qui a rendu l'incendie plus difficile à maîtriser, selon un photographe de l'AFP sur place.
Des victimes décapitées, démembrées
Les victimes ont été transportées dans un hôpital de la ville où le photographe de l'AFP a compté 15 corps. Selon des témoins, le bilan des victimes pourrait être encore bien plus important.
Selon Aliyu Aliyu, qui a dit faire partie d'une milice privée, la déflagration a été telle que des membres ont été projetés sur les toits des échoppes du marché.
Certaines des victimes ont été découvertes "sans tête ni membres" a-t-il ajouté.
L'attentat n'a pas été revendiqué mais Maiduguri, berceau historique de Boko Haram, a souvent été la cible d'attaques de ce groupe takfiriste.
Le groupe takfiriste, qui mène une insurrection sanglante depuis cinq ans, a provoqué un choc au Nigeria et dans le monde en revendiquant l'enlèvement en avril de plus de 200 lycéennes dans la ville de Chibok, également dans l'Etat de Borno.
Cellule d'espionnes
L'attentat de mardi survient au lendemain de la publication d'un communiqué de l'armée nigériane qui annonçait avoir démantelé "une cellule de renseignement" composée de femmes et dirigée par un homme d'affaires qui "a participé activement" au rapt de Chibok.
Sur les 276 jeunes filles enlevées, 57 ont réussi à s'enfuir et 219 sont toujours portées disparues.
L'homme d'affaires, identifié comme Babuji Ya'ari, qui a également fait partie d'une association de jeunes ayant collaboré avec les militaires et désignée par le nom de Force supplétive civile d'intervention (Civilian JTF), aurait masqué par cette activité son soutien à Boko Haram.
Avec AFP