23-11-2024 04:30 PM Jerusalem Timing

Libye: raids intensifs de l’Otan, Tripoli accusé de crimes contre l’humanité

Libye: raids intensifs de l’Otan, Tripoli accusé de crimes contre l’humanité

La capitale libyenne a de nouveau été la cible des raids aériens nocturnes de l’Otan, au moment où l’ONU a dénoncé des crimes contre l’humanité commis par Kadhafi.

L'Otan a mené dans la nuit de mercredi à jeudi des raids intensifs sur Tripoli où au moins une douzaine de puissantes explosions ont été entendues mais les sites visés n'étaient pas connus. La capitale libyenne est la cible de raids intensifs de l'Alliance atlantique depuis près d'une dizaine de jours.
 
La veille, elle a affirmé avoir visé dans la région de Tripoli un entrepôt de véhicules, un lanceur de missiles sol-air dans les environs de Mizda (180 km au sud de Tripoli) et un entrepôt de munitions et un radar de conduite de tir à Houn (500 km au sud-est de Tripoli).

Selon le gouvernement libyen, 718 civils ont été tués et 4.067 blessés dans les raids de l'Otan entre le 19 mars, date du début de l'opération militaire en Libye, et le 26 mai. Mais ce bilan ne peut être confirmé de source indépendante.

Les tentatives de trouver une solution politique au conflit qui a fait entre "10.000 et 15.000 morts" depuis le 15 février selon un bilan compilé par l'ONU, sont au point mort, Kadhafi refusant de partir malgré les défections au sein du régime et les sanctions et pressions internationales.


Face à l'attitude de défi de Kadhafi, le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a annoncé une prolongation pour trois mois de la mission de l'Alliance en Libye, prévue initialement de finir fin juin. Il a émis l'espoir d'avoir une solution au conflit avant fin septembre.

"Mais nous resterons engagés aussi longtemps que nécessaire", a-t-il ajouté tout en répétant que le départ du colonel libyen n'était qu'une question de temps.

Par ailleurs, une commission d'enquête créée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a dénoncé "des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre commis par les forces du gouvernement".

Elle a évoqué "un recours excessif à la force contre les manifestants (...) ayant entraîné un nombre important de morts et de blessées", et a mentionné aussi des disparitions forcées, des obstacles à l'accès aux soins médicaux et des "attaques graves" contre les médias.

Du côté de la rébellion, la commission a dit avoir "trouvé quelques actes qui constituent des crimes de guerre", en particulier des cas de "torture ainsi que d'autres formes de traitements inhumains et dégradants".

Plus de 200 personnes ayant fui la Libye sont portées disparues au large des côtes tunisiennes et 570 ont été secourues alors qu'elles tentaient de rejoindre l'Italie à bord d'une embarcation transportant environ 800 personnes, a annoncé jeudi l'agence officielle TAP.

A Benghazi, siège de la rébellion dans l'Est, les rebelles du Conseil national de transition (CNT) ont accusé le régime de l'attentat à l'explosif mercredi soir dans le parking d'un grand hôtel hébergeant diplomates, journalistes et responsables de l'opposition, qui n'a pas fait de victime.

Sur le plan diplomatique, Malte a rejoint la France, l'Italie, le Royaume-Uni, le Qatar, la Gambie et la Jordanie en annonçant considérer le CNT comme "le seul représentant légitime du peuple libyen".

Le CNT a, de son côté, salué la défection du ministre du Pétrole Choukri Ghanem, l'un des caciques du régime, appelant "les autres à être courageux et à suivre son exemple".