Le Hamas a promis que les dirigeants israéliens paieraient pour les crimes "des hordes de colons", les accusant d’en "porter la responsabilité directe"...
Les appels au calme se sont multipliés en "Israël" et au niveau international face aux violences déclenchées à Jérusalem-Est occupée par le meurtre mercredi d'un adolescent palestinien, apparemment en représailles au meurtre de trois jeunes Israéliens.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en personne est monté en créneau pour condamner "ce crime abominable" et réclamer que les enquêteurs fassent diligence pour retrouver ses auteurs, tout en appelant à "ne pas se faire justice soi-même".
La famille d'un des trois jeunes Israéliens inhumés mardi lors d'une cérémonie nationale en présence de dizaines de milliers de personnes s'est, elle aussi, élevée contre le meurtre.
"Le sang n'a qu'une couleur. Un meurtre est un meurtre, quelque soit la nationalité ou l'âge et ne peut en aucun cas être justifié", a-t-elle affirmé dans un communiqué.
De son côté, la conseillère à la sécurité nationale du président Barack Obama, Susan Rice, a qualifié d'"odieux" le meurtre du jeune Mohammad Abou Khdeir, appelant Israéliens et Palestiniens à ne pas entrer dans un cycle dangereux de représailles.
Situation explosive dans différentes régions de la Palestine occupée
Onze Palestiniens ont été blessés dans 15 frappes de l'aviation israélienne lancés sur la bande de Gaza dans la nuit de mercredi à jeudi après des tirs de projectiles vers l'entité sioniste, selon des sources palestiniennes et l'armée israélienne.
"Les raids de la nuit on fait onze blessés dont un grièvement", ont indiqué des sources des services de sécurité et de santé à Gaza.
Ces raids ont fait suite aux tirs de 14 projectiles dans la nuit de mercredi à jeudi sur le sud d'"Israël", dont "9 ont touché le territoire israélien et deux ont été interceptés par le système anti-missile, a annoncé un communiqué militaire jeudi matin.
Une roquette tirée de la bande de Gaza a touché directement une maison dans la colonie de Sdérot provoquant une panne d'électricité générale dans cette ville du sud d'"Israël", selon la police.
A Jérusalem-Est occupée, les violences se sont poursuivies jusqu'à l'aube jeudi dans le quartier de Chouafat, où Mohammad Abou Khdeir, 16 ans, a été enlevé mardi soir, selon la police. Les heurts dans ce quartier résidentiel avaient fait mercredi 65 blessés, dont 18 par balles réelles selon le Croissant-Rouge.
Plusieurs heurts avec les forces d'occupation israélienne ont eu lieu en Cisjordanie occupée, notamment à Qalandiya (près de Ramallah), Beit Fajjar et Bethléem (sud de la Cisjordanie) où des manifestants Palestiniens ont jeté des pierres et des cocktails Molotov sur les forces d'occupation israélienne selon la police.
A Jérusalem-Est occupée , dans le quartier d'Essaouiya, un Palestinien a été arrêté pour "trouble à l'ordre public", a indiqué à l'AFP Louba Samri, une porte-parole de la police israélienne.
Par ailleurs, 13 palestiniens "recherchés" ont été arrêtés en Cisjordanie occupée dans le cadre de l'opération lancée le 12 juin dernier, a pour sa part précisé une porte-parole de l'armée .
Acte de vengeance
Concernant le meurtre du jeune palestinien, il pourrait s'agir d'un acte de vengeance après la découverte lundi des corps des trois jeunes Israéliens enlevés le 12 juin en Cisjordanie.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a mis le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en demeure "de punir les assassins s'il veut la paix entre les peuples palestinien et israélien", l'exhortant également à "prendre des mesures concrètes pour arrêter les attaques de colons et le chaos qui en résulte".
Le Hamas, a pour sa part promis que les dirigeants israéliens paieraient pour les crimes "des hordes de colons", les accusant d'en "porter la responsabilité directe".
Le ministre de la Sécurité publique, Yitzhak Aharonovitch, a souligné que "toutes les pistes d'investigation" étaient vérifiées et que le motif du meurtre ne pouvait pas "être déterminé pour le moment".
Dès la découverte des corps des trois jeunes Israéliens lundi en Cisjordanie, la police israélienne avait renforcé ses effectifs sur tout le territoire pour prévenir attentats ou représailles contre la minorité arabe israélienne ou les Palestiniens.
Mardi, près de 200 personnes avaient pris part à une manifestation anti-arabe à Jérusalem qui a dégénéré en "chasse aux Arabes", selon des témoins.
L'armée a en outre décidé de sévir "fermement" contre ses soldats appelant sur les réseaux sociaux à "venger" la mort des trois Israéliens, et la police a reçu instruction d'enquêter sur les "incitations à la haine" qui se multiplient sur ces réseaux.
Mercredi soir, M. Netanyahu a de nouveau convoqué son cabinet de sécurité pour discuter de mesures de rétorsion anti-palestiniennes mais, selon les commentateurs, le meurtre du jeune Palestinien devrait réduire fortement sa marge de manoeuvre.