Cette banque ne s’immiscera pas dans les affaires internes des pays comme le fait le FMI
Une banque des BRICS capable de financer des projets d’infrastructure majeurs est censée constituer une alternative au FMI, contrôlé par les Etats-Unis et très sélectif en octroyant ses prêts, ce qui suscite de nombreuses interrogations chez les pays des BRICS.
Le monde est las du système créé par les accords de Bretton Woods avec le dollar en tant que monnaie dominante. L’Union européenne a déjà trouvé une issue en créant sa propre monnaie. Aujourd’hui, les pays émergeants œuvrent activement eux aussi dans ce sens. Une banque des BRICS capable de financer des projets d’infrastructure majeurs devra marquer la première étape. Cette banque est censée constituer une alternative au FMI, contrôlé par les Etats-Unis, qui est très sélectif en octroyant ses prêts et suscite de nombreuses interrogations chez les pays des BRICS.
Roman Andreïev, chef du département de gestion des actifs de la société KFS Group, estime que la banque de développement des BRICS offrira une bonne alternative au monde de la finance.
« Les pays des BRICS ont créé la banque pour que celle-ci fasse la même chose que font le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. A savoir, primo, le financement en cas de déficit budgétaire lors des périodes d’instabilité économique des pays qui feront partie de cette banque. Et le financement des projets tant sociaux qu’économiques dont le financement sera refusé par le même FMI, BM ou autre banque. C’est-à-dire qu’il fera la même chose, à savoir assurera la stabilité de développement des pays des BRICS ».
La future banque des BRICS n’exigera pas de réaliser des réformes structurelles, d’augmenter les impôts ou d’exercer une pression politique qui s’expliquerait par la volonté de tel ou tel membre du FMI de s’ingérer dans les affaires d’un autre – voici ce qui différencie cette banque des organisations telle que le FMI. La répartition égale des parts constitue une autre différence qui n’est pas moins importante.
Commentaire d’Anna Kokareva, analyste de la compagnie Alpari :
« La banque disposera d’un capital social. Aujourd’hui ce sera 50 milliards de dollars. Les voix seront réparties en parité. Un projet sera soumis à la discussion et au vote. Et s’il est approuvé par la majorité, il sera financé ».
Au départ la banque des BRICS ne pourra certes pas remplacer le FMI. Ce n’est d’ailleurs pas le but recherché. Mais l’apparition d’un instrument tel que la banque de développement offrira aux Etats des opportunités de croissance et dans l’avenir constituera une menace pour la prédominance américaine dans le monde de la finance.