Mohammad Abou Khdeir, 16 ans, kidnappé par des colons, dont le cadavre a été retrouvé brûlé près d’une forêt dans la partie ouest de Jérusalem occupée.
Au lendemain de l’assassinat par des colons d’un jeune adolescent palestinien, des cyber-activistes et des milliers d'anonymes, dont des soldats israéliens, se sont livrés à inciter à la haine anti-arabe.
Ces appels à la haine se déclinent dans un kaléidoscope de photos publiées sur les réseaux sociaux et affichant le même mot d'ordre: "Vengeance!", écrit au marqueur sur des pancartes ou à même la peau puis postés sous forme de "selfies" sur l'internet.
Depuis la découverte lundi des corps des trois colons israéliens tués par des inconnus en Cisjordanie, cette campagne s'est catalysée sur une même page Facebook intitulée "Le peuple d'Israël exige vengeance" et qui a recueilli près de 35.000 soutiens jusqu'à sa disparition subite mercredi soir.
Sur cette page, rouverte jeudi et qui comptait environ 4.000 "likes", on pouvait notamment voir de très nombreux clichés de soldats et soldates, le visage masqué, réclamant la loi du talion au nom de leurs unités, la plupart des unités d'infanterie opérant en Cisjordanie occupée.
"Comme d'habitude, il n'y a que les extrémistes qui se font entendre", affirme Rudy Saada, un journaliste spécialiste des réseaux sociaux, dans un entretien avec à l'AFP.
"Les soldats cachent leurs visages mais ils ne cachent pas le nom de leurs unités. Ces unités là sont mobilisées dans les Territoires, et ce ne sont pas forcément les plus éduquées de l'armée", observe-t-il.
L’armée d’occupation israélienne a prétendu mercredi soir qu'elle allait sévir "sévèrement".
De l'internet à la rue
De fait, d'inquiétantes expressions de racisme sont apparues en plein jour.
Près de 200 personnes ont pris part mardi à un défilé anti-palestinien à Jérusalem qui a dégénéré en "chasse aux Arabes", selon des témoins.
"Il y a un lien entre les réseaux sociaux et les violences dans la rue", a estimé la députée de gauche Zaava Gal-On qui a affirmé, dans une interview à la radio, avoir demandé en vain depuis des mois au ministre de la Sécurité publique Yitzhak Aharonovitch d'intervenir pour punir les débordements racistes sur internet.
Depuis mercredi, des militants palestiniens ont lancé un hashtag #dontburnourboys ("ne brûlez pas nos enfants") à la suite du meurtre de Mohammad Abou Khdeir, 16 ans, kidnappé à Chouafat, un quartier de Jérusalem-Est, dont le cadavre a été retrouvé brûlé près d'une forêt dans la partie ouest de la ville occupée.
Avec AFP