Le responsable des relations étrangères au gouvernement kurde a appelé la communauté internationale à respecter les résultats du référendum qui se tiendra au Kurdistan.
Le chef du Kurdistan irakien Massoud Barzani semble décidé dans son choix séparatiste de Bagdad, profitant d’un soutien international explicite et implicite et exploitant la crise sécuritaire dont souffre le gouvernement irakien.
Massoud a lancé le diable de la division depuis le parlement kurde. Un diable qui mettra fin à l’Irak que nous connaissons. Certes, la contagion affectera la région entière. Le pire c’est que le dirigeant kurde, connu pour ses liens avec Israël, lui qui exportait le pétrole de son pays à l’Entité sioniste via la Turquie, insiste à diviser le pays aujourd’hui.
Ce processus sera entamé par la formation d’une commission électorale qui prend en charge la tenue d’un référendum dans les régions disputées.
Dans une séance parlementaire tenue secrète à l’exception du discours du président du Kurdistan, Barzani a dit : « Nous sommes dans une période où nous devons nous demander que faire. Auparavant, il nous était interdit de parler de cette question. Mais aujourd’hui la situation est plus flexible. Pour cette raison je vous suggère d’accepter rapidement une loi pour la formation d’une commission suprême indépendante pour les élections au Kurdistan. Ceci sera la première étape, qui sera suivie de préparatifs pour la tenue d’un référendum sur l’autodétermination, parce que ceci renforcera notre position. Nous aurons une arme forte en nos mains et vous devez étudier cette affaire et comment tenir ce référendum ».
Il a ajouté : « Il est temps de nous décider de notre sort, sans attendre personne pour le faire. Nous avons démontré à tout le monde que nous étions un facteur de paix et nous n’avons pas menacé les pays voisins. Nous allons aider de toutes nos forces nos frères sunnites et chiites pour faire sortir l’Irak de sa crise. La cause du problème est politique et non militaire. Aujourd’hui est le jour de la détermination de notre avenir. Nous devons tous coopérer. Et nous allons réussir en comptant sur Dieu ».
Et de poursuivre : « Pas de retour à l’avant 10 juin. Les Peshmergas ne se retireront pas des régions disputées. Il existe un soutien international pour l’indépendance du Kurdistan ».
Une source au parlement du Kurdistan a rapporté lors de la réunion secrète du Parlement que « le non soutien de certaines parties internationales de cette indépendance ne signifie pas leur rejet de cette idée ».
Barzani a par ailleurs révélé avoir appelé le Premier ministre Nouri Maliki il y a six mois pour l’avertir de la situation dangereuse à Mossoul. La réponse de Maliki fut alors : « Occupe-toi du Kurdistan et laisse-nous l’Irak ». il a imputé au gouvernement de Bagdad la responsabilité de ce qui se passe en Irak, au sujet de la détérioration sécuritaire et de la faiblesse dans les institutions de l’Etat ».
Des centaines d’habitants de la ville d’Amadiyeh à Dohouk se sont rassemblés avec un groupe d’anciens Peshmergas devant le parlement du Kurdistan pour afficher leur soutien aux propositions séparatistes de Barzani.
Pendant ce temps, le gouvernement de cette province a affirmé jeudi que les kurdes autoproclameront leur Etat dans un référendum populaire même si les Etats-Unis refusaient cette initiative.
Le responsable des relations étrangères au gouvernement kurde Falah Mostapha a appelé, dans une interview à la chaine américaine PBS, la communauté internationale à respecter les résultats du référendum qui se tiendra au Kurdistan.
La riposte américaine fut rapide. « Nous estimons toujours qu’un Irak uni est plus fort », a dit le porte-parole de la Maison Blanche Josh Ernest.
Le chef du parlement irakien a qualifié de « provocateurs » les propos de Barzani, ajoutant que les appels à la séparation sont dus à la politique de marginalisation dont souffrent certaines composantes de la société irakienne.
Pour sa part, le chef de la coalition Wataniya (patriotique) Iyad Allaoui (chiite pro-saoudien) a estimé que l’annonce de l’Etat du Kurdistan était une affaire kurde. Selon Mahmoud Mashhadani, dirigeant dans ladite coalition, « l’Etat kurde est premièrement une affaire kurde, et il faut qu’il y ait un consensus international. La Constitution irakienne souligne que l’Irak est un Etat fédéral. Lorsque nous parviendrons à modifier la Constitution, nous aurons un point de vue dans les clauses remaniées, dont la proclamation de l’Etat kurde ».
Traduit du site al-Akhbar