Les rapports des services de renseignements exagèrent parfois la situation sécuritaire au Liban
Au Liban, les dernières coups de filets qui ont permis de dévoiler le réseau des terroristes qui comptaient faire exploser la situation sécuritaire n’ont été possible que grâce à l’aide procurée par des services de renseignements occidentaux.
Mais les observateurs libanais constatent ces derniers temps que ces services exagèrent parfois leurs avertissements qui prennent un ton plutôt dramatisant.
Après avoir martelé ces derniers mois, à propulsion, qu’ils veillaient à la sécurité au Liban, voilà que les responsables américains et français commencent à exprimer leurs craintes que le Liban ne puisse traverser indemne les crises syrienne et irakienne.
Selon le journal libanais al-Akhbar, des responsables américains ont fait part à des politiciens libanais qu’ils sont persuadées que « le Liban n’échappera pas au cyclone sectaire qui traverse la région ». Surtout avec la dernière évolution illustrée par les victoires réalisées par l’Etat Islamique en Irak et en Syrie.
A la lumière d’informations et d’analyses, l’administration américaine semble être sure et certaine que les camps palestiniens ne resteront pas calmes dans le proche avenir.
Et quand les hommes politiques libanais les questionnent sur l’échéance présidentielle, au moment où le Liban en est à son 41ème jour sans président de la république, ils répondent par une interrogation : « la présidence est-elle si importante au Liban ? Pourra-t-elle empêcher le danger intégriste de lui parvenir ? »
Les Français aussi se mêlent à la valse des mises en garde alarmistes. Leurs services de renseignements qui font partie des différents services de renseignements occidentaux qui couvrent le Liban et l’alimentent en informations sécuritaires exagèrent parfois leurs rapports. Ce sont eux qui ont fait part de l’existence d’un grand nombre de suicidaires qui comptent venir au Liban pour y faire exploser la situation sécuritaire.
Leur pronostic contredit ce que des responsables libanais de retour de la capitale américaine ont perçu après leurs concertations. Rassurés que les facteurs internes et externes empêcheront un tel effondrement, ils affichent un optimisme mesuré.
L’un de ses facteurs est l’absence de volonté internationale de transformer le Liban en un foyer du terrorisme.
Ni le Hezbollah, ni le Futur
Sur le plan interne, ni le Hezbollah ni alMoustakbal (le Futur) ne semblent non plus apprécier une quelconque dégradation de la situation sécuritaire. Pour le premier, d’ailleurs principal garant contre une détérioration sécuritaire, le Liban est devenu la base arrière de son action en Syrie et devrait être épargné. Quant au second, il appréhende un extrémisme sunnite qui ne manquera pas de le vouloir le déloger.
Signes de bonne volonté des différentes zones d'influence politiques libanaises, les services de sécurité qui leur sont affiliées se sont de concert mis au labeur, ces dernières semaines: l'armée, avec les Forces de Sécurité Intérieure et celles de la Sureté Général.
Selon al-Akhbar, il existe aussi un facteur géographique qui est également déterminant : tous les points de passages maritimes ou terrestres qui peuvent permettre aux terroristes de venir au Liban sont bien contrôlées. Dont entre autre la région du Qalamoune et de Homs à l’est de la Syrie. Désormais, les terroristes ne peuvent arriver au Liban qu'en passant par l'aéroport, ce qui facilite aux forces de sécurité leurs taches de les traquer.
Néanmoins, un point de faiblesse subsiste toujours : l’environnement social libanais qui pourrait être enclin à soutenir ces terroristes. À Tripoli ou dans le Akkar au nord.
Fait significatif : la majeure partie des organisations islamistes dans ces régions ont rejeté l’appel lancé par le chef de la milice terroriste de l’Etat Islamique (EI-ex EIIL) Abou Bakr al-Baghdadi et refusé de lui prêter allégeance.
Publiquement du moins.
Avec al-Akhbar, Assafir, autres..