"Ce groupe connu par ses atrocités et ses vues radicales ne sert pas le projet islamique".
L'influent prédicateur qatari d'origine égyptienne Youssef Al-Qaradaoui a affirmé que l'établissement par des radicaux d'un "califat" à cheval sur l'Irak et la Syrie n'était pas conforme à la charia (loi islamique).
"Nous souhaitons l'avènement du califat le plus tôt possible, mais la démarche de l'Etat islamique viole la charia et a des conséquences dangereuses sur les sunnites en Irak et sur la révolte en Syrie", a déclaré ce prédicateur considéré comme l'éminence grise des Frères musulmans.
L'annonce de l'établissement du califat par "un groupe connu par ses atrocités et ses vues radicales ne sert pas le projet islamique", a affirmé Qaradaoui dans un communiqué de l'Union mondiale des oulémas musulmans qu'il préside, ajoutant que le titre du calife devait être "accordé par la nation musulmane entière" et ne pouvait être usurpé par un groupe.
Les miliciens de l'Etat islamique (EI), nouveau nom de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), ont proclamé dimanche un "califat" sur les territoires qu'ils contrôlent entre Alep dans le nord de la Syrie et la province de Diyala dans l'Est irakien, et ont appelé les musulmans du monde entier à prêter allégeance à leur chef, Abou Bakr Al-Baghdadi, proclamé "calife Ibrahim".
Cette initiative a été vivement critiquée dans le monde musulman, qui reproche à l'EI sa violence, y compris au sein de la mouvance radicale.