L’Occident semble prendre peu à peu conscience de la fosse qu’il avait creusée tant pour l’Ukraine que pour le reste de l’Europe.
Les experts du FMI ne comprennent pas ce qui se passe dans l’économie ukrainienne. Ils ont même prolongé leur séjour à Kiev pour recueillir plus d’information et ont en attendant bloqué le transfert de la deuxième tranche d’aide financière.
Par contre, la situation en Ukraine ne fait aucun doute pour la plupart des analystes : le pays a été et reste au bord de la faillite alors que la guerre civile déclenchée par Kiev fait table rase de ce qui reste d’industrie et d’infrastructures.
C’est encore en avril que le FMI avait annoncé l’octroi à l’Ukraine d’un crédit de 17 milliards de dollars échelonné sur 2 ans. La première tranche, soit un peu plus de 3 milliards de dollars, a été transféré peu de temps après mais il y a eu un retard concernant la deuxième. Le FMI explique ce contretemps par « la situation qui change rapidement et la nécessité de discuter un grand nombre de questions avec le gouvernement ».
L’Occident semble prendre peu à peu conscience de la fosse qu’il avait creusée tant pour l’Ukraine que pour le reste de l’Europe.
L’économie ukrainienne était au bord de la faillite même avant la guerre civile. C’est la situation que les nouvelles autorités de Kiev sont impuissantes à redresser et comptent uniquement sur l’aide occidentale. Soucieuses de l’obtenir à tout prix, elles ont déjà fait des coupes sombres dans les dépenses prévues en pratiquant des compressions d’emplois dans la fonction publique, le gel des salaires et des allocations sociales et la hausse des tarifs de gaz, de chauffage et d’électricité dans le contexte de dévaluation de la hrivnyia. Ce n’est, d’ailleurs, que le début, estime l’observateur politique Alexandre Kareevski :
« L’État manquera de rentrées fiscales ce qui va se répercuter sur les salaires des médecins, des enseignants etc. Le niveau de vie ne tardera pas à baisser et baisse déjà. En clair, l’Ukraine est un État failli qui ne peut vivre que sous perfusion financière extérieure. Rien que cette année, elle doit verser 20 milliards de dollars pour amortir le solde négatif de sa balance de paiements, ce qui correspond grosso mode au crédit qu’elle doit recevoir du FMI. »
Le gouvernement ukrainien compte également sur l’Occident pour déblayer l’avalanche des problèmes sociaux. La Banque mondiale lui avait promis un prêt de 300 millions de dollars soi-disant pour aider les couches de population les plus démunies. Reste à savoir si cette somme « astronomique » suffira à changer quoi que ce soit – doute Sergeï Khestanov, directeur du groupe de sociétés « ALOR ».
« 300 millions de dollars en tout et pour tout, divisés par au moins 10 millions de pauvres, cela fait tout au plus 30 dollars par personne. C’est pour cette raison que l’argent en question sera vraisemblablement ventilé par d’autres rubriques. »
Il va de soi que les tranches occidentales ne pourront pas résoudre tous ces problèmes parce qu’elles suffiront à peine à assurer le service de la dette. Par conséquent, Porochenko doit se préparer à un nouveau Maïdan vers l’hiver prochain si, évidemment, il ne se passe rien entre-temps.
La Voix de la Russie